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L”auteur du meurtre qui avait eu lieu au Jardin anglais en août 2005 écope définitivement de sept ans et demi de prison.

Il avait poignardé en plein coeur un jeune homme de 19 ans alors qu”il était sous l”emprise de l”alcool et du cannabis.

La Cour d”assises s”était écartée des conclusions de l”expertise psychiatrique, qui avait admis une responsabilité moyennement diminuée. Elle avait jugé que le meurtrier, qui avait lui aussi 19 ans lors de l”agression fatale, était suffisamment mûr pour connaître la gravité de son geste.

Trahi par l”ADN

Après avoir donné ses deux coups de couteau, casino le meurtrier s”était lavé et avait caché ses habits maculés de sang. Il ne s”était pas dénoncé. La police l”avait arrêté quatre jours après grâce aux traces d”ADN qu”il avait laissées sur une bouteille d”alcool et à des taches de sang.

En vain, le meurtrier avait demandé au TF de le mettre au bénéfice d”une disposition de l”ancien Code pénal, applicable aux jeunes délinquants de 18 à 20 ans, afin de réduire la durée de sa peine de prison. Une requête écartée par Mon Repos, qui rappelle qu”il a été tenu compte, en sa faveur, du fait qu”il avait 19 ans lors de l”agression fatale.

(ats)

Promet le capitaine Moussa Tiegbéro Camara

Le secrétaire d’Etat chargé des services spéciaux et de la lutte contre la drogue et le grand banditisme, Capitaine Moussa Tiegboro Camara vient de créer une commission chargée de recenser tous les biens des narcotrafiquants avant leur procès. D’ores et déjà cette commission a recensé plus de 50 somptueuses propriétés dans les différents quartiers de Conakry.

Le Capitaine Tiegboro Camara a décidé de soumettre ces villas et immeubles (Ndlr: dont la valeur est estimée à plusieurs milliards de Francs Guinéens chacune) à la justice avant les procès. Il affirme que c’est la justice qui décidera de leur sort. «C’est vrai certains ont déjà reconnu avoir appartenu à ce réseau, mais c’est seulement après les jugements que la décision tombera. Dans les conditions normales, tout ce qui appartient à un narcotrafiquant, appartient à l’Etat », prévient-il.

La Guinée était devenue une plaque tournante dans le trafic international de drogue, avec l’implication de plusieurs latinos-américains et des anciens barons du régime Conté. Ces narcotrafiquants ont transité plus de 18 tonnes de chambre indienne sur le sol Guinéen. 9 atterrissages d’avions pleins de cocaïne ont été reconnus par ces narcotrafiquants internationaux, selon la junte.

Par ailleurs,le Capitaine Moussa Tiegboro a promis que le capitaine Ousmane Conté, le fils de l’ancien président guinéen, ne bénéficiera aucun traitement de faveur durant le procès.

L’ouverture de ce procès des narcotrafiquants est attendue dans les prochains jours.

Nous y reviendrons.

Abdourahamane Bakayoko
Conakry-Guinée pour Africaguinee.com
Tel : +224 62 600 600

Tout parallèle qu’il soit, le commerce de produits stupéfiants obéit à la loi universelle du marché : celle de l’offre et de la demande. Pour qu’il y ait des revendeurs, il faut qu’il y ait des acheteurs. Hier matin, en trois affaires distinctes, le tribunal correctionnel de Valenciennes a frappé en plusieurs endroits de la chaîne.

Le procureur Marilly, dans son réquisitoire, en a fait l’exemple même du « destinaire final », dont l’existence « permet à des réseaux criminels de faire des profits très lucratifs ». Profil en apparence lisse que celui de V. G. : 30 ans en décembre, il vit en concubinage, a acheté une maison l’année dernière dans l’Oise, où il réside, et sera bientôt papa. Pendant quelques années, il a « fumé des joints de temps en temps », et s’est fait pincer, courant 2006 à Bruay-sur-l’Escaut. Trois ans après, la justice a donc fini par le rattraper : 800 E d’amende.

