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Des associations nationalistes protestent contre le procès du réseau Ergenekon devant la prison de Silivri, près d'Istanbul, le 20 octobre 2008.

REUTERS/FATIH SARIBAS

Des associations nationalistes protestent contre le procès du réseau Ergenekon devant la prison de Silivri, près d’Istanbul, le 20 octobre 2008.

Le tribunal turc chargé du vaste procès du réseau putschiste présumé Ergenekon a annoncé, lundi 3 août, le rattachement à son dossier du meurtre d’un juge du Conseil d’Etat en 2006, a rapporté l’agence de presse Anatolie.

L’enquête sur le réseau Ergenekon, qui a débuté en 2007, ébranle la Turquie. Selon l’acte d’accusation, ce groupe a pour objectif de multiplier les attentats pour créer un climat d’instabilité et de tension propice à un coup d’Etat militaire qui renverserait le gouvernement. Un total de cent quarante-deux personnes, dont plusieurs généraux à la retraite, sont déjà en cours de jugement et plusieurs dizaines de suspects sont maintenus en détention provisoire. Pour l’opposition et diverses personnalités de la société civile l’enquête vise surtout à faire taire l’opposition.

ATTENTAT À LA GRENADE

En mai 2006, Alpaslan Arslan, un avocat de 31 ans, avait pénétré avec un pistolet dans le bâtiment abritant le Conseil d’Etat, la plus haute instance administrative turque, et fait feu en direction de juges, tuant un magistrat et en blessant quatre autres. L’attentat avait créé une polémique, les milieux prolaïcité accusant le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, d’avoir encouragé de telles violences en critiquant les décisions du Conseil d’Etat hostiles au port du voile dans les universités.

Le procureur chargé des poursuites contre les membres présumés du réseau Ergenekon a cependant estimé, l’année dernière, que l’auteur de l’attentat n’était pas l’activiste islamiste qu’il prétendait être, mais avait agi sur ordre du réseau pour discréditer le gouvernement. En décembre 2008, une cour d’appel a cassé la condamnation à la réclusion perpétuelle frappant Alpaslan Arslan et a ainsi appelé à rejuger le prévenu, ainsi que cinq complices supposés, dans le cadre de l’affaire Ergenekon.

L’accusé, qui a également avoué avoir organisé trois attentats à la grenade contre le journal prolaïcité Cumhuriyet à Istanbul quelques jours avant l’assaut contre le Conseil d’Etat, et deux de ses cinq complices supposés ont assisté, lundi 3 août, à l’audiance au tribunal de Silivri, dans la banlieue d’Istanbul.

MONDE.FR avec AFP
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