Par Anne Vidalie, publié le 31/03/2010 à 16:01 – mis à jour le 31/03/2010 à 17:19

Ce mercredi soir, le théâtre d’Heidelberg, en Allemagne, donnera la première de la pièce du Canadien Jonathan Garfinkel, Les procès Demjanjuk. Le vrai procès, lui, se poursuit à Munich.

Une image de la pièce.Markus Kaesler

Une image de la pièce.

John Demjanjuk, 89 ans, inculpé de complicité dans l’assassinat de 27 900 Juifs déportés vers le camp d’extermination de Sobibor, tient la vedette à Munich, où son procès s’est ouvert le 31 novembre devant la cour d’assises bavaroise. L’image de ce vieillard mutique tassé sur son fauteuil roulant, lunettes noires sur le nez et casquette vissée sur le crâne, a fait le tour du monde. Ce soir, son double fictif fera son entrée sur la scène du théâtre de Heidelberg dans la pièce du Canadien Jonathan Garfinkel, Les procès Demjanjuk.

Garfinkel, 36 ans, rejeton d’une famille juive très pratiquante, a de la suite dans les idées. En 2005, il avait déjà consacré une pièce à l’Ukrainien, Le procès Demjanjuk, qui mettait en scène sa condamnation en Israël en 1988, puis son acquittement, cinq ans plus tard, par la Cour suprême de l’Etat juif. Garfinkel a remanié cette oeuvre à la lumière du procès de Munich et des documents et témoignages apportés ces derniers mois.

Loin du dramaturge la volonté de stigmatiser, encore moins de juger l’ancien gardien ce camp. Il souhaite au contraire redonner une épaisseur humaine au retraité de Cleveland (Ohio), muré dans son silence, en convoquant sur la scène sa famille et son rêve américain, sa jeunesse et ses fantômes.

A Munich, l’apathie de l’inculpé face à ses juges a frappé Garfinkel. Ce qui est au coeur du procès, “ce n’est plus lui, mais la façon dont l’Allemagne se réconcilie avec son passé”, a-t-il déclaré à l’agence de presse allemande ddp. Il sera satisfait, dit-il, “si quelques spectateurs rentrent chez eux avec plus de questions sur l’Holocauste qu’ils ne s’en posaient avant de voir la pièce.”

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