Elle a mis plus de célérité à sanctionner A. B., 21 ans, que des policiers ont surpris le 23 avril dernier, lors d’un contrôle routier à Quarouble, à vouloir se débarasser d’un sachet de 50 g de résine de cannabis. Sa consommation pour deux mois et demi. La balance, les cutters et les couteaux à la lame noircie retrouvés par les enquêteurs à son domicile auraient pu élargir le champ des poursuites, au-delà du package « usage – transport – détention – acqusition ». Il n’en fut rien. Cinq mois de prison avec sursis, ont tranché les juges.

Petits dealers, J. D., 21 ans, et N. M., 23 ans, l’étaient assurément. Entre septembre 2007 et janvier 2008, le premier aurait écoulé plus de deux kilos d’herbe et de résine de cannabis dans son quartier d’Escaudain, quand le second se serait « limité » à 500 g. Pour lui, il s’agissait « d’une question de survie », a souligné son avocate, Me Colleoni. Il vivait à cette époque sous une toile de tente, devant la maison de sa grand-mère, et tentait, vaille que vaille, de s’en sortir « avec les moyens à sa disposition ». J. D. le fournissait pour lui venir en aide. Ce qui fit dire au président Delegove : « Autefois, on donnait du pain ; maintenant, c’est du cannabis… »

« Le gros », « le Parisien »

Cette combine, celui qui se faisait appeler « le gros » ou « le Parisien » la leur avait amenée sur un plateau. Il menait alors grand train à Émerchicourt, confortablement assis sur ce commerce florissant. L’herbe et la résine de cannabis, il les achetait dans de grosses quantités, d’abord en Belgique, puis auprès des deux gros fournisseurs de l’arrondissement. Tout s’est brusquement arrêté en janvier 2008. C’est Daniel Delegove qui raconte : « Apprenant que des Escaudinois étaient inquiétés, il a regagné la région parisienne. » Un an d’« exil » dont il ne sortit qu’au début de cette année, quand les autorités finirent par lui mettre la main dessus. Et les deux têtes de réseau auprès desquelles il se fournissait ? Tombées elles aussi… Et pendant ce temps, tout en bas de l’échelle, J. D. et N. M. ont été condamnés : 9 mois avec sursis pour le premier ; six mois avec sursis – TIG (140 heures de travaux d’intérêt général à effectuer dans les dix-huit mois) pour le second. •

S. C.

La Voix du Nord

Une ressortissante roumaine de 40 ans, Doina Ginga, domiciliée en Belgique où elle dit exercer la profession de blanchisseuse, a été contrôlée par les douaniers, jeudi à Mulhouse, dans un train allant de Bruxelles à Zurich. On a découvert dans son sac à main un paquet cadeau contenant 1,8 kg de cocaïne.

Jugée hier en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Mulhouse, Doina Ginga a expliqué qu’elle ne savait pas ce que ce paquet contenait. Selon sa version, un locataire, qui ne lui avait plus payé le loyer, lui avait remis ce paquet à Bruxelles et elle devait le lui redonner à la gare de Milan. « Je croyais que c’était un livre. Je n’ai pas pensé à de la drogue », a-t-elle raconté.

« On ne croit pas à sa naïveté »

« Ça risque de lui coûter cher. On ne croit pas à sa naïveté », lui a répondu le président du tribunal, Fernand Kato.
« C’est toujours la même histoire que racontent les mules, qui prennent des risques énormes alors que les trafiquants les utilisent », a constaté pour le parquet Mathilde Pimmel, avant de requérir trois ans de prison ferme. « On apprend toujours des choses nouvelles sur la perversité des trafiquants pour trouver des passeurs », a poursuivi l’avocat de la défense, M e David Patry.
Le tribunal a condamné Doina Ginga à trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt, et à 75 000 euros d’amende douanière.

