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ASSISES. Peines de prison ferme prononcées contre les quatre accusés dans le braquage de l’Intermarché de Brionne.

L’avocat général l’avait déclaré. Bien que le braquage ait eu lieu dans des conditions dignes des aventures des pieds nickelés, ce 17 avril 2008, et qu’il ait été perpétré sans violence ni menace caractérisée – aucune caissière ne s’est portée partie civile – ce vol à main armée méritait la cour d’assises : « De tels faits ne peuvent être banalisés. » (lire notre édition des 4 et 5 mars).
Un message entendu par les jurés qui ont confirmé la culpabilité des quatre accusés, tous âgés d’à peine plus de vingt ans, et prononcé de lourdes peines de prison, très proches des réquisitions.

Les quatre accusés en prison
Le braqueur, Aurélien Duval, originaire de Bernay, est condamné à cinq ans ferme dont un an avec sursis. Son complice, Sébastien Lemesle, de Brionne (dix-neuf condamnations en correctionnel) écope de cinq ans ferme. Reconnu comme étant l’instigateur du braquage, David Nazon, de Brionne (dix-huit condamnations au casier) est condamné à six ans ferme. Les trois individus, détenus, restent en détention.
Le jury s’est également montré sévère à l’encontre d’Alexandra Delamare, Bernayenne de 23 ans, reconnue coupable de complicité. La jeune et frêle jeune femme, comparaissait libre. Employée dans un magasin, parfaitement insérée socialement, elle n’avait jamais eu affaire à la justice. Mais elle dort depuis hier soir en prison. Deux ans de prison (dont un an avec sursis), peine assortie d’un mandat de dépôt, ont été prononcés contre celle qui a déclaré avoir agi par passion amoureuse.

Des versions variables
Sur le rôle qu’ils avaient tenu dans le braquage, les accusés avaient donné des versions différentes. Lesquelles avaient déjà varié au cours de l’instruction. Y compris pendant les débats qui ont duré quatre jours, la position des accusés a pu varier. Ainsi David Nazon a-t-il admis qu’il n’était pas étranger à l’affaire. Et Sébastien Lemesle est allé jusqu’à déclarer être l’instigateur principal du braquage !
Selon le ministère public, le rôle tenu par chacun des accusés était parfaitement clair. Aurélien Duval a braqué le supermarché pour rembourser Nazon d’une dette de drogue. Nazon a fourni les vêtements, la moto et a indiqué à Aurélien comme procéder. Alexandra Delamare, sa petite copine, a fourni les gants et conduit Aurélien jusqu’au supermarché. Quant à Lemesle, il était prévu qu’il récupère le braqueur à moto à la sortie du magasin. C’est aussi lui qui a fourni le pistolet.
Les trois avocats de la défense se sont rejoints pour inviter les jurés à relativiser la « gravité » du braquage, mené sans violence ni menace et dans une totale improvisation : « Il n’y a pas de partie civile, et pas de préjudice, qu’il soit matériel ou moral », a plaidé Me Surel pour la défense d’Aurélien Duval, « Il a été décrit comme un gamin habillé en clown » par un témoin du braquage. Il portait un pantalon jaune fluo et un sweat-shirt rose !

Me Leroux-Bostin a demandé aux jurés d’exclure la complicité de Sébastien Lemesle qui n’avait finalement pas aidé le braqueur à prendre la fuite.
Pour Me Ben Bouali, le mobile du crime, à savoir la dette liée au trafic de drogue, n’a jamais été établi : « Il repose sur les seules déclarations d’Aurélien Duval ! » dont l’avocat a clairement posé la question de la crédibilité : « Il a chargé Nazon parce qu’il a eu peur. » Peur en l’occurrence d’assumer seule la responsabilité d’un braquage synonyme de nombreuses années de prison. Le verdict a validé ses craintes…
R. M.

