Bordeaux le 6 février 2023. Palais de justice. Cinq marginaux jugés pour avoir torturé un jeune autiste.
  1. Maine-et-Loire : Nathalie Stéphan a été condamnée à perpétuité pour le meurtre de sa fille Vanille, âgée d’un an, en février 2020 à Angers. La cour d’assises du a considéré que Nathalie agissait avec une “volonté froide et préméditée”. Nathalie a grandi dans une famille difficile avec des abus sexuels et des privations, mais les juges ont considéré que cela ne justifiait pas son acte. Les expertises psychiatriques ont conclu qu’elle avait “pleine conscience de son acte” et présentait un “niveau de dangerosité élevé”. La défense a plaidé que Nathalie avait toujours essayé d’être une bonne mère malgré son passé difficile.
  2. Gironde : La cour d’Assises de la Gironde a rendu son verdict concernant les cinq personnes accusées d’avoir torturé et séquestré Mathieu, un jeune autiste Asperger de 22 ans. Tous les accusés ont été déclarés coupables de séquestration, extorsion et tentative de viol, des crimes aggravés par des actes de torture et de barbarie. Les peines varient de 18 mois à 27 ans de réclusion criminelle. Les trois principaux accusés sont Samuel Leterrier (27 ans), Mickaël Gaubert (25 ans) et Vanessa Charrassier (22 ans). Les deux autres accusés sont Lenaïc Jolly (10 ans) et Flora Lecourt (18 mois), qui ne retourne pas en prison car elle a déjà passé 7 mois en détention provisoire. Les condamnations sont assorties d’un suivi socio-judiciaire de 5 ans. Lors de son réquisitoire, l’avocat général Jean-Luc Gadaud a qualifié les accusés de “barbares” et les a décrits à l’aide de l’allégorie des “trois petits singes” pour décrire leur indifférence et leur lâcheté face au mal. La défense a mis en avant des  parcours de vie chaotiques, les années passées dans un institut thérapeutique et leurs environnements familiaux défaillants, la violence et l’abandon.
  3. Aveyron Un sexagénaire a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle sans période de sûreté, par la Cour d’assises ce vendredi 10 février 2023. Il avait tué sa sœur et son beau-frère âgés de 78 et 80 ans dans un petit village en 2019. Un crime sur fond de conflit familial lié à une succession. Cette nuit-là à Castelnau-de-Mandailles, l’homme dit avoir reçu plusieurs coups sur la tête de la part du couple. Il aurait riposté par instinct de survie. Mais cette thèse de la légitime défense a été très vite mise à mal dès l’ouverture de son procès. Les jurés ont eu l’intime conviction que l’acte n’était pas prémédité, il n’en reste pas moins que l’intention de l’homicide volontaire a bien été retenue. L’accusé voulait bel et bien tuer sa soeur et son beau-frère, en témoigne l’acharnement sur ses deux victimes dont il a fracassé le crâne avec des coups d’une extrême violence. L’ancien technicien informatique encourait la perpétuité. Ses avocats et le Parquet ont dix jours pour faire appel de ce verdict.
  4. Savoie Un jeune homme qui avait poignardé à 72 reprises un restaurateur de 31 ans à Chambéry a comparu devant la cour d’assises pour mineurs. Dans la nuit du 12 au 13 octobre 2019, âgé de 16 ans, il avait croisé le chemin de la victime par hasard avant de s’en prendre à elle et de se rendre à la police. Durant le procès, l’accusé n’a pas su donner de motif à son acte. Suivi pour des troubles psychiatriques, le jeune homme souffrait de phobies sociale et scolaire. Il prenait un traitement qui lui avait permis de prévoir une sortie en discothèque avec ses amis. Sortie écourtée par les videurs, qui l’ont empêché de rentrer à cause de son âge. Cet incident aurait provoqué un accès de colère chez l’adolescent. Dans leur rapport psychiatrique, les experts ont conclu a une psychose altérant sa responsabilité sans pour autant l’abolir. C’est sa consommation d’alcool, associée à son traitement et ses angoisses, qui auraient causé le drame. Après trois jours de procès, la cour d’assises a finalement reconnu le jeune homme coupable des faits. Il a écopé de 10 ans de réclusion criminelle, ainsi qu’une obligation de suivi socio judiciaire et de soins pendant 10 ans à compter de sa sortie de prison.
  5. Seine-Saint-Denis : Un influenceur a été condamné à 19 ans de prison pour le meurtre d’un autre internaute sur les réseaux sociaux. Le meurtre a eu lieu en avril 2021 après une dispute en ligne et a été diffusé en direct sur Internet. La cour d’assises a retenu une peine inférieure aux 25 ans requis par le parquet car le jury a considéré que l’influenceur n’avait pas prémédité son geste. Le procès a montré comment la radicalisation d’un homme peut s’inscrire dans une dérive collective en ligne, au point de brouiller la distinction entre le réel et le virtuel. Le meurtrier s’était fait connaître dans le petit milieu en documentant son quotidien en tant que chauffeur de VTC et avait gagné en notoriété en adoptant une posture agressive
  6. Bouches-du-Rhône Un jeune homme, âgé aujourd’hui de 20 ans, était jugé cette semaine devant la cour d’assises des mineurs d’Aix-en-Provence pour le meurtre de Marie-Bélen Pisano à Marseille.
    Le 17 mars 2019, l’étudiante de 21 ans s’apprêtait à prendre le métro à la station Timone lorsqu’elle avait été tuée d’un coup de couteau en plein coeur. Son meurtrier, âgé à l’époque de 17 ans, dont le visage était dissimulé par une capuche, lui avait volé son téléphone portable avant de prendre la fuite. Originaire d’Alès, Marie-Bélèn Pisano vivait à Marseille où elle suivait des études d’anthropologie. Durant le procès, l’accusé n’a cessé de clamer son innocence. Mais les jurés ne l’ont pas cru notamment à cause de son ADN retrouvé sur la cheville de la victime. Ils ont toutefois retenu l’excuse de minorité et l’ont condamné vendredi à 20 ans de réclusion criminelle.
  7. Alpes-Maritimes Après une semaine de procès à la cour d’assises du tribunal de Nice, Kévin R. a été condamné à la peine maximale de 30 ans de réclusion pour le meurtre de Kévin Ribal dans la nuit du 28 octobre 2018. Wasim Z., qui avait participé à l’agression de la victime et de son ami, a été condamné à 15 ans de prison. Abderrazek Z., qui avait dissimulé le couteau utilisé pour le meurtre, a été condamné à trois ans de prison ferme. Le dernier jour du procès, Kévin R. a demandé pardon pour son acte et a expliqué que le couteau n’était pas en sa possession lors de l’agression. La famille de la victime s’est satisfaite des peines prononcées mais n’a pas obtenu le motif réel de l’acte. L’avocat de Kévin R. a exprimé son insatisfaction avec la peine infligée et n’a pas exclu un appel
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