J.-M. S.

«Je vous remercie de nous avoir fait confiance ». Nicolas (33 ans), n’y croit pas. Lui et son pote, Mikaël (25 ans), n’ont pris que six mois ferme, hier, devant le tribunal correctionnel de Bourges, pour une affaire de drogue. Comme ils sont récidivistes, le procureur voulait leur coller deux et un ans.
Les deux amis ont été arrêtés le 27 mai dernier, au péage autoroutier de Bourges, par des douaniers. Dans la boîte à gants de la voiture de Mikaël, 95 grammes d’héroïne ; dans les poches de Nicolas, 28 grammes de cocaïne. Les deux prévenus arrivaient d’Orléans et rejoignaient La Machine (Nièvre), où ils habitent.
Juste avant que les trois juges partent délibérer, Nicolas lâche, la voix chevrotante : « Mikaël n’a fait que m’accompagner à Orléans pour m’aider à me sortir de la panade dans laquelle j’étais. J’avais peur ». Les deux amis reconnaissent être des consommateurs de drogue, mais pas des trafiquants. Nicolas dit avoir été piégé par un dealer orléanais : « J’avais une dette envers lui. Un jour que je comptais seulement lui acheter ma dose, il m’a donné un gros sachet et m’a dit qu’il fallait que je revende le tout. Je lui ai dit que je ne voulais pas, mais il a répondu que maintenant ce sachet était à moi et que je devais le lui payer ».
Nicolas affirme avoir caché la drogue et l’avoir perdue. Mais son dealer lui a envoyé deux gros bras pour réclamer son argent. « Ils m’ont emmené dans un bois. Ils m’ont frappé. Puis ils m’ont dit de leur montrer où j’habitais. Pour être sûr que je ne leur mentais pas, ils m’ont demandé de rentrer et d’allumer la lumière ».
Peines planchers rejetées
Pris au piège, Nicolas accepte, pour régler sa dette, d’aller à Orléans chercher de la marchandise et de la revendre pour le compte de son dealer. N’ayant pas de voiture, il demande à Mikaël de l’accompagner avec la sienne. Ce dernier accepte. Consommateur occasionnel d’héroïne, il sait qu’il pourra en obtenir.
« Nous avons déjà vu des personnes reprendre un trafic de stupéfiants pour rembourser une dette, consent le procureur de la République, Éric Mathais. Il n’est pas facile de se sortir d’une telle spirale. Mais dans ce dossier, aucun élément ne nous permet de savoir si c’est vrai ». Comme les deux amis ont déjà été condamnés, une fois chacun, pour avoir acheté une importante quantité de drogue, le procureur réclame l’application de peines planchers, destinées à punir les récidivistes.
« Pourquoi ne pas croire ce qu’il raconte ? », lance Bénédicte Lartichaux, l’avocate de Nicolas. « C’est encore les petits qui vont prendre, regrette Aurélie Barbosa, conseil de Mikaël. Ces peines planchers n’ont pas été prévues pour eux, mais pour celui qui vend des kilos et des kilos à Orléans, et qui n’est pas là. »
Les juges les ont entendus. Les deux amis n’ont été condamnés qu’à six mois de prison ferme, plus six avec sursis et mise à l’épreuve. Ils devront aussi payer une amende de presque 5.500 euros.

geoffroy.jeay@centrefrance.com

Jean Cohadon

Tribunal. Les membres de trois familles des cités toulousaines condamnés dans un trafic de drogue.

Une partie des 32 kg de résine saisie à Montauban en novembre 2007 par la brigade des stups. Photo DR

Une partie des 32 kg de résine saisie à Montauban en novembre 2007 par la brigade des stups. Photo DR
Une partie des 32 kg de résine saisie à Montauban en novembre 2007 par la brigade des stups. Photo DR

Les trafiquants de drogue souffrent souvent de sérieux troubles de la mémoire. Six hommes et une femme poursuivis dans le cadre d’un trafic démantelée en décembre 2007 par la brigade des stupéfiants de la sûreté départementale n’ont pas échappé à la règle devant le tribunal correctionnel. Avec, parfois, des répliques qui laissent sans voix. La palme à Mafoud, 21 ans, interpellé en train de démonter une voiture chargée de 32 kg de résine de cannabis dans un garage tranquille de Montauban.