Ils avaient braqué un fourgon en 2002.
Ils avaient braqué un fourgon en 2002./ J. SAGET / AFP

Justice Plusieurs bandits aux assises de Melun

Les policiers vont tout fouiller. « Jusque dans les coffres des voitures stationnées à côté du tribunal », avançait, hier, une source judiciaire. A Melun, s’ouvre cet après-midi devant les assises de Seine-et-Marne le procès à haut risque de cinq figures du banditisme, des amis proches du « roi de la belle », Antonio Ferrara. Un soupçon de tentative d’évasion va planer sur les audiences, durant lesquelles quatre hommes et une femme vont être jugés pour avoir participé en mai 2002 à l’attaque d’un fourgon blindé de la Brink’s à Emerainville.

108 balles tirées dans la fusillade
Surpris par les policiers, les malfaiteurs avaient engagé une course-poursuite jusque dans le Val-de-Marne. Munis d’un véritable arsenal de guerre, des séries de tirs avaient été échangées avec les forces de l’ordre. Dans la fusillade, un des policiers avait été touché à la cuisse. Au final, dix armes de guerre ont été saisies et les examens balistiques ont conclu qu’au moins 108 balles avaient été tirées. Les individus ont été interpellés entre 2004 et 2007. Certains des accusés ont depuis été condamnés aux côtés de Ferrara pour diverses attaques similaires de fourgons dans la France entière. D’autres ont été acquittés. Cette fois-ci, les empreintes ADN des cinq personnes ont été retrouvées sur des objets abandonnés.

Neuf jours de procès pour l’attaque d’un fourgon blindé

A partir d’aujourd’hui, cinq accusés répondent de l’attaque d’un fourgon blindé, le 23mai 2002 sur l’A4, à hauteur de Lognes-Emerainville, et d’une course-poursuite mouvementée.

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Guénaèle Calant |

Durant les neuf jours que durera leur procès, quatre hommes et une femme vont clamer leur innocence devant la cour d’assises de Seine-et-Marne, à Melun. A partir de cet après-midi à 14 heures, les jurés devront déterminer si Dominique Battini, 46 ans, Alexandre Vittini, 36 ans, Sophiane Hamli, 33 ans, Bachir Airouche, 34 ans, et Fatima Boudissa, 40 ans, ont participé, d’une manière ou d’une autre, à la spectaculaire attaque de fourgon blindé du 23 mai 2002.

Elle était survenue à la sortie de l’autoroute A 4, en direction de Noisiel, à hauteur de l’échangeur de Lognes-Emerainville. L’attaque avait précédé une course-poursuite avec la police, au cours de laquelle plus d’une centaine de coups de feu avaient été tirés, en direction des fonctionnaires mais également en direction de témoins. Retour sur une opération hors norme, qui n’avait rapporté aucun butin à ses auteurs.1 14h5, à l’échangeur. Deux fourgons de la Brink’s, qui se rendent à la succursale de la Banque de France à Noisiel, quittent l’autoroute A 4. Le premier, dans lequel se trouve l’argent, poursuit sa route tranquillement, le second est percuté par un camion de 12 t alors qu’il se trouve à la hauteur de la bretelle d’accès à la voie primaire ouest. Le fourgon est attaqué par une dizaine de malfaiteurs armés, cagoulés, gantés et vêtus de blousons de police, qui le bloquent avec des cales métalliques et ouvrent le feu. Une charge explosive est placée sur une paroi du fourgon, provoquant une ouverture du blindage. Pendant ce temps, une seconde équipe de malfaiteurs tire sur des automobilistes et provoque des accidents en plaçant des voitures en travers de la route. Il n’y a pas d’argent dans le fourgon, qui est incendié alors que trois convoyeurs sont retranchés dans le sas de sécurité. Ils vont en ressortir indemnes in extremis.

2 A Lésigny. Une partie des malfaiteurs est repérée par un équipage de police au niveau du chemin d’accès du golf du Réveillon. Ils circulent à bord d’un fourgon. Une moto est également repérée. Sur le parking, les fuyards enflamment deux Renault Espace et une Golf Volkswagen, toutes volées. Les policiers sont pris pour cible par des tirs d’armes automatiques.

