Pour commencer notre première semaine de l’année on se plonge dans les faits divers.
Couverture du Magazine Détective en 1933•
Premier temps de notre semaine consacrée à l’histoire des faits divers.
Ce matin deux spécialistes du sujet pour ouvrir notre série.
Dominique Kalifa et Florence Tamagne qui publiera un livre à la fin du mois, aux éditions Payot “Le crime du palace”
Emission co-animée par Anaïs Kien
Après le succès du “Laëtitia” de l’historien Ivan Jablonka, qui sera un de nos invités ce jeudi, nous nous demandons ce que les historiens peuvent bien faire des faits divers.
Sont-ils bien les témoins d’une époque comme on le dit souvent ? Ou les témoins de “l’exceptionnel normal ” ?
Intervenants
Dominique Kalifa : Professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Florence Tamagne : Maîtresse de conférences à l’Université de Lille 3
L’historienne Mara Goyet, selon laquelle le fait divers relèverait d’une « malsaine attention » analyse le phénomène à travers d’étranges anecdotes.
LE MONDE |
Un ornithorynque… Dans les années 1960, Roland Barthes emprunte l’image de cet animal pour le rapprocher d’un autre objet extraordinaire : le fait divers. Catégoriser ce type d’informations n’est point aisé. Comme l’ornithorynque, on n’arrive à définir le fait divers que par accumulation des caractéristiques trouvées dans d’autres espèces ou par exclusion. «C’est le classement de l’inclassable», estimait le sémiologue. Plus de cinquante ans après Barthes, l’historienne Mara Goyet revient sur le sujet dans son dernier essai et prend à contre-pied le sociologue Pierre Bourdieu, pour qui le fait divers ne fait que diversion en absorbant du temps «au détriment des informations pertinentes pour l’exercice de la démocratie».
Le fait divers relèverait d’une «malsaine attention », souvent condamné pour son éloignement de la réalité. Auteure du blog « Alchimie du collège », elle en propose une étude par le biais d’objets : du piolet qui a tué Trotski au congélateur de Véronique Courjault, reconnue coupable de trois infanticides. L’ouvrage de Mara Goyet est un voyage au cœur d’étranges anecdotes, source d’inspiration des romanciers.
Une alternative de lecture de notre temps
L’auteur rend ainsi justice à ce briseur de tabous : «Le fait divers évoque des choses dont on ne pourrait pas parler à table : les pulsions, la haine, la mort, la folie. » Il met au jour une faille ignorée et provoque des polémiques, notamment dans les pays totalitaires, qui se sont toujours méfiés de la dimension chaotique qu’il renferme. L’analyse de Mara Goyet va encore plus loin. Selon elle, le fait divers offre une autre lecture de notre temps.
Ainsi, estime-t-elle, les attentats de janvier et de novembre 2015, ont subi une « fait-diversification ». La diffusion en continu de ces événements a créé une sphère « en instantané » qui dégage l’horreur de l’époque. Tout est objet de zoom ou replay pour nous empêcher d’avoir une vue d’ensemble. On disqualifie le regard qui peut remettre de l’ampleur historique sur le fait. On se concentre sur les « microclimats » qui en découlent : la carte d’identité d’un des terroristes oubliée dans la voiture, la chambre froide où se sont cachés les otages. « Un événement terrifiant est transformé en une suite de noms, de dates, de lieux, d’objets ; un monde qui ressemble à celui des faits divers. » Cette métamorphose permettrait de miniaturiser la terreur et d’affronter la violence sans la regarder.
Cette manière d’appréhender le monde par le fait divers nous permet de mieux affronter un monde en lambeaux. Autrement dit, le fait divers nous aide au quotidien dans la compréhension d’un monde aussi fragmenté que l’anatomie d’un ornithorynque.
« Sous le charme du fait divers », de Mara Goyet, Stock, 208 pages, 18 euros
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/livres/article/2016/03/24/rendre-justice-aux-chiens-ecrases_4889447_3260.html#Sb7Sseaj39tdKj00.99
Landes : Eric Aubin sera rejugé il avait reconnu être l’auteur des coups mortels et condamné à 30 années de réclusion assorties d’une peine de sureté de 20 ans.
Philip Plisson. Son renvoi aux assises confirmé Le photographe et peintre de la marine Philip Plisson pour le viol de sa nièce alors adolescente. mis en examen en 2010- remontent aux années 96 -99
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NEVERS — Mis en examen mardi pour des viols répétés sur ses quatre nièces mineures, un homme de 53 ans, condamné par la cour d’assises de Nevers en 1987 pour des faits similaires, a été remis en liberté à l’issue de sa garde à vue, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Il a toutefois été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec les victimes.
