Articles

En 2006, il avait violemment frappé et aspergé d’essence son épouse sur son lieu de travail, allée Baco à Nantes

Un téléphone cassé, un marteau brisé, un sac à mains, une bouteille d’essence vidée, une poignée de porte maintenue fermée par du fil à linge… Et « du sang. Beaucoup de sang… »

Ces images, le capitaine de police de permanence le soir du 5 septembre 2006 ne les a pas oubliées.

Deux ans et demi plus tard, à la barre de la cour d’assises de Loire-Atlantique, l’officier se remémore la scène. L’agression s’était déroulée derrière la porte du local à poubelles d’un immeuble de l’allée Baco. Les tâches de sang conduisaient jusqu’au premier… Jusqu’au visage « tuméfié, déformé par les coups » d’une femme de ménage d’origine congolaise, âgée de 24 ans et enceinte de trois mois.

Au procès hier, la victime n’était pas là pour entendre l’accusé, son mari, le père de son petit garçon, varier une nouvelle fois dans ses déclarations. Reconnaître avoir cogné sa tête contre le poteau « trois ou cinq fois », l’avoir frappée « à coups de tête et de poings » alors qu’elle était au sol, et l’avoir « aspergée d’essence »… Mais nier avoir prémédité son geste. Ou voulu sa mort.

Ce soir-là, ce fils de commerçant aisé, arrivé en France en mai 2006, après seize mois passés à étudier l’informatique et l’anglais aux États-Unis, avait un billet de train en poche, pour la Belgique, pour une autre vie, et du boulot à nouveau, mais sans elle.

« Je voulais lui faire peur »

L’histoire de ce couple fraîchement marié au Congo (« de force » selon la victime) n’était plus vraiment belle. Après avoir « grandi ensemble au pays », ils étaient en train de se perdre. « Je voulais qu’elle me donne une seconde chance », répète-t-il. « Elle était enceinte et fatiguée. Je ne voulais pas la quitter. Mais elle a dit non. C’est là que j’ai perdu la tête… » Son casier judiciaire l’ignore, tout comme son frère venu assister au procès (la fratrie compte 17 enfants), mais le registre des mains courantes de Waldeck et sa compagne s’en souviennent : l’homme s’était déjà montré « insistant », « violent » même, dira-t-elle lors de ses auditions. Une semaine après le mariage, il avait jeté de l’essence sur elle. Six mois plus tard, à Nantes, il a recommencé. « Je voulais juste lui faire peur. Je n’avais ni briquet, ni allumettes. C’était moi que je voulais asperger… », répète calmement l’accusé, port altier, costard noir, chemise blanche.

Après l’agression, le médecin légiste a recensé une litanie de plaies sur le crâne, le cou, les poignets de la victime. Sa femme s’est vue notifier trois mois d’ITT.

Verdict aujourd’hui.

Anne-Hélène Dorison

NANTES

Aline Lelièvre comparaît à partir de ce matin aux assises pour avoir tué son bébé. Elle avait fait croire à un enlèvement avant d’avouer.

Geoffroy Tomasovitch | 10.02.2009, 07h00

Pourquoi Aline Lelièvre a-t-elle tué son enfant ? Dépeinte par ses proches comme une « mère aimante », cette jeune femme de 21 ans comparaît à partir d’aujourd’hui devant la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine pour un infanticide particulièrement sordide. L’accusée est soupçonnée d’avoir, le 30 octobre 2006 à Redon, pendu à une fenêtre son fils de 13 mois avant de jeter le corps dans un étang.

Cette mère célibataire avait tenté de faire croire à un enlèvement avant de passer aux aveux quelques jours plus tard. Incarcérée depuis le 4 novembre 2006, Aline Lelièvre, jugée pour « meurtre sur mineur de 15 ans », encourt la prison à vie. L’association l’Enfant bleu représentera la victime, en absence du père.
Deuxième d’une fratrie de trois, Aline Lelièvre a grandi à Frégréac (Loire-Atlantique) dans un cocon familial protecteur. Adolescente, elle s’oriente vers les métiers de l’hôtellerie. Elle n’obtient pas son CAP mais se lance avec dynamisme dans la vie active, embauchée dans une crêperie de Redon. A la même époque, elle rencontre un jeune homme d’origine brésilienne. Le coup de foudre. Aline tombe enceinte. « Au bout de six mois, le père s’est enfui comme un voleur », confiait la mère de l’accusée en 2006. Seule, la jeune femme assume sa grossesse, soutenue par sa famille. En septembre 2006, elle s’installe avec son bébé au 5 e étage d’un immeuble HLM de Redon. Les murs de l’appartement sont recouverts des photos de l’enfant. La jeune femme, qui travaille toujours dans la restauration, est très entourée. « Une bonne mère. Rien n’était trop beau pour son enfant », témoignera la nounou du bébé après le drame. Un drame que personne n’a vu venir.

