Samy Mouhoubi, le jeudi 24 septembre 2009 à 04:00
Rare qu’un condamné remercie avec autant d’empressement un tribunal pour l’avoir condamné. C’est pourtant bien l’attitude singulière qu’a adoptée, sans prendre de gants, Lionel Cali après avoir écopé de dix-huit mois de prison avec sursis.
Cette ex-star de kick-boxing, vice-champion d’Europe 2008, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Draguignan qui l’a reconnu coupable d’une attaque et d’un vol contre deux buvettes de boulistes sises dans le département du Var. La condamnation a été assortie d’une mise à l’épreuve pendant trois ans et d’une obligation de rembourser l’une des deux victimes, l’autre ayant récupéré l’argent soustrait.
Lionel Cali, 24 ans, cinq fois champion de France de kick-boxing avait été interpellé, le 21 juin 2009, par les gendarmes dans un squat de Brignoles (Var). Il venait d’attaquer, cagoulé, les deux serveuses de la buvette du club bouliste local, en s’emparant des 352 euros qu’elles contenaient.
Un casse minable pour une somme modique. Rien de bien reluisant. Surtout pas grand-chose de la part de l’ex-champion pour tenter d’expliquer son geste à l’issue de son arrestation. Au cours de son audition par les gendarmes, Lionel Calli, bouliste émérite par ailleurs, avait en outre reconnu un précédent chapardage, le 14 juin, à Flassans-sur-Issole (Var).
Il avait alors dérobé 1.270 euros dans la caisse de la buvette qu’il avait dépensés dans les boîtes de nuit et les restaurants de la région. Dans le prétoire, le jeune prévenu a fait amende honorable et assaut d’amabilités.
« J’ai complètement déraillé, j’avais des crédits, je venais de me séparer de ma copine et j’avais quitté le domicile de mes parents », a-t-il expliqué, remerciant sur-le-champ « la justice de (lui) avoir ouvert les yeux ».
« Pardon »
Une atmosphère de concorde moyennement goûtée par le procureur Philippe Guémas qui s’est étonné de « cette ambiance surréaliste, presque familiale » entre agresseur et victimes.
Droit dans ses bottes, le représentant du ministère public, ignorant le repenti apparemment sincère, a requis deux ans de prison, dont un avec sursis et mise à l’épreuve contre l’ex-champion figé dans le box, bras ballants sans gant, laissant au tribunal l’opportunité d’un mandat de dépôt. Il n’a pas été suivi.
Les faits incriminés, désormais jugés, appartiennent au passé. Depuis lors, Lionel Cali travaille le week-end dans un établissement de nuit. Il a ouvert une salle de boxe et donne des cours bénévoles.
Comme pour mieux souligner la quasi-rédemption du prévenu, l’une de ses victimes lui a accordé, à la barre, son « pardon ». Une autre n’a réclamé que le strict nécessaire, le remboursement du butin.
Braquage avorté à Sucy-en-Brie
Un jeune homme de 16 ans, interpellé samedi 19 septembre, à Sucy-en-Brie (Val-de-Marne), après une tentative de braquage d’une banque, a été écroué, lundi 21 septembre au soir, après avoir été mis en examen, à Créteil, notamment pour « vol à main armée », a-t-on appris de source judiciaire. Son complice, âgé de 18 ans, a été placé sous contrôle judiciaire après sa mise en examen, selon la même source.
Les deux jeunes gens, habitant en Seine-Saint-Denis, se sont attaqués, samedi, à une agence de la Société Générale située à Sucy-en-Brie. Ils avaient retenu pendant quelques minutes une vingtaine de personnes – clients et employés confondus – dans un sous-sol de l’établissement. Personne n’avait été blessé.
Tous deux avaient finalement été interpellés sur place après l’échec de leur opération. Le mineur écroué était déjà connu des services de police pour des affaires relevant de trafic de stupéfiants et d’extorsion avec violence.
Edition France Soir du jeudi 24 septembre 2009 page 7
Pour une fois “tout est bien qui fini bien” dans un procès pénal. Assez rare pour être souligné !