Le procès en assises de Benjamin Goriau s’est ouvert hier matin, à Saint-Brieuc. Le 4septembre 2007, alors qu’il fêtait son anniversaire, ce pâtissier avait frappé mortellement un voisin qui se plaignait du bruit.

Pantalon et veste noirs, chemise blanche, lunettes fines, cheveux en arrière, Benjamin Goriau a le visage triste. Ce lundi, le jeune homme de 26 ans doit faire face à une salle d’audience archicomble. Jugé pour «violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner», il s’exprime d’une voix à peine audible.

Il ne buvait presque jamais d’alcool

Décrit comme un compagnon «romantique et câlin», un salarié «travailleur et toujoursà l’heure» et un voisin «apprécié et bien inséré» dans son quartier de la Tour d’Auvergne, Benjamin Goriau n’avait jamais fait parler de lui avant le 4septembre 2007. Ce jour-là, le pâtissier briochin fêtait ses 25 ans en compagnie de son amie, de sa mère et de sa soeur. Sobre d’ordinaire, le jeune homme avait beaucoup bu. Mais dans l’appartement de la rue Henri-Barbusse, l’ambiance était joyeuse… Jusqu’à ce qu’un voisin vienne se plaindre du bruit. «J’ai essayé de m’expliquer avec lui depuis le balcon, mais le monsieur m’a insulté et il m’a dit: ?Si t’es pas content, tu n’as qu’à descendre ?», relate l’accusé. Quelques instants plus tard, les deux hommes se retrouvent en bas de la barre d’immeuble. «Ils se parlaient, mais ils ne s’écoutaient pas», raconte un témoin. «Le monsieur s’est mis en garde et j’ai mal réagi. Et j’ai porté des coups», poursuit Benjamin Goriau. Frappé d’un coup de tête et de deux coups de poing au visage, William Aubert tombe en arrière et sa tête heurte le sol. Malgré l’intervention des pompiers et du Samu, il ne se relèvera pas. Soutenu par sa mère, BenjaminGoriau remonte, lui, dans son appartement. «Il était comme hystérique. Il hurlait. Il n’était plus lui-même», témoigne sa soeur qui a rompu toute relation avec son frère depuis cette fin d’été 2007.

Alcool, surmenage et médicaments

Lorsque Marie-Carmen Angel, la présidente de la cour d’assises, lui demande ensuite d’expliquer ses gestes, l’accusé répond qu’il ne comprend pas. Avant d’avancer plusieurs explications: l’alcool, le surmenage (un seul jour de repos durant tout le mois d’août 2007), l’arrêt tout récent de son traitement contre l’épilepsie et le sentiment que le monde entier se liguait, subitement, contre lui. «Je commence le travail à 4h et d’habitude, c’est moi qui montais deux fois par jour chez les voisins pour me plaindre du bruit. Pour une fois que je mettais la musique fort…».

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