Le 9 mai 2008, une habitante de Buswiller découvrait le corps d’un nouveau-né devant chez elle. La mère, étudiante de moins de 20 ans à l’époque des faits, est jugée cette semaine à Strasbourg.

Valérie Goeller, 24 ans, plaide le déni de grossesse. “Je ne savais pas que j’allais accoucher”, a répété à plusieurs reprises l’accusée, lundi, d’une voix entrecoupée de sanglots, alors que le président de la cour d’assises de Strasbourg la pressait de questions. La jeune femme est poursuivie pour infanticide. “Je pensais que c’était une gastro. J’avais mal au ventre, ça n’arrêtait pas. J’ai perdu les eaux, je ne savais pas ce qui se passait”, a-t-elle raconté. L’accusée, vêtue d’une parka kaki et le visage mangé par de longs cheveux blonds dénoués, comparaît pour avoir privé de soins le bébé dont elle venait d’accoucher prématurément, provoquant ainsi son décès.

Le 9 mai 2008, une habitante de Buswiller découvrait le corps d’un nouveau-né devant chez elle. La mère, étudiante de moins de 20 ans à l’époque des faits, est jugée cette semaine à Strasbourg.

  • Publié le 14/12/2009 Jugée pour la mort de son bébé, abandonné sur une marche

La naissance dramatique a eu lieu le 8 mai 2005, dans la voiture de la jeune femme, dans la forêt entre Mertzwiller et Haguenau, alors que les relations étaient tumultueuses avec son petit ami, le père de l’enfant. “Je ne comprenais pas. Ce n’était pas normal puisque je n’étais pas enceinte”, a déclaré la jeune femme. L’accusée explique qu’elle attribuait sa prise de poids au stress, qu’elle avait “encore ses règles trois semaines avant” et qu’elle était “sous contraceptif oral”. C’est seulement au moment où elle a vu le bébé qu’elle a compris ce qui lui arrivait.

“Un cauchemar dont j’allais me réveiller”

Le petit corps “me faisait peur“, a-t-elle dit. Elle indique aussi qu’elle n’a pas pensé à utiliser son portable : “C’est allé tellement vite, je n’ai pas pensé. J’étais paniquée“.
Valérie Goeller raconte encore que le bébé n’a bougé que pendant quelques secondes. La nuit tombée, elle l’a enveloppé dans du papier, puis dans un sac en  plastique, elle a repris sa voiture et déposé le sac sur un escalier d’une maison de Buswiller, à quelques kilomètres de là ; “Je voulais qu’il soit enterré. Je ne voulais pas le laisser traîner dans la  forêt et que les bêtes le mangent”, a-t-elle expliqué. Elle rentre ensuite chez ses parents pour se coucher et dormir avant de se rendre normalement à son travail le lendemain.

J’avais l’impression que c’était un cauchemar dont j’allais me réveiller. Encore aujourd’hui, c’est un cauchemar. Mais quand je n’en parle pas, ça va“. La jeune femme évoque une “enfance heureuse” et sans histoire. A l’époque du drame, âgée de 20 ans, elle commençait un apprentissage “en alternance“. Aujourd’hui, cette préparatrice en pharmacie est mère d’une petite fille née en mai dernier, dont le père est son petit ami de l’époque.

le 14 décembre 2009 à 15h18, mis à jour le le 14 décembre 2009 à 16:50
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