Trois Toulousains et un Agenais répondent jusqu’à vendredi d’extorsion avec arme en bande organisée devant la cour d’assises de Lot-et-Garonne. Les malfaiteurs avaient fait irruption à Francescas dans une propriété perdue en pleine campagne où deux femmes devaient vivre les pires heures de leur existence.
C’est une semaine éprouvante qu’endurent Paulette Laborde et sa mère, Louise, 77 ans, contraintes à cinq jours d’un pénible face-à-face avec les quatre hommes qui les ont braquées un sordide 2 janvier 2008 à Francescas (47). Mère et fille vivent seules dans une propriété agricole à l’écart du village. Les malfrats avaient eu vent de l’existence d’un coffre-fort dans la bâtisse et que les deux femmes étaient « blindées d’argent ».
Ce procès d’assises qui a débuté lundi à Agen, ravive le douloureux traumatisme et les images d’effroi qui continuent de les hanter. Redoutant ce moment, les victimes ont mis des visages sur des individus cagoulés, à l’exception du meneur qui arborait un masque de diable rouge.
C’est lui que Paulette Laborde a vu surgir en premier, flanqué des trois autres, en ouvrant sa porte à une heure matinale pour aller chercher dans une remise des croquettes pour son chien. Croyant à une mauvaise blague, elle a cherché à soulever le masque. Mais elle s’est vue décocher deux coups de poing, donnant le ton du cauchemar à venir. Après avoir chuté, elle a été traînée sans ménagement dans la cuisine, agenouillée, un pistolet sur la tempe avec lequel le malfaiteur martelait la table pour l’impressionner. La lèvre en sang, elle criait, jusqu’à réveiller sa mère à l’étage vite prise en main par les complices, et ligotée pieds et mains sur une chaise. Sa fille a été conduite de force dans une chambre où les agresseurs bien renseignés, lui ont intimé l’ordre d’ouvrir le coffre, réclamant aussi le contenu d’une boîte. La fille d’un ancien ouvrier agricole que les victimes avaient prise en affection, aurait livré ces indiscrétions. Courroucés de ne réunir que 2 500 euros, les braqueurs ont alors cédé à la panique. Ils en voulaient plus. Paulette Laborde a été insultée, jetée violemment sur un lit, la tête enfouie sous un édredon, les mains attachées dans le dos. Un des agresseurs s’en est pris à la vieille dame, menaçant de lui couper un doigt. La lame entaillait déjà sa phalange quand sa fille à cédé, révélant le lieu de sa carte bancaire et son code. Bâillonnée, enfermée dans les toilettes, le meneur l’a finalement délivrée, et ramenée à sa mère. Au petit jour, la bande a quitté les lieux, emportant le téléphone.
Perpétuité encourue
Deux frères originaires de Toulouse Kamel Ghaouti (13 condamnations) alias Kamel VR 6 et Abdelhatif dit « Taoufik », 27 ans et 23 ans, occupent le box. Le premier « cassé par un père sévère » purge déjà 10 ans de prison. Habitué des prétoires correctionnels histoire de se procurer de l’argent pour sa consommation effrénée de cannabis, il joue pour la première fois devant une cour d’assises. Il « assume », admettant avec des accents de sincérité, avoir été lâche de s’attaquer à des femmes. Son frère subit son ascendant et se met « en miroir » des conduites de son aîné. Nejiar Hamid « l’Irakien », du genre suiveur, s’est montré bienveillant avec la grand-mère. Et Hassan Mahfoud l’Agenais qui exécutait les ordres était plutôt coutumier des vols jusque-là. Verdict vendredi.
Le chiffre : 40
MINUTES D’angoisse > Pour les victimes. « Qui ont paru une éternité », a confié Paulette Laborde qui a témoigné hier tout comme sa mère, avec cran et courage.
Meneurs et suiveurs > Répartition des rôles.
Les débats se sont articulés sur l’idée, les préparatifs et la mise à feu du « plan » dirigé par un chef qui donnait les ordres aux trois exécutants.
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