samedi 23.05.2009, 04:49 PAR VIRGINIE BOULET

 Le verdict n'a été rendu qu'à 23h. PHOTO MAX ROSEREAU Le verdict n’a été rendu qu’à 23h. PHOTO MAX ROSEREAU

| ASSISES DU NORD |

Les jurés sont entrés en salle de délibération vers 10 h, ils n’en sont sortis qu’un peu avant 23 h. Les débats ont été âpres, hier, au terme du procès des sept Roubaisiens impliqués à des titres divers dans une série de braquages de banques commis entre 2002 et 2004 dans toute la région.

Certes, il s’agissait de jurés inexpérimentés. Leur tâche était d’autant plus ardue que le procès a duré trois semaines, et que l’affaire, ou plutôt les affaires étaient particulièrement complexes : sept accusés (mais seulement six présents au procès), quatorze braquages pour un butin total de 350 000 euros, dont certains violents, réexaminés avec précision à la barre, des accusations de tentative d’homicide, contre des policiers français et belges, sans parler des délits connexes, les vols de voiture… La grande interrogation portait sur le cas d’Ali Boulahfa, que l’avocat général Dominique Hoflack a présenté comme «  l’ennemi public n°1 », l’instigateur de neuf des vols à main armée, et le chauffeur des véhicules de fuite. Les jurés n’ont pas suivi la représentante du ministère public : elle avait requis trente ans de réclusion criminelle, dont une peine de sûreté des deux tiers Boulahfa écope de la moitié. Son avocat, Me Delarue, n’a eu de cesse de répéter pendant le procès que les témoignages l’accablant n’étaient pas fiables. Surtout, le conseil craignait que Boulahfa, qui a toujours nié toute responsabilité, ne soit jugé «  pour l’ensemble de son oeuvre ». De fait, pas un jour ne s’est passé, à la barre, sans que soit fait mention de la fusillade de Roubaix d’octobre 2003, au cours de laquelle un policier a été blessé. Et pour laquelle Boulahfa a été condamné. Une affaire qui sera jugée en appel cet été. Hier soir, au sortir de la cour d’assises, Me Delarue a dû se dire que les jurés avaient fait la part des choses.

Les dernières déclarations de Mustapha Nachat ont-elles pesé dans la balance ? Hier matin, le plus âgé des accusés, qui a en revanche reconnu tout ce qu’on lui reprochait, a passé plus de temps à blanchir Boulahfa qu’à se défendre lui-même. Vingt ans avaient été requis contre lui, il en écope de 19. Le troisième principal protagoniste de cette série de braquages, Ronald Ramet, a été condamné à 17 ans de réclusion criminelle (20 requis également) Rachid Belkacmi à 9 ans, Karim Oulmi (qui serait en fuite en Algérie) à 10 ans, et Mohamed Nachat à 5 ans.

Acquittés pour les tentatives d’homicide

Quant à Djamal Bahmed, comme l’avait demandé l’avocat général, il a été acquitté. Surtout, les accusés ont été acquittés pour les tentatives d’homicide qu’on leur reprochait, à l’encontre d’un motard de la police française, et de policiers belges, qui avaient essuyé des coups de feu lors du braquage de Cassel, le 11 mai. •

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