« Vous saviez qu’elle transportait de la drogue », insiste le président Vergnes. « Non, monsieur le président. Disons que je m’en doutais à 100 %…» Un ange passe, les ailes chargées de savonnettes brunâtres… La procureur Géraldine Labiale s’essaye à l’interprétation des écoutes téléphoniques : « Vous dites il va manquer 1… De quoi parlez-vous ? »

Près de 300 kg au total

À la barre, Thomas hésite, ne se souvient plus. Il ose : « Je partais en vacances au Maroc. Il me manquait 100 €…»

Dans la salle, les regards se croisent. La magistrate insiste et se heurte à une mémoire digne d’un gruyère. « Finalement, le nouveau symbole du trafic de stupéfiants devrait être l’euro symbolique… » conclut la magistrate.

Reste les charges, lourdes : 32 kg saisis à Montauban et aussi 217 kg découverts par les douaniers espagnols sur le toit d’un camion. Les chiens ont failli devenir fous. Sauf qu’ils ont oublié 49 kg supplémentaires planqués dans un double fond. Un courrier du chauffeur envoyé depuis sa prison espagnole, et retrouvé lors des perquisitions à Toulouse. La camionnette et son chargement ont été retrouvés.

Le financement de ce trafic était partagé par plusieurs familles.

Abdelhakim Derquaoui en a financé une bonne partie, comme Fathi Saidi dont les enquêteurs ont longtemps eu du mal à croire que ses revenus étaient simplement liés à son flair pour dénicher les bons résultats au Loto sportif (400 000 € de gain). Derquaoui a été condamné à 4 ans de prison, Saidi à 2 ans plus 15 000 € d’amende, le « prime » judiciaire pour ses revenus… « Willow » Mohand a été puni 2 ans de prison, Mafoud Meghini, celui qui doutait à 100 % et Farid Oujrahni à 18 mois ; Thomas Duval à un an. Enfin une jeune femme à 4 mois.

Quant au volet économique du dossier, et l’exploitation jugée douteuse par les policiers d’un kebab à Bagatelle, son propriétaire a démontré que son établissent marchait fort. Il a bénéficié d’un non lieu judiciaire mais n’a pas échappé à un copieux redressement fiscal…

(06/06/2009)

Jugement prochain pour le roi de la pitta, étonné par la disparition d’argent saisi

BRUXELLES Le tribunal correctionnel rendra son jugement le 25 juin dans la saga du roi de la pitta, Rachid K., 44 ans, contre lequel le procureur du Roi a requis 7 ans de prison ferme, voici un mois, pour le trafic de 6 tonnes de cannabis. Mais, hier, son avocat, Sébastien Courtoy, a plaidé l’erreur judiciaire et a soutenu que les policiers ont persévéré dans l’erreur.

Me Courtoy pense que l’une des raisons qui ont poussé les enquêteurs à s’acharner contre son client est la volonté de couvrir le vol d’une partie des 197.000 euros saisis en espèces au domicile du prévenu. Le plaideur de relever que le P-V du 30 août 2006 dressait le résultat de la perquisition et notamment la comptabilisation de la somme, en liasses de 500 euros.

Or, plus tard, au parquet, on ne retrouvera que 117.000 euros. Volatilisés, les 80.000 euros ? L’avocat a mis en relation cette disparition avec d’autres éléments qui le laissent pantois.