Selon le Journal du Centre, citant le Parquet de Bourges (Cher) où est installé le pôle d’instruction de la Nièvre, la condamnation de 1987 “ne figure pas (ou plus) au casier judiciaire” du violeur présumé.
Ce dernier avait été interpellé lundi dernier à son domicile de Nevers à la suite des révélations de ses quatre nièces, âgées de 8 à 14 ans, affirmant avoir été tour à tour violées, en 2007 et 2008, après avoir été attachées et baillonnées sur leur lit.
Lors de sa garde à vue, l’homme aurait reconnu sept viols sur ses nièces et les examens médicaux avaient confirmé les violences sur les fillettes.
En mars 1987, alors âgé de 31 ans, il avait comparu aux côtés de six co-accusés devant la cour d’assises de la Nièvre pour “viols, violences, proxénétisme aggravé, privation de soins et de nourriture” à l’encontre d’une fillette de 8 ans et d’un garçonnet de 10 ans.
Soupçonné d”avoir fait tuer sa femme, Jean-Michel Bissonnet clame son innocence ; sa défense a fait valoir un sondage favorable à sa remise en liberté. Mais le juge l”a maintenu en détention.
Pour l”avocat de l”accusé, un sondage doit être considéré comme “un élément d”appréciation comme peut l”être l”avis d”un expert ou d”un psychologue”.
– le 18/09/2009 – 09h28
Mis à jour le 18/09/2009 – 09h58
Le moyen de défense était pour le moins inédit mais il n”a pas changé la décision du juge des libertés et de la détention du tribunal de grande instance de Montpellier. Soupçonné d”avoir commandité le meurtre de son épouse en mars 2008, Jean-Michel Bissonnet, 62 ans, détenu depuis 18 mois et qui proteste de son innocence, a été maintenu en détention provisoire jeudi. Le parquet avait opposé deux arguments à sa remise en liberté : maintenir l”accusé à disposition de la justice et prévenir le trouble à l”ordre public.
A l”audience le 10 septembre, l”avocat de Jean-Michel Bissonnet, Me Jean-Marc Darrigade, avait pourtant produit, à l”initiative du comité de soutien de l”accusé, un sondage réalisé par un organisme professionnel auprès de 500 personnes de l”agglomération de Montpellier, destiné à jauger le trouble à l”ordre public qu”occasionnerait la remise en liberté du prévenu. Il ressortait de ce sondage, dont les résultats ont été publiés jeudi dans le quotidien Midi-Libre, que 48,8% des personnes interrogées, “en fonction de ce qu”elles connaissent de l”affaire“, ne seraient pas choquées par la remise en liberté de l”accusé, 26,6% se déclarant choquées et 24,6% ne se prononçant pas.
“Des gens sont restés en prison des années pour rien“
“Le trouble à l”ordre public, on sait maintenant que c”est du vent“, a déclaré Marc Bissonnet, 27 ans, un des fils online casino blackjack de l”accusé, en se défendant d”avoir voulu influencer le cours de la justice. “On n”a pas demandé aux gens si mon père était coupable“, a-t-il dit. “Dans tous ces scandales, il y a des gens qui sont restés en prison des années pour rien“, a-t-il ajouté, citant l”exemple de l”affaire d”Outreau.
“La justice persiste à définir elle-même le trouble à l”ordre public alors qu”il n”a aucune définition légale“, a commenté pour sa part Me Darrigade, pour qui un sondage “n”est pas une preuve mais un élément d”appréciation comme peut l”être l”avis d”un expert ou d”un psychologue“.
D”après agence
L”affaire Bissonnet
Bernadette Bissonnet, une pharmacienne retraitée de 57 ans, a été tuée de deux coups de fusil à son domicile de Castelnau-le-Lez le 11 mars 2008. Le jardinier de la maison, Meziane Belkacem, actuellement incarcéré, a avoué être l”auteur du crime en accusant le mari d”en être le commanditaire. Un troisième protagoniste sous contrôle judiciaire, Amaury d”Harcourt, 83 ans et ami du mari, a également accusé Jean-Michel Bissonnet en reconnaissant avoir participé aux faits. La défense de Bissonnet a déjà demandé une dizaine de fois sa remise en liberté.