L’avocat de John Demjanjuk, accusé d’avoir participé au meurtre de 27.900 Juifs dans un camp nazi, a réclamé mardi à Munich la suspension du procès de son client, estimant n’avoir pas obtenu tous les documents envoyés à l’accusation depuis l’étranger.
Au premier jour de la reprise cette année du procès devant la cour d’assises de Munich (sud de l’Allemagne), Me Ulrich Busch a estimé n’avoir pas eu le temps de consulter nombre de témoignages envoyés des Etats-Unis, d’Israël, et de Pologne notamment.
Le procès a débuté fin novembre et devrait durer jusqu’en mai.
La défense a également demandé le renvoi des plaintes déposées par des parties civiles, dont des familles de victimes, estimant que M. Demjanjuk, 89 ans, un ancien prisonnier de guerre d’origine ukrainienne, était lui-même une victime du nazisme, selon une porte-parole du tribunal.
L’accusé, un ancien ouvrier automobile, aujourd’hui apatride, est arrivé mardi au tribunal en chaise roulante avant de prendre place sur une civière. Il avait été expulsé en mai des Etats-Unis après des mois de bataille juridique, axée notamment sur sa capacité physique à être jugé.
Il est accusé d’avoir été garde pendant environ six mois en 1943 au camp d’extermination nazi de Sobibor, aujourd’hui en Pologne.
Durant cette période, quelque 27.900 juifs ont été gazés et selon l’accusation, il a forcément participé à ces assassinats.
Pendant que le tribunal décidait de la recevabilité des demandes de la défense, un historien allemand, Dieter Pohl, a commencé mardi à témoigner sur le système d’extermination des camps de la mort.
M. Demjanjuk qui risque la prison à perpétuité, avait été condamné à mort en 1988 en Israël où il était accusé d’avoir servi à Treblinka, un autre camp d’extermination. Il avait été acquitté en appel en raison de doutes sur son identité.
Bonjour,
Merci de suivre ce procès, je serai intéressé d’avoir vos analyses d’un point de juriste. Je suis l’auteur du blog cité, très intéressé par cette affaire en tant que “dernier procès nazi”.
Cordialement,
Matthieu B.