Le roi de la pitta avait en effet été placé sur écoute et les policiers n’auraient pas cherché à identifier un certain Mimoun à qui il louait une partie de son entrepôt où étaient déposées les centaines de fontaines en pierre marocaines qu’il fallait briser pour prendre les stupéfiants.

Enfin, les enquêteurs n’auraient pas cherché à vérifier le titulaire d’un fax qui apparaît sur des documents relatifs à l’achat d’une maison par le prévenu et destiné à informer son oncle sur cette transaction. Or, ce serait cet oncle qui aurait accordé un prêt de 197.000 euros…

Pierre Desfaure

© La Dernière Heure 2009

Le parquet de Paris a requis lundi dix ans d’emprisonnement assortis d’une peine de sûreté des deux tiers et 500.000 euros d’amende -la peine maximale- contre les frères Jean-Claude et Mario Hornec, deux “parrains” présumés du milieu parisien, soupçonnés d’avoir servi d'”ambassadeurs” ou d’intermédiaires dans un trafic de cocaïne entre la France et la Colombie.

De quatre à dix ans d’emprisonnement ont été réclamés contre les douze autres hommes, notamment les vendeurs présumés, d’origine sud-américaine, les acheteurs potentiels, dont un Britannique et des Français, et d’autres intermédiaires présumés qui comparaissent à leurs côtés devant le tribunal correctionnel de Paris.

Le jugement doit être mis en délibéré à l’issue des plaidoiries de la défense mercredi.

Pour les deux représentants du ministère public, Jean-Claude Hornec, 55 ans, et son frère Mario, 50 ans, se sont “effectivement portés intermédiaires et se sont réellement impliqués dans ce trafic pour toucher de l’argent”. Au cours du procès, les deux prévenus avaient expliqué qu’ils avaient voulu “voler” une partie du gain pour un braquage.

“Comme si c’était plus noble de voler que d’empoisonner des jeunes, comme si on ne peut pas admettre que la famille Hornec a mis les mains dans la drogue, comme si c’était plus avouable de commettre un braquage que de faire du trafic de stupéfiants”, a ironisé le parquet.

Pour Me Jean-Yves Liénard, qui doit plaider mardi, l’accusation a “artificiellement placé (ses clients) en haut de la pyramide”. Pour l’accusation, les Hornec étaient chargés de trouver des acquéreurs pour écouler 136 kilos de cocaïne arrivés en France le 22 juillet 2006 dans quatre valises et stockés dans un hôtel de Rungis (Val-de-Marne).

L’enquête a montré que Mario Hornec s’était rendu fin juillet 2006 en Espagne afin de rencontrer des Anglais, acheteurs potentiels de la marchandise. Son frère Jean-Claude les aurait croisés en France un mois plus tôt.

Les deux frères Hornec avaient été mis en examen en novembre 2006 dans cette affaire avant d’être écroués. Ils sont poursuivis pour “importation, détention et cession de stupéfiants en bande organisée” et “association de malfaiteurs”. Le juge d’instruction a abandonné les charges de “direction d’un groupement ayant pour objet la production, l’importation, la fabrication et la cession de stupéfiants”, un crime passible de la cour d’assises.

L’affaire a débuté en février 2006, les enquêteurs étant informés d’un projet d’importation de cocaïne. En juillet, un policier infiltrait le milieu et entrait en contact avec l’un des fournisseurs colombiens de la cocaïne. Les principales interpellations ont eu lieu en septembre 2006. Jean-Claude et Mario Hornec seront arrêtés deux mois plus tard. AP

La vague d’arrestations menées par les policiers de Maubeuge et de Lille mardi, et les quatre jours de garde à vue qui ont suivi, se sont achevés par une présentation de quatre Louvroiliens et Maubeugeois en comparution immédiate devant le tribunal d’Avesnes. Qui statuera finalement sur leur sort dans plus d’une semaine.