3 A Limeil-Brévannes (Val-de-Marne). Une autre voiture de police reçoit des impacts de balles et va s’échouer dans un véhicule en stationnement. Dans cette même ville, les braqueurs tentent de dérober une voiture : ils tirent sur ses occupants. Puis ils ouvrent le feu sur d’autres policiers. L’un d’eux est blessé à une cuisse.

4 A Bonneuil (Val-de-Marne). Nouvel échange de coups de feu entre les fuyards et les forces de l’ordre. Le fourgon est abandonné. Ses occupants s’emparent d’une Peugeot 306 et d’une Peugeot 405, sous la menace de leurs armes. A ce moment-là, ils ne sont pas cagoulés. Ils ouvrent le feu sur d’éventuels poursuivants. Une femme est blessée.

5 A Sucy-en-Brie (Val-de-Marne). Les deux voitures sont abandonnées, accidentées, deux autres sont volées. Le commando prend la fuite en direction de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne).

Au terme de plusieurs années d’une enquête menée conjointement par différents services de police, dont la police judiciaire de Meaux, cinq participants présumés à cette attaque ont été identifiés et arrêtés, notamment grâce à des prélèvements d’ADN.

Le Parisien

AP

Des peines de 10 à 15 ans de réclusion ont été requises jeudi devant la cour d’assises de Paris à l’encontre d’Antonio Ferrara et de trois autres accusés jugés pour l’attaque manquée d’un fourgon blindé à Toulouse en 2001.

L’avocat général Philippe Bilger a requis une peine “de 10 à 15 ans” de réclusion contre le “roi de la belle”, Antonio Ferrara, connu pour l’évasion spectaculaire de la maison d’arrêt de Fresnes en 2003. Il y a une “concordance de lieux, d’heures et de dates sur deux téléphones” supposés appartenir à Ferrara, a-t-il souligné.

Philippe Bilger a également réclamé des peines de 10 à 15 ans de réclusion contre Dominique Battini, Robert Bérengier et Jean-Philippe Boehm. L’ADN de celui-ci avait été retrouvé sur les lieux de l’attaque.

Cinq ans d’emprisonnement ont été requis à l’encontre de Michel Acariès “en raison de son état de santé”. Celui qui se déplace désormais en chaise roulante à la suite un accident de moto avait été blessé au cours de l’attaque du fourgon par le tir d’un convoyeur. Michel Acariès a déjà fait quatre ans et demi de détention provisoire.

L’avocat général a dit “avoir des doutes” sur la cohérence de certaines téléphonies, un des principaux éléments à charge. Il a en conséquence demandé l’acquittement d’Alexandre Vittini dans ce procès. Des acquittements ont également été requis contre de présumés complices.

Après sa condamnation à 17 ans de réclusion criminelle pour l’évasion de Fresnes en décembre 2008, Antonio Ferrara a été blanchi en appel à Evry, en avril 2009, pour l’attaque d’un fourgon de la Brink’s en 2000 à Gentilly (Val-de Marne en banlieue parisienne).

Le 23 novembre 2001, une fourgon blindé de transport de fonds de la société Valiance a été attaqué à Toulouse par un commando de six personnes équipées de Kalashnikov et de Famas, des armes de guerre, alors qu’il revenait de la Banque de France. L’un des assaillants a été blessé tandis que le chauffeur du fourgon est parvenu à se défaire des cales installées par les agresseurs pour prendre la fuite. Antonio Ferrara a toujours nié sa participation à ce commando.

