. Lors des séances, les jeunes femmes victimes ingéraient des “potions” composées notamment de lexomil, un puissant anxiolytique qui les plongeait dans le sommeil.
. L’affaire avait commencé avec la plainte d’une jeune femme en 2006.

Un “guérisseur traditionnel” nigérien a été condamné mercredi soir par la cour d’assises des Hauts-de-Seine à 15 ans de  réclusion criminelle pour des viols commis sur ses “patientes”, des jeunes femmes qu’il droguait afin d’abuser d’elles. La cour d’assises, qui a suivi les réquisitions du parquet, a assorti la condamnation d’une interdiction définitive du territoire à l’encontre de l’accusé âgé de 59 ans. L’homme a été reconnu coupable du viol de huit personnes vulnérables, administration de substances nuisibles, exercice illégal de la médecine et  séjour irrégulier en France. Il encourait vingt ans de réclusion criminelle.

Arrivé en France au début des années 70 dans le cadre de ses études, l’homme, qui se fait appeler Ousmane, s’était lancé vingt ans plus tard dans l’activité clandestine de “guérisseur traditionnel” après avoir perdu un emploi dans l’édition et s’être retrouvé en situation de séjour irrégulier. Titulaire d’un doctorat en philosophie, il profitait de prétendus dons de voyance pour impressionner sa clientèle, qu’il s’était constitué dans la communauté africaine grâce au bouche à oreille. Lors des séances, outre des massages et des bains, les jeunes femmes ingéraient des “potions” composées notamment de lexomil, un puissant anxiolytique qui les plongeait dans le sommeil. Pendant trois jours de débat, la cour d’assises a été confrontée à une quasi absence de preuves scientifiques et aux déclarations très évasives de l’accusé.

L’affaire avait commencé avec la plainte d’une jeune femme en 2006. Les enquêteurs étaient entrés en contact avec d’autres victimes, dont certaines ont  expliqué à l’audience qu’elles avaient porté plainte tardivement par crainte de  représailles ou par honte. L’accusé a reconnu du bout des lèvres certains des faits qui lui étaient  reprochés mais il a soutenu dans d’autres cas que les jeunes femmes étaient  consentantes. “J’attendais une réponse, je n’ai rien eu“, a déclaré l’une d’entre elles, à  la fin de l’audience. “Il n’a pas pu vous dire qui il était et il n’a pas pu vous dire pourquoi il  avait agi ainsi“, a dit dans sa plaidoirie l’avocat du “guérisseur“, Me Alexandre Parastatidis. “Bien entendu qu’il a commis des viols“, a-t-il ajouté, demandant néanmoins  au jury de “s’interroger” sur les cas de trois victimes, pour lesquels selon lui le doute subsistait.

D’après agence

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