AP Nicolas VauxMontagny

Antonio Ferrara comparait vendredi matin devant la cour d’assises de Paris pour le braquage d’un fourgon blindé à l’arme lourde en 2001 à Toulouse. “Pour des raisons de sécurité”, ce procès a été délocalisé de la Ville rose à Paris, selon la cour d’appel.

Surnommé “Nino” à cause de sa petite taille, il a été condamné fin 2008 à 17 ans de prison pour son évasion spectaculaire de la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne). Le 12 mars 2003, un commando équipé d’armes de guerre l’avait libéré de sa cellule du quartier disciplinaire. Il sera repris moins de quatre mois plus tard, le 10 juillet 2003, dans un bar du XIIe arrondissement de la capitale.

“C’est devenu un mythe”, lâche l’un de ses conseils, Me Paul-Charles Deodato. “Son nom, c’est terrible. On le condamne parce qu’il s’appelle Antonio Ferrara”, a expliqué l’avocat à l’Associated Press jeudi. Pour lui, il n’y a pas de doute sur le procès qui s’ouvre : “Il devrait être acquitté. Il n’y a rien contre lui. Il dira qu’il n’est au courant de rien”

L’enquête a montré qu’Antonio Ferrara, 36 ans, était présent à Toulouse neuf jours avant le braquage du fourgon: un ticket d’un restaurant Flunch a été retrouvé dans son véhicule. “Le fait d’être à Toulouse n’implique pas forcément qu’il ait fait un braquage. Tous les clients du Flunch pourrait être devant la cour d’assises dans ce cas-là”, a expliqué Me Deodato.

Après sa condamnation en décembre 2008 pour son évasion de Fresnes, Antonio Ferrara a été blanchi en appel à Evry, en avril 2009, pour l’attaque d’un fourgon de la Brink’s en 2000 à Gentilly (Val-de en banlieue parisienne. Selon Me Deodato, “il n’y a pas plus de preuve dans l’attaque de Toulouse que dans celle de Gentilly”.

L’avocat note “le raisonnement simpliste de l’accusation”. Pour lui, “si ses copains ont commis un hold-up, Antonio Ferrara n’était pas forcément là”. “Les charges de l’enquête sont quand même beaucoup plus fortes pour d’autres prévenus”, a-t-il dit.

A ses côtés, dans la grande salle de la cour d’assises de Paris, 12 autres personnes auraient dû être sur le banc des accusés. Il ne seront que 11. Daniel Vittini, membre supposé du gang corse de la Brise de Mer a été tué de 5 balles le 3 juillet 2008 à Poggio-di-Venaco. Son fils Alexandre Vittini sera bien présent à ce procès, tout comme Paul Alerini, Dominique Battini, qui a, selon la justice, été touché à un oeil lors de l’évasion de M. Ferrara à Fresnes, ou Michel Acariès.

Le 23 novembre 2001, une fourgon blindé de transport de fonds de la société Valiance a été attaqué à Toulouse par un commando équipé de Kalashnikov et Famas, des armes de guerre, alors qu’il revenait de la Banque de France. Un véritable guet-apens: un camion bloque le fourgon à l’avant pendant qu’un 4×4 arrive par l’arrière, l’un des agresseurs place des explosifs à l’arrière du fourgon. S’ensuivent des échanges de coups de feu, l’un des assaillants est blessé. Le chauffeur du fourgon arrive à se défaire des cales installées par les agresseurs pour prendre la fuite.

Selon l’arrêt de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse, Michel Acariès qui a été blessé à la main dans cette opération commando, a été hospitalisé à Marseille puis emmené par avion en Corse. Il a été mis en cause au résultat de l’analyse des taches de sang retrouvées sur les lieux du crime. Il nie toute participation à ce commando tout comme les autres prévenus.

Les qualifications retenues pour les principaux prévenus sont “tentative de vol à main armée en bande organisée” et “tentative d’assassinat”. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le procès doit se tenir jusqu’au 11 décembre. AP

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