Les qualifications retenues pour les principaux accusés dont Antonio Ferrara sont “tentative de vol à main armée en bande organisée” et “tentative d’assassinat”. Le procès, qui s’est ouvert le 6 novembre, doit se poursuivre jusqu’au 11 décembre. AP

 Même les parties civiles sont surprises par le «quantum» de la peine.PHOTO ÉMILIE DENIS Même les parties civiles sont surprises par le «quantum» de la peine.PHOTO ÉMILIE DENIS

|  ASSISES DU NORD |

À l’énoncé du verdict par la présidente Karas, hier après-midi à la cour d’assises de Douai, …

toute la salle a été un peu sonnée. Le Roubaisien Amaury Oueslati et le Bruxellois Mohamed Hafidi ont été chacun condamnés à 18 années d’emprisonnement. Leurs avocats, respectivement Me Cohen-Sabban, collaboratrice de Me Dupond-Moretti, et Me Riglaire, ont immédiatement annoncé leur intention d’interjeter appel. Les deux hommes comparaissaient pour l’attaque d’un fourgon blindé à Villeneuve-d’Ascq en septembre 2005.

L’avocat général, M. Dorémieux, avait demandé 15 ans pour chacun. Il souhaitait accompagner la peine d’une période de sûreté des deux tiers. Les 18 ans ont été prononcés sans période de sûreté : la condamnation n’est pas plus lourde que les réquisitions.

La défense à quitte ou double a pesé. Soutenir qu’il n’était pas à Villeneuve-d’Ascq alors que son ADN et son sang sont retrouvés sur la scène de crime était osé de la part de Mohamed Hafidi. Espérer que les jurés n’entendraient pas les témoignages des quatre personnes qui l’ont aidé à soigner sa blessure par balle était audacieux de la part d’Amaury Oueslati.

Alors que les proches des condamnés s’effondraient ou retenaient difficilement leur colère, les parties civiles n’exprimaient pas la satisfaction, tout au moins le soulagement qu’on pouvait imaginer.

Martine Roussel, l’enseignante qui s’est retrouvée sous le feu croisé des braqueurs et des convoyeurs, traduisait l’état d’esprit du groupe : « On ne peut pas se réjouir d’envoyer deux personnes en prison, surtout pour une telle durée. » « Non, on ne peut pas se réjouir, renchérissait Dominique Poillon, le chauffeur du fourgon. On sait comment est la prison !

» Des choses ont pu enfin être dites. Dominique Vanderplancke, le messager (chef de bord) qui, par son sang froid et ses tirs, a mis en échec les malfaiteurs, était encore bouleversé : « J’espère que ça va aider à me reconstruire (il est en arrêt depuis les faits). Déjà, avoir rencontré Martine (Roussel), c’est important : j’ai failli la tuer ! »

« Trois ou quatre morts »

Ce à quoi celle dont la voiture a été traversée par deux balles tirées par le convoyeur rétorque : « Si vous n’aviez pas tiré, il y aurait eu trois ou quatre morts ! Ce seraient nos enfants, nos conjoints qui nous représenteraient aujourd’hui ! » Dominique Vanderplancke aurait préféré « une peine moins lourde et pas d’appel : on va encore devoir revivre la même chose. Pour nous, chaque jour du procès a été un jour de braquage ». Silencieux, Pascal Engrand, le garde qui était derrière la porte qui a essuyé le tir de fusil-mitrailleur, acquiesce.

Dominique Poillon conclut : « On recherchait leur culpabilité, c’est tout. Ce n’est pas la prison qui réhabilite un homme. » •

FRANCK BAZIN

vendredi 20.11.2009, 05:03 La Voix du Nord

CRÉTEIL, 17 nov 2009 (AFP) – Le procès de quatre hommes de 21 à 28 ans jugés pour une série de d’agressions commises entre 2006 et 2007, dont l’attaque avec prise d’otages d’une agence bancaire de Rungis en juin 2007, s’est ouvert mardi devant la cour d’assises de Créteil (Val-de-Marne).

Le procès, qui doit durer huit jours, a débuté avec une demi-journée de retard, en raison de l’absence pour le début de l’audience de l’un des accusés, qui a exigé d’être transféré vers le tribunal en ambulance, avançant des “problèmes de rhumatismes”.

