Saint-Julien-l’Ars. Le Dr Jean-Luc Villain, ancien généraliste de la commune, était rejugé hier à Poitiers pour une série d’agressions sexuelles.

C’est une histoire douloureuse qui est remontée hier à la surface devant la cour d’appel de Poitiers. En mai 2004, le docteur Jean-Luc Villain, alors âgé de 43 ans, avait été condamné à une peine de douze ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de la Vienne pour deux viols et sept agressions sexuelles commises sur de jeunes patientes à son cabinet.
L’ancien médecin généraliste de Saint-Julien-l’Ars avait de nouveau comparu devant la justice en janvier dernier pour d’autres faits d’agression sexuelle commis sur huit autres jeunes filles au cours des années 1994 à 2002.
Les plaintes, portées plus tardivement à la connaissance de la justice, avaient donc fait l’objet d’une autre procédure, distincte du procès d’assises. Le tribunal correctionnel avait alors ajouté trois ans de détention aux douze déjà infligés en 2004, assortis d’un suivi sociojudiciaire de dix ans avec interdiction de paraître dans la Vienne.

“ On ne lui a
jamais rien
demandé ”

L’ancien médecin avait pour sa part demandé la « confusion de peines », demande que le tribunal avait rejetée. Ce jeudi, il revenait donc devant la cour.
« Je ne conteste pas les faits qui me sont reprochés, a d’emblée déclaré le prévenu à la cour. Je suis tout à fait conscient de la gravité extrême de mes actes. J’ai un sentiment de honte qui est énorme. Mes enfants vont très mal. Ils sont en plein désarroi. »
Des mots qui, même des années après les faits, ont eu le don d’exaspérer sur le banc des parties civiles. La mère d’une victime prend la parole : « Vous parlez de votre désarroi mais avez-vous pensé au désarroi des enfants et des parents depuis le début ? »
Une jeune femme reprend : « Je ne supporte plus le public. Je suis devenue parano, j’ai peur des gens. Nous, on ne lui a jamais rien demandé. Il a peut-être gâché sa vie. La nôtre aussi ! »
Dans ses réquisitions, l’avocate générale stigmatise à nouveau le comportement de cet homme, « un médecin qui s’est servi de sa profession pour assouvir ses fantasmes sexuels, qui a violé le serment d’Hippocrate et tous les codes sociaux ».
Me Jacques Grandon, qui défend les intérêts de l’ancien médecin, demande à la cour de « ne pas aggraver la situation » de cet homme, libérable en 2014, dont les psychiatres ont noté l’évolution positive.
Dans son délibéré, la cour confirme l’ensemble des dispositions pénales mais ordonne la confusion des peines et le maintien en détention.

J.-M. G

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