Ambiance un peu surréelle hier après-midi au tribunal d’Avesnes-sur-Helpe, et pour une soixantaine de personnes, qui avaient venus soutenir quatre majeurs renvoyés devant la justice pour trafic de stupéfiants présumé sur Maubeuge et Louvroil. Arrivés pour certains à 13 heures, ils ont attendu plus de quatre heures une audience initialement prévue à 15 heures.

Dans notre édition de mercredi, nous évoquions la vague d’arrestations effectuées par les policiers maubeugeois et lillois mardi matin, aux Présidents de Maubeuge, au quartier Fauquet de Louvroil ainsi que dans des habitations particulières. Au bout de 96 heures de garde à vue, trois hommes âgés de 22 à 20 ans, ainsi qu’une femme de 38 ans, étaient renvoyés en comparution immédiate hier après-midi. Une rapidité de procédure relativement nouvelle, alors que M e Boudard, avocat de deux prévenus, évoquait la période où un juge d’instruction aurait immanquablement été saisi pour plusieurs mois d’enquête.

Mandat de dépôt

Le croisement de plusieurs audiences civiles ou au tribunal pour enfants, impliquant des magistrats intervenant dans le dossier, a finalement eu raison de la procédure. Le tribunal a renvoyé l’audience au 22 juin, un délai très court, en opposition aux demandes du procureur de la République, qui souhaitait tout d’abord un examen immédiat avant d’affirmer qu’un examen reporté, en raison de plusieurs dispositions légales, devait l’être de deux mois au minimum, ce qui pouvait supposer un placement en détention des prévenus sur tout cet intermède. Le tribunal, présidé par M. Bruneau, a choisi une voie médiane, tout en plaçant sous mandat de dépôt les quatre prévenus, dont les avocats avaient demandé la libération.

C’est un Sambrien de 20 ans qui est présenté par le dossier comme la pierre angulaire du trafic d’héroïne et de cocaïne, sur la foi notamment des écoutes téléphoniques et des saisies de SMS. L’intéressé nie cependant la totalité des faits. Un autre Sambrien de 22 ans est présenté comme son complice. Il a reconnu en partie les faits reprochés, notamment avoir été le chauffeur de son compère… pour se rendre sur les lieux de vente de drogue, selon le substitut du procureur Dumaine. Mais la reconnaissance des faits s’arrête là, et les 272 messages téléphoniques relevés entre les deux hommes n’auraient eu pour objet, selon leurs déclarations, qu’une discussion sur des conquêtes amoureuses.

Le troisième homme aurait été vendeur, pour pouvoir s’offrir des réparations de quad et des vacances. Reste la femme, récidiviste, que Me Boudard présente comme uniquement intéressée par le paiement de sa propre consommation. L’avocat a clairement laissé entendre que les volumes de vente reprochés à ses clients étaient bien supérieurs à la réalité. •

S. DU.

Maubeuge et sa région – 13.06.2009, 04:45 – La Voix du Nord

AFP
Les frères Jean-Claude et Mario Hornec, deux figures présumées du grand banditisme, ainsi que douze autres prévenus comparaîtront du 2 au 24 juin devant le tribunal correctionnel de Paris pour trafic de cocaïne, a-t-on appris ce mardi auprès du TGI de Paris.
Les audiences se tiendront les lundis, mardis et mercredis après-midi devant la 14e chambre.

Les deux frères, âgés respectivement de 55 et 41 ans, membres d’une famille de tziganes sédentarisés considérée par la police comme des “parrains” du milieu, sont poursuivis pour complicité d’importation de produits stupéfiants et association de malfaiteurs.

Plusieurs de leurs lieutenants présumés sont également renvoyés devant le tribunal.
Ils sont soupçonnés par les enquêteurs d’avoir offert en 2006 des moyens logistiques et d’avoir servi de relais entre les cartels colombiens et les réseaux de revente.
La justice leur reproche notamment d’avoir servi d’intermédiaires dans l’importation de 136 kilos de cocaïne conditionnés dans quatre valises et entrés en France par avion depuis la Colombie.