Les premières heures d’audience ont été consacrées aux personnalités des quatre accusés. Trois d’entre eux, actuellement incarcérés, sont poursuivis pour “vol avec arme” et “séquestration liée à un crime”. Le quatrième, qui comparaît libre, est jugé pour “complicité de vol”.

Le 19 juin 2007 au matin, deux d’entre eux, Christopher Lemire, 28 ans, et Loïc Pinto, 24 ans, avaient attaqué une succursale du Crédit Lyonnais du Marché d’intérêt national (MIN) de Rungis (Val-de-Marne), coiffés de perruques et armés de pistolets factices.

La police ayant été alertée, les malfaiteurs avaient pris en otages six personnes, quatre employés et deux clients, entraînant l’intervention du RAID, unité d’élite de la police nationale. Après plusieurs heures de négociations, ils avaient progressivement relâché les otages et s’étaient rendus aux forces de l’ordre.

Au cours de l’enquête, la police avait alors fait le lien avec onze autres attaques commises entre juin 2006 et juin 2007 en région parisienne et à Joué-les-Tours (Indre-et-Loire), pour des butins allant de 2.000 à 28.400 euros.

Présenté comme le chef de file du groupe de braqueurs, Christopher Lemire, né à Tegucigalpa (Honduras) mais adopté à l’âge de huit ans, a mis en avant son manque de repères familiaux.

“A l’orphelinat, ma mère adoptive m’a choisi comme on choisit un animal”, a-t-il lancé, en indiquant avoir dû changer de nom et de langue lors de son arrivée en France. “Ma mère adoptive, c’était une sorcière (…) Pour me punir, elle m’enfermait souvent dans la cave”, a-t-il ajouté.

Interrogés par le tribunal, ses co-accusés, souriants et détendus, ont également évoqué leur enfance difficile, entre séparation des parents, violences physiques et précarité économique. A la différence de Christopher Lemire, ils sont accusés d’avoir participé à une partie seulement des douze attaques.

Le verdict est attendu le mercredi 25 novembre.

AP Nicolas VauxMontagny

Antonio Ferrara comparait vendredi matin devant la cour d’assises de Paris pour le braquage d’un fourgon blindé à l’arme lourde en 2001 à Toulouse. “Pour des raisons de sécurité”, ce procès a été délocalisé de la Ville rose à Paris, selon la cour d’appel.

Surnommé “Nino” à cause de sa petite taille, il a été condamné fin 2008 à 17 ans de prison pour son évasion spectaculaire de la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne). Le 12 mars 2003, un commando équipé d’armes de guerre l’avait libéré de sa cellule du quartier disciplinaire. Il sera repris moins de quatre mois plus tard, le 10 juillet 2003, dans un bar du XIIe arrondissement de la capitale.

“C’est devenu un mythe”, lâche l’un de ses conseils, Me Paul-Charles Deodato. “Son nom, c’est terrible. On le condamne parce qu’il s’appelle Antonio Ferrara”, a expliqué l’avocat à l’Associated Press jeudi. Pour lui, il n’y a pas de doute sur le procès qui s’ouvre : “Il devrait être acquitté. Il n’y a rien contre lui. Il dira qu’il n’est au courant de rien”

L’enquête a montré qu’Antonio Ferrara, 36 ans, était présent à Toulouse neuf jours avant le braquage du fourgon: un ticket d’un restaurant Flunch a été retrouvé dans son véhicule. “Le fait d’être à Toulouse n’implique pas forcément qu’il ait fait un braquage. Tous les clients du Flunch pourrait être devant la cour d’assises dans ce cas-là”, a expliqué Me Deodato.

Après sa condamnation en décembre 2008 pour son évasion de Fresnes, Antonio Ferrara a été blanchi en appel à Evry, en avril 2009, pour l’attaque d’un fourgon de la Brink’s en 2000 à Gentilly (Val-de en banlieue parisienne. Selon Me Deodato, “il n’y a pas plus de preuve dans l’attaque de Toulouse que dans celle de Gentilly”.

