La vague d’arrestations menées par les policiers de Maubeuge et de Lille mardi, et les quatre jours de garde à vue qui ont suivi, se sont achevés par une présentation de quatre Louvroiliens et Maubeugeois en comparution immédiate devant le tribunal d’Avesnes. Qui statuera finalement sur leur sort dans plus d’une semaine.
Ambiance un peu surréelle hier après-midi au tribunal d’Avesnes-sur-Helpe, et pour une soixantaine de personnes, qui avaient venus soutenir quatre majeurs renvoyés devant la justice pour trafic de stupéfiants présumé sur Maubeuge et Louvroil. Arrivés pour certains à 13 heures, ils ont attendu plus de quatre heures une audience initialement prévue à 15 heures.
Dans notre édition de mercredi, nous évoquions la vague d’arrestations effectuées par les policiers maubeugeois et lillois mardi matin, aux Présidents de Maubeuge, au quartier Fauquet de Louvroil ainsi que dans des habitations particulières. Au bout de 96 heures de garde à vue, trois hommes âgés de 22 à 20 ans, ainsi qu’une femme de 38 ans, étaient renvoyés en comparution immédiate hier après-midi. Une rapidité de procédure relativement nouvelle, alors que M e Boudard, avocat de deux prévenus, évoquait la période où un juge d’instruction aurait immanquablement été saisi pour plusieurs mois d’enquête.
Mandat de dépôt
Le croisement de plusieurs audiences civiles ou au tribunal pour enfants, impliquant des magistrats intervenant dans le dossier, a finalement eu raison de la procédure. Le tribunal a renvoyé l’audience au 22 juin, un délai très court, en opposition aux demandes du procureur de la République, qui souhaitait tout d’abord un examen immédiat avant d’affirmer qu’un examen reporté, en raison de plusieurs dispositions légales, devait l’être de deux mois au minimum, ce qui pouvait supposer un placement en détention des prévenus sur tout cet intermède. Le tribunal, présidé par M. Bruneau, a choisi une voie médiane, tout en plaçant sous mandat de dépôt les quatre prévenus, dont les avocats avaient demandé la libération.
C’est un Sambrien de 20 ans qui est présenté par le dossier comme la pierre angulaire du trafic d’héroïne et de cocaïne, sur la foi notamment des écoutes téléphoniques et des saisies de SMS. L’intéressé nie cependant la totalité des faits. Un autre Sambrien de 22 ans est présenté comme son complice. Il a reconnu en partie les faits reprochés, notamment avoir été le chauffeur de son compère… pour se rendre sur les lieux de vente de drogue, selon le substitut du procureur Dumaine. Mais la reconnaissance des faits s’arrête là, et les 272 messages téléphoniques relevés entre les deux hommes n’auraient eu pour objet, selon leurs déclarations, qu’une discussion sur des conquêtes amoureuses.
Le troisième homme aurait été vendeur, pour pouvoir s’offrir des réparations de quad et des vacances. Reste la femme, récidiviste, que Me Boudard présente comme uniquement intéressée par le paiement de sa propre consommation. L’avocat a clairement laissé entendre que les volumes de vente reprochés à ses clients étaient bien supérieurs à la réalité. •
S. DU.
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