Jugé ce mardi pour sodomie, l’opposant et ex-vice Premier ministre malais Anwar Ibrahim dénonce une “machination” ourdie par l’actuel chef du gouvernement, Najib Razak. Âgé de 62 ans, il risque une peine de 20 ans de prison.

Par Dépêche (texte)

AFP – Le chef de l’opposition malaisienne, Anwar Ibrahim, a dénoncé mardi “une machination” avant l’ouverture de son procès pour sodomie, au cours duquel il entend faire témoigner l’actuel Premier ministre Najib Razak.

Le procès, qui devait s’ouvrir dans la journée, “est politiquement motivé”, a déclaré M. Anwar à la presse à son arrivée au tribunal de Kuala Lumpur. C’est “une machination ourdie par des corrompus”, a-t-il ajouté, entouré de sa femme et de plusieurs dizaines de sympathisants.

L’ex-vice-Premier ministre, âgé de 62 ans, risque une peine de vingt ans de prison s’il est de nouveau reconnu coupable de sodomie, un crime en Malaisie. Il a déjà passé six ans derrière les barreaux pour le même motif avant que le jugement ne soit cassé en 2004.

Le procès s’ouvre dans un climat politique troublé, marqué par des dissensions au sein de la majorité et les tensions inter-confessionnelles liées à une polémique sur l’utilisation du mot “Allah” par les non-musulmans.

Combatif, M. Anwar a nommément mis en cause son principal adversaire politique, M. Najib, qu’il veut faire citer comme témoin, ainsi que son épouse. Il a affirmé détenir la preuve que son accusateur, un ancien assistant âgé de 24 ans, Mohamad Saiful Bukhari Azlan, a rencontré le couple Najib avant de déposer plainte pour sodomie.

“Nous voulons faire témoigner M. Najib et (son épouse) Rosmah parce qu’ils ont été personnellement impliqués dans la conspiration”, a-t-il déclaré.

En attendant, ses avocats tentaient mardi matin d’obtenir un nouveau report du procès, déjà repoussé à plusieurs reprises ces derniers mois.

M. Anwar a effectué un spectaculaire retour en politique après être sorti de prison en 2004, mais une nouvelle condamnation pourrait mettre un terme à sa carrière.

Amnesty International a vivement critiqué “le recours aux mêmes manoeuvres déloyales pour supprimer le leader de l’opposition”. “L’affaire Anwar soulève des interrogations légitimes, aux yeux de la communauté internationale, quant au respect de l’Etat de droit en Malaisie”, a déclaré son directeur pour l’Asie-Pacifique, Sam Zarifi.

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