L’avocat note “le raisonnement simpliste de l’accusation”. Pour lui, “si ses copains ont commis un hold-up, Antonio Ferrara n’était pas forcément là”. “Les charges de l’enquête sont quand même beaucoup plus fortes pour d’autres prévenus”, a-t-il dit.

A ses côtés, dans la grande salle de la cour d’assises de Paris, 12 autres personnes auraient dû être sur le banc des accusés. Il ne seront que 11. Daniel Vittini, membre supposé du gang corse de la Brise de Mer a été tué de 5 balles le 3 juillet 2008 à Poggio-di-Venaco. Son fils Alexandre Vittini sera bien présent à ce procès, tout comme Paul Alerini, Dominique Battini, qui a, selon la justice, été touché à un oeil lors de l’évasion de M. Ferrara à Fresnes, ou Michel Acariès.

Le 23 novembre 2001, une fourgon blindé de transport de fonds de la société Valiance a été attaqué à Toulouse par un commando équipé de Kalashnikov et Famas, des armes de guerre, alors qu’il revenait de la Banque de France. Un véritable guet-apens: un camion bloque le fourgon à l’avant pendant qu’un 4×4 arrive par l’arrière, l’un des agresseurs place des explosifs à l’arrière du fourgon. S’ensuivent des échanges de coups de feu, l’un des assaillants est blessé. Le chauffeur du fourgon arrive à se défaire des cales installées par les agresseurs pour prendre la fuite.

Selon l’arrêt de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse, Michel Acariès qui a été blessé à la main dans cette opération commando, a été hospitalisé à Marseille puis emmené par avion en Corse. Il a été mis en cause au résultat de l’analyse des taches de sang retrouvées sur les lieux du crime. Il nie toute participation à ce commando tout comme les autres prévenus.

Les qualifications retenues pour les principaux prévenus sont “tentative de vol à main armée en bande organisée” et “tentative d’assassinat”. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le procès doit se tenir jusqu’au 11 décembre. AP

Me Bloise s'est étonnée que les enquêteurs ne se rendent même pas sur les lieux  du braquage, à un kilomètre de la frontière française / Dessin d'audience de Christophe Busti

La cour d’assises de Bourg a acquitté, hier, les deux accusés principaux du braquage. Les deux autres, jugés pour complicité, ont écopé de sursis

Il y a des affaires judiciaires qui partent moins bien que d’autres. Celle du braquage du bureau de change d’une gare de Genève, le 13 juillet 2002, en fait partie. Trois hommes encagoulés, avec fusil à pompe et armes de poing, avaient dérobé 6 000 euros au caissier. À quelle heure ? « Entre 21 h 05 et 21 h 40 » avait expliqué la victime. Au pays de l’horlogerie, on a fait mieux. Les policiers suisses n’avaient même pas effectué la classique enquête de proximité.

En 2004, quand les gendarmes français recueillent les confessions de Malik Makhlouf, dans le cadre d’une grosse affaire d’importation de cannabis dans le pays de Gex, il est déjà bien tard pour reprendre l’enquête à zéro. Il n’y a aucun élément matériel, mais seulement les accusations de l’intéressé, qu’il aurait obtenues de Jérôme Noirot. À l’époque, les deux participent au trafic de stupéfiants. Et ils sont en « concurrence » avec la tête de réseau, Ibrahim El Harrari à qui ils doivent 35 000 euros. Et quand Noirot se met à table, c’est pour impliquer l’intéressé et un de ses « porteurs de valises », Houssin El Ouadni. Les deux hommes nient farouchement, mais Noirot jurera jusqu’au bout qu’ils y étaient. Lui-même n’ayant joué que le rôle de conducteur d’une « voiture ouvreuse » avec Jonathan Neuville.

