ASSISES. Trois affaires seront examinées par la cour à partir d’aujourd’hui : une tentative de braquage, l’enlèvement et le viol d’une femme et des violences sexuelles intrafamiliales

La première session de la cour d’assises des Landes de l’année 2009 s’ouvre aujourd’hui. Trois procès (un quatrième a été reporté, lire par ailleurs) sont programmés jusqu’au 20 mars sous les présidences successives de Catherine Mollet et Michel Le Maitre, tous deux conseillers à la cour d’appel de Pau. La première affaire sera jugée à huis clos, l’un des accusés étant mineur au moment des faits. Il devrait en être de même pour les deux dossiers suivants, les parties civiles ne souhaitant pas la publicité des débats.

1 Tentative de braquage à Hossegor

Ce sont de très jeunes hommes qui s’assieront dans le box des accusés à partir de ce matin. L’un est dans sa dix-huitième année ; l’autre, Tierno Orboin, a tout juste 21 ans. Tous deux sont poursuivis pour avoir participé à la tentative de braquage de la boutique Quiksilver d’Hossegor, le 9 janvier 2008.

Ce jour-là, vers 18 heures, deux individus font irruption dans le magasin de l’avenue Touring-Club, en plein centre-ville. Armé d’un pistolet à grenaille, l’un des braqueurs menace le gérant pour se faire remettre le contenu de la caisse. Mais le responsable refuse d’obtempérer. Une dispute éclate, le voleur tente de s’enfuir. Dans sa course, un coup de feu part et atteint l’employé à l’oeil. Par chance, il s’en sort avec de légères blessures. C’est alors qu’un client s’interpose. CRS de profession, l’homme parvient à maîtriser le tireur dont le complice réussit à s’échapper. Il sera interpellé le lendemain, à l’aube, à son domicile, près de Seignosse.

Défendu par Me Armelle Pastor, le plus jeune du duo est poursuivi pour complicité de tentative de vol à main armée et encourt dix ans de réclusion criminelle. Soutenu par le bâtonnier de Dax, Me Lydie Vilain-Elgart, Tierno Orboin, qui est incarcéré à la maison d’arrêt de Pau depuis les faits, risque vingt ans d’emprisonnement pour « tentative de vol et violences avec armes n’ayant pas entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours, avec préméditation et en état de récidive légale ». Le ministère public sera représenté par le vice-procureur de Dax, Laurent Gevrey ; la partie civile par Me Alain Guilhemsang. Verdict demain soir.

2 Rapt et viol ou fugue amoureuse ?

L’examen du deuxième dossier débutera mercredi. Dans le box, Tony Mille, un homme de 22 ans, originaire du Val-de-Marne, accusé d’avoir enlevé, séquestré et violé son ex-compagne, entre le 14 et le 16 juillet 2007. Des faits d’abord reconnus avant d’être finalement niés, Tony Mille déclarant désormais que la victime était consentante. Sauf coup de théâtre, deux versions s’affronteront devant la cour d’assises qui devra trancher à la suite des trois jours de débats.

Le 14 juillet 2007, Tony Mille s’introduit au domicile de son ancienne petite amie, venue vivre à Mimizan depuis leur séparation. La jeune femme le découvre. S’ensuit une dispute, avant une réconciliation, selon Tony Mille ; avant 48 heures de calvaire, d’après la victime qui affirme avoir été retenue contre son gré et abusée sexuellement à plusieurs reprises.

Le couple ne reste pas dans les Landes mais prend la route pour Paris. L’échappée s’achève à Châtellerault, dans la Vienne, sur le parking d’un supermarché, le 16 juillet. La jeune femme s’enfuit à bord de la voiture de Tony Mille qui tente alors de voler le véhicule d’un client, fait pour lequel il est également poursuivi. Il est interpellé quelques minutes plus tard par les policiers châtelleraudais.

En détention provisoire depuis le 18 juillet 2007, le jeune homme encourt vingt ans de réclusion. Sa défense est assurée par Me Frédéric Dutin et Me Jean-Paul Malherbe. Partie civile dans cette affaire, son ex-compagne, qui avait 21 ans au moment des faits, est représentée par Me Martine de Brisis qui demandera le huis clos dès l’ouverture des débats. Le procureur de la République de Mont-de-Marsan, Jean-Pierre Laffite, est l’avocat général dans ce dossier. La cour doit rendre son verdict vendredi soir.

3 Le grand-père accusé de viols et agressions

L’accusé a 74 ans. Ancien agriculteur dans le secteur d’Hontanx, il risque vingt ans d’emprisonnement et sera jugé devant la cour d’assises des Landes à partir du 17 mars. L’homme est soupçonné d’avoir violé l’une de ses petites-filles, alors âgée de 17 ans, en 2005. Il est aussi poursuivi pour une agression sexuelle sur une autre de ses descendantes, entre 1996 et 1998, qui avait entre 11 et 13 ans. La liste des victimes présumées ne s’arrête pas là : la petite-fille de son épouse l’accuse également d’abus sexuels alors qu’elle était mineure, ainsi qu’une fillette, proche de la famille. Enfin, la belle-fille du mis en cause affirme avoir aussi été violée, en 2001.

Autant de dénonciations que le septuagénaire nie catégoriquement, assurant être la cible d’un complot familial. Soupçonnée d’avoir tenté de faire pression sur des témoins, sa compagne comparaîtra à ses côtés devant la cour d’assises des Landes. Tous deux ont pour avocat Me Frédéric Dutin. Me Béatrice Létang-Forrel et Me Isabelle Tressard représenteront les parties civiles qui pourraient demander le huis clos. Vice-procureure de Mont-de-Marsan, Brigitte Rehm siègera comme avocat général. Le procès doit durer quatre jours sous la présidence de Michel Le Maitre. Verdict dans la soirée du 20 mars.
Procès reporté

Le 8 décembre 2003, Stéphanie Miñana, une Landaise de 25 ans partie vivre au Venezuela, est enlevée à Valera, une ville de 100 000 habitants à 500 kms de Caracas. La jeune femme reste 47 jours en détention dans la jungle. Elle est finalement libérée le 23 janvier 2004, grâce à une opération conjointe des polices locale et française. Cinq ans plus tard, la justice aurait dû examiner cette affaire lundi prochain, le 16 mars. Mais la date du procès de Segundo Andrade Giovanny, Johnny de Jesus Angeles Pena, Jose Louterio Gil Vargas et Jose Parada Rodulfo, tous en fuite, est reportée de plusieurs mois. En effet, la présidente de la cour, Catherine Mollet, a ordonné un supplément d’informations. Confiée au pôle de l’instruction de Mont-de Marsan, cette procédure débouchera sur de nouvelles auditions et investigations. Ce dossier devrait revenir à la barre de la cour d’assises des Landes d’ici à la fin de l’année 2009.

Auteur : Élisa artigue-cazcarra
e.cazcarra@sudouest.com

Lundi 09 Mars 2009

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