La mère aimante était aussi une femme secrète

Le 31 octobre 2006, Aline Lelièvre signale à sa mère la disparition de son fils. Selon sa version, elle s’est absentée, la veille au soir, de l’appartement une dizaine de minutes pour descendre la poubelle et fumer. Son bébé dormait alors dans son lit. Le lendemain matin, il n’y était plus. La mère pense à un kidnapping. La gendarmerie lance d’importantes recherches. Mais la thèse de l’enlèvement ne tient pas. Le 2 novembre, le corps de l’enfant est repêché dans un lac de Redon, enveloppé dans un drap-housse lesté de bouteilles. Détail étrange : la victime ne porte pas de pyjama. Le comportement de la mère la nuit de la disparition présumée intrigue les enquêteurs.
Réentendue, Aline Lelièvre déclare qu’elle a en fait retrouvé son fils inerte dans la salle de bains. Puis, en garde à vue, la mère admet avoir étranglé et pendu son enfant dont elle ne supportait plus la charge. De tels aveux plongent tous les proches d’Aline Lelièvre dans la stupeur. La « mère aimante » était, semble-t-il, une jeune femme secrète qui aurait caché des aspects de sa vie à son entourage. Selon l’instruction, l’accusée s’est montrée au fil de l’enquête « très fuyante » pour admettre qu’en réalité elle délaissait son enfant depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Elle aurait laissé à plusieurs reprises son bébé seul pour se rendre à son travail ou pour aller s’amuser avec des amis. Mais les raisons de son geste restent floues. L’avocate, comme la mère de l’accusée, n’a pas souhaité s’exprimer avant ce procès qui s’achèvera jeudi.

Le Parisien

Lors de son interrogatoire par le président Olivier Delmarche, l’accusé s’est montré avare d’explications quant aux raisons de son geste, sans qu’on puisse établir de manière certaine qu’il était bien informé de ce que son épouse le trompait depuis quelques jours.

« Ce que j’ai fait, je sais que j’en suis coupable. J’ai commis l’irréparable, ça n’aurait pas dû arriver, elle ne méritait pas de finir comme ça”, a dit Fabrice Laurent au président de la Cour d’assises qui lui demandait d’expliquer son geste.

M. Delmarche lui a rappelé les reproches qui lui étaient faits: un penchant pour l’alcoolisme, le peu de participation aux travaux ménagers, notamment. Laurent a rejeté le reproche d’alcoolisme, tout en reconnaissant cependant qu’il lui arrivait de boire, sur le chemin du retour.

Savait-il que sa femme avait un amant? Laurent avait donné pendant toute l’instruction différentes réponses à cette question et il  a continué à le faire, lundi matin: jamais, a-t-il affirmé, elle ne lui avait annoncé son intention de divorcer, mais “je me doutais qu’elle avait quelqu’un, pas plus”, a-t-il aussitôt ajouté, ce qui est en contradiction avec le contenu du dossier puisque le fils de Laurent, Timothé, a dit avoir entendu une conversation entre ses parents, sa mère avouant sa liaison à son père.

Venant plus précisément à la scène du meurtre, le président Delmarche s’est efforcé de la faire décrire par l’accusé, l’interrogeant notamment sur son acharnement à frapper à plus de sept reprises la victime, jusqu’à la laisser exsangue et le ventre ouvert.

Elle a pourtant eu le temps, dit-il, de lui dire qu’elle l’aimait, tout en lui murmurant “chambre 9”, ce qui aurait été la chambre dans laquelle elle avait trompé son mari avec son amant, dans l’hôtel où elle était employée. Le président Delmarche a à plusieurs reprises mis en lumière les contradictions et les absences d’explications claires de l’accusé, qui est resté incapable de justifier le nombre et la violence des coups portés.

“Je ne sais pas, je me suis mis en colère, je ne sais plus ce que j’avais dans ma tête”, a-t-il dit en réponse à l’insistance du magistrat, qui lui a répliqué: “Vous ne nous aidez pas, M. Laurent”.