Quand l’affaire est arrivée lundi devant la cour d’assises, il n’y avait que leurs témoignages, divergents sur quasiment tout. Du pain bénit pour la défense d’El Harrari et El Ouadni. On n’avait même pas vérifié le passeport du premier qui avait toujours dit qu’il était au Maroc…

L’avocat général, François Blanc, en a tiré les conséquences en ne soutenant pas l’accusation. Et hier, la défense a enfoncé le clou. Me Laurent d’abord, développant la thèse d’une « vengeance » et s’étonnant d’une « enquête lacunaire ».

Me Priolet aussi a pointé « un dossier qui part dans tous les sens, où on croit sur parole des individus qui ne sont pas des anges ». Où la supposée présence d’un braqueur au masque de Pikachu attendant dans sa voiture qui n’interpelle personne. Me Bloise a déploré qu’on veuille juger El Harrari, cette « version noire du chef d’entreprise » sur des impressions, en donnant du crédit à un « saint Makhlouf » qui en savait beaucoup trop pour être honnête. Elle a stigmatisé une enquête bâclée : «Les gendarmes ne sont même pas allés sur les lieux du braquage. Si les accusés ne risquaient pas vingt ans, on en rirait. »

Les jurés ont tiré les conséquences de ce « ratage » judiciaire : l’acquittement des deux principaux accusés. Noirot et Neuville ont eux écopé de deux ans et un an de prison avec sursis.

Frédéric Boudouresque

le 22.10.2009 04h00

INFO JUDICIAIRE SELECTIONNEE POUR VOUS PAR INTIME CONVICTION

Tribunal. Condamnation d’un voleur récidiviste.

Photo DDM, archives

Photo DDM, archives
Photo DDM, archives

Virgilio a 29 ans. Il est né à Lisbonne. Après avoir vécu quelques années en Suisse, il arrive à Toulouse, où il rencontre une femme qui le pousse à s’installer. Il comparaissait lundi devant le Tribunal correctionnel pour quatre vols commis le 20 août dernier.

Sans parents, sa seule famille était son grand-père, décédé le jour de l’incarcération de Virgilio. Son histoire est celle d’une descente aux enfers. Condamné à plusieurs reprises pour vols et recel, il part en prison et avec elle découvre la drogue. Toxicomane, il multiplie les vols pour acheter des stupéfiants. Désormais séropositif, il continue à voler, sans plus pouvoir s’en empêcher. Le 20 août dernier il cambriole plusieurs commerces et notamment le magasin de vêtements Jennyfer. Un de ses cambriolages tourne mal. Alors qu’il cherche la caisse du club de Bridge de Toulouse, il rencontre une dame qui le reconnaît, il la frappe avec un brise vitre. Heureusement elle ne sera que légèrement blessée. Le prévenu a reconnu tous les faits, il avoue ne pas avoir « trop d’excuses ». Le juge s’est demandé si « ce comportement destructeur n’était pas dû à la maladie » avant d’ajouter « vous avez vécu de vos délits. La question est de savoir si vous allez continuer ou si la société doit vous mettre hors d’état de nuire ».

Devant ce dossier relativement simple, le procureur a demandé la peine plancher, soit trois ans d’emprisonnement. L’avocate du prévenu a bien insisté sur l’incapacité d’expliquer le comportement de son client mais, a-t-elle ajouté, « la maison d’arrêt il connaît et ça ne soigne pas. Il a déjà pris certaines habitudes en prison, notamment la drogue. Ce n’est pas la solution ». Après de courtes délibérations, le tribunal n’a pas suivi les réquisitions pour la peine plancher mais a condamné le prévenu à un an de prison ferme.

P.E

Condamné à 3 ans de prison pour des braquages avec de fausses armes en région toulousaine.

Il a officié de décembre 2007 à juillet 2008.
Il a officié de décembre 2007 à juillet 2008.
Il a officié de décembre 2007 à juillet 2008.

