Draguignan 18 février 2009

Jean-Louis Parra, ce conducteur d’engins de 45 ans, qui lors d’une dispute familiale avait provoqué la mort de son père hémiplégique, en lui assénant deux coups au visage le 24 octobre 2004 à Toulon, a été condamné hier à huit ans d’emprisonnement par la cour d’assises du Var.

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Le jury a délibéré une heure et demie pour rendre ce verdict à 12 h 30, choisissant l’option basse proposée par l’avocat général. Celui-ci avait préconisé une peine dans une fourchette de huit à douze ans.

Le condamné, venu libre à l’audience après avoir subi dix-neuf mois de détention provisoire, a été incarcéré à l’issue du délibéré. Il a réfléchi un peu moins de quatre heures au sens de cette peine. A 16 h 10, le centre pénitentiaire de Draguignan a expédié un fax au greffe de la cour d’assises, pour signifier que Jean-Louis Parra faisait appel de la décision.

Il y aura donc un deuxième procès criminel, sans doute devant les assises d’Aix-en-Provence.

Comment punir le fils sans faire souffrir sa mère

Au nom de la veuve et des deux filles d’Antoine Parra, qui avait succombé à 71 ans aux complications d’un coup reçu sur le front, Me Jean-Claude Guidicelli a demandé « un verdict juste, pour qu’il repose en paix ».

Il a regretté l’attitude indifférente de l’accusé, estimant qu’il avait été jusqu’à inverser les rôles, « en faisant avec aplomb le procès de son père post mortem, le salissant, le tuant une deuxième fois ». L’avocat général M. Ange Fiorito était du même avis : « L’objectif principal de l’accusé est de limiter les dégâts, de minimiser, de se défausser. »

Ainsi ne croyait-il pas à la version de Jean-Louis Parra, qui ne reconnaissait avoir porté que deux gifles à son père, et non s’être acharné à coups de poings comme le disaient sa mère et sa soeur cadette.

« La vérité est du côté de la famille. Pourquoi mentiraient-elles pour l’enfoncer ? Surtout sa mère, qui a perdu son mari, mais qui perd aussi son fils. »

Pour lui, ce parricide était le crime d’un « enfant gâté qui ne supporte pas qu’on le contrarie ».

Rappelant que l’accusé encourait vingt ans de réclusion, M. Fiorito a attiré l’attention du jury sur la difficulté à trouver la juste peine : « Parce qu’en punissant le fils, vous allez faire souffrir la mère. »

En annonçant la fourchette de ses réquisitions, il n’a pas caché qu’il s’était refréné, pour tenir compte de cette mère doublement meurtrie.

Retour en prison

Ce paradoxe, né de la position très délicate de la veuve de la victime dans ce procès, a également été souligné en défense par Me Edith Angelico.

Elle a plaidé sur la personnalité de Jean-Louis Parra, sur son fantasme de peur face à l’image écrasante de son père, qu’avait noté l’expert psychologue.

« Les faits résultent d’un malheureux concours de circonstances, dans un contexte de brouhaha où les discussions familiales s’enveniment. S’il a causé la mort de son père, c’est par un mauvais coup au mauvais endroit, sur un homme fragilisé par ses pathologies importantes. »

Me Angelico a demandé à la cour de tenir compte des dix-neuf mois déjà passés en détention provisoire, pour accorder à Jean-Louis Parra le bénéfice du sursis et ne pas le renvoyer en prison.

« Sa détention ne rendra pas la vie à la victime et rajoutera à la douleur de la partie civile. »

Le mandat de dépôt délivré contre Jean-Louis Parra au moment du verdict a visiblement été insupportable pour l’accusé, qui avait repris le fil de sa vie d’homme libre depuis mai 2006.

G. D.
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