(26/01/2006)
Les Français ne sont pas tendres avec leur justice, à l’heure où les députés se penchent sur les causes de ses dysfonctionnements dans l’affaire d’Outreau. Selon le sondage Acteurs publics /Ifop, en partenariat avec Metro et la chaîne LCP-Assemblée nationale, les deux-tiers jugent que son fonctionnement n’est pas satisfaisant, qu’il s’agisse des conditions de mise en détention provisoire ou de la sanction des crimes et des délits commis par des adultes.
Concernant la délinquance des mineurs, ils sont plus sévères encore, seuls 15% jugeant le fonctionnement judiciaire satisfaisant. Pour autant, les Français sont très divisés sur une éventuelle réforme de l’ordonnance de 1945 qui régit la délinquance des mineurs. Si, à la faveur des émeutes en banlieue, 51% d’entre eux se disent favorables à une telle réforme “pour renforcer les possibilités d’emprisonnement des mineurs délinquants”, 48% y sont opposés.
Sur cette question se font face les sympathisants de droite, réclamant davantage de répression (60%), et ceux de gauche, opposés à une telle réforme (57%).
Un débat très politique
En s’invitant dans le débat pré- présidentiel, la justice ravive donc le clivage gauche-droite. Même si la majorité des Français (52%), de tous bords, souhaite que l’institution judiciaire garantisse “l’égalité de tous devant la loi” avant de sanctionner les coupables (26%) ou de protéger les libertés individuelles (12%). Aurélie Seigne