Vendredi 10 juillet 2008, 11h30, un homme entre au crédit agricole de St-Martory. Il fait la queue et interrompt la guichetière. « Un homme m’a interpellé en s’excusant. Il avait une arme » raconte l’employée de la banque lors de son audition. Cyril Tavernelli, 30 ans, comparaissait mercredi devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour cinq braquages et une tentative avortée.

De décembre 2007 à juillet 2008, le prévenu pénétrait tranquillement à visage découvert dans les agences avant de sortir son arme factice. Très organisé, il commandait une nouvelle arme à chaque braquage, et la jetait ensuite. Il n’exerçait aucune violence physique sur les employés ou les clients. Il s’attaquait aux banques en tant qu’institution. « Je déshumanisais complètement » s’explique-t-il à la barre. Malgré les fausses armes et l’intention de ne pas blesser, la peur des victimes a été bien réelle. C’est sur ce principe que les quatre avocats de la partie civile ont demandé au tribunal des dommages et intérêts. Pour le Procureur Kerne, la violence des faits ne doit pas être minimisée, « il faut mettre un terme à cette spirale de délinquance par de la prison ferme » assène-t-il pour conclure son réquisitoire. Il a demandé 4 années d’emprisonnement. Le visage de Cyril est fermé. La tête baissée, aucune expression ne traverse la barrière de son regard fixe. Son avocat, Me Vercelone a tenté lors de sa plaidoirie de reconstituer l’état psychologique particulier de Cyril à l’époque des faits. « Il a vécu un drame quelques mois auparavant en découvrant qu’il ne pourrait pas avoir d’enfant ». Jusqu’à son adolescence tous ses proches le décrivent comme « courtois, serviable ». Mais à 14 ans, il déménage en banlieue parisienne et fréquente les mauvaises personnes. Pour l’avocat de la défense cette interpellation est peut-être « une chance. On peut l’arrêter dans son processus ».

Cyril Tavernelli a souhaité reprendre la parole avant la délibération. Il a réitéré ses excuses aux victimes. « C’était un mauvais passage, j’ai baissé les bras. Je ne suis pas un grand bandit » s’explique-t-il. Le but de ses braquages était de gagner de l’argent facilement, mais jamais de « faire carrière » assure-t-il. Le tribunal l’a tout de même condamné à 3 ans d’emprisonnement, dont 1 an avec sursis.

De ats (SDA) –

La Cour d’assises de Neuchâtel a infligé des peines de 7 ans, 6 ans et 4 ans de réclusion aux auteurs du braquage d’un convoi horloger à La Vue-des-Alpes (NE). Le tribunal a réfuté les dénégations des prévenus, qui se disaient étrangers à l’affaire.

Il a jugé au contraire suffisant le faisceau d’indices à charge des prévenus pour conclure à leur culpabilité. Le montant élevé du préjudice subi par la société horlogère Patek Philippe, estimé à 6,5 millions de francs, a joué aussi un rôle dans la quotité de la peine, a indiqué le président de la Cour d’assises.

Ecopant de sept ans de réclusion, le chauffeur du fourgon braqué a été condamné en tant qu’auteur et instigateur à part entière du brigandage. Il a agi comme complice de son acolyte condamné à six ans de prison, dont la Cour a reconnu le rôle d’exécutant du coup, lequel devait donner l’illusion d’un authentique braquage.

Le rôle de l’accusé condamné à 4 ans de réclusion s’est limité aux préparatifs du brigandage. La Cour d’assises a fixé en outre à 50’000 francs le montant de l’indemnité pour tort moral dont les prévenus devront s’acquitter envers un assistant du chauffeur, malmené par les braqueurs et maintenu dans l’ignorance du coup.

Le butin du hold-up n’a pas été retrouvé à ce jour. Il se composait de diamants et de pièces d’horlogerie non terminées en or et en platine. L’attaque du fourgon a eu lieu le 17 août 2006 sur la route reliant Neuchâtel à La Chaux-de-Fonds. Le véhicule a été immobilisé à l’aide d’un dispositif destiné à crever les pneus.