Quant aux coups assénés à ses enfants, quelques heures après cet assassinat, Fabrice Laurent n’a guère pu les expliquer autrement que par une formule: “Je ne voulais pas qu’ils souffrent de la mort de leur mère”, ajoutant “Je me suis dit que j’avais tout perdu, alors que je n’avais jamais fait de mal à mes enfants”.

Le président Delmarche a cependant évoqué, à ce propos, ce qui résulte d’entretiens que les deux enfants ont eus avec un psychiatre. On y fait état de mauvais traitements qu’ils auraient subis de la part de leur père, et du fait que celui-ci était alcoolique.

Quant à savoir pourquoi son épouse avait pris un amant, Fabrice Laurent s’est encore dit incapable de s’en expliquer, évoquant “une épouse parfaite” et refusant, lui aussi, de confirmer ses propres défauts, mis à jour par l’instruction. Il n’a de même pas pu  préciser à quel moment, le jour des faits, il avait tenté de se suicider en se plantant dans le ventre le couteau qu’il avait utilisé pour tuer son épouse.

L’audience de l’après-midi doit être consacrée à l’audition du juge d’instruction et des enquêteurs.

Créé le 08/02/09 – Dernière mise à jour à 10h51

Brûlée vive en novembre 2005 par un Pakistanais qu’elle refusait d’épouser, Shérazade Belayni, 21 ans, sera confrontée pour la première fois depuis le drame à son agresseur, jugé de mardi à vendredi devant la Cour d’assises de Seine-Saint-Denis.

Un flirt qui se transforme en drame. Mardi, s’ouvre devant la Cour d’assises de Seine-Saint-Denis , le procès de Mushtaq Amer Butt, un jeune Pakistanais qui a brulé vif, en novembre 2005, Shérazade Belayni, 21 ans.

Au moment des faits, Shérazade est étudiante en BTS de comptabilité et une “fille belle et coquette”, selon une amie. Elle a rencontré Mushtaq en 2004: il est son référent de stage dans la boutique où elle travaille. Une relation amoureuse se noue entre les deux et Mushtaq souhaite l’épouser.

C’est alors que le calvaire commence. Shérazade rejette sa demande. Il la menace de mort, elle met fin à leur flirt et rencontre un autre garçon, Mohammed. Mushtaq menace de plus belle de la tuer ou de se suicider devant elle. Jaloux et violent, il la harcèle au téléphone, l’attend à la sortie du lycée, la suit. Shérazade et Mohamed se fiancent le 11 novembre.

Deux jours après, il asperge Shérazade d’essence son corps est brûlé à 60%. Plus de trois ans après, Shérazade, le corps et la partie gauche du visage atrophiés par les brûlures tente de retrouver une vie presque normale, selon son avocate. Elle a quitté son quartier de Neuilly-sur-Marne et vit à Paris où elle travaille à temps partiel dans une administration.

samedi 07.02.2009, 04:49 – La Voix du Nord

Un Audomarois de 47 ans est jugé depuis hier par la cour d’assises pour viol sur sa concubine en 1999. Un procès délicat puisque le couple, qui a vécu vingt ans maritalement et qui a donné naissance à quatre enfants, avait des « moeurs libérés ». L’accusé encourt quinze ans de réclusion criminelle. Le procès se termine lundi.

À chaque suspension d’audience, les quatre enfants, tous adultes, viennent entourer le père, devant le box des accusés depuis lequel il comparaît pour viol, comme pour le réconforter. Sous contrôle judiciaire depuis 2005, ce menu quadragénaire au casier judiciaire vierge n’a jamais été détenu pour les faits qui lui sont reprochés. Au premier rang de la salle, son ex-concubine et mère des quatre enfants, reste seule à trembloter.

«  Mon père était incapable de faire ça à la mère de ses enfants », résume la seule fille de la fratrie, à la barre. La plainte déposée pour viol par la maman en 2004, juste après qu’elle a décidé de refaire sa vie avec un autre homme, a donc surpris la famille. D’autant que les faits reprochés remontent à 1999.

Ce soir-là, l’accusé et sa concubine rentrent chez eux avec un ami après avoir passé un moment dans un café. Installé sur le canapé à côté de son ami, l’accusé aurait alors attrapé sa concubine par le bras pour qu’elle les rejoigne. Il aurait commencé à avoir des relations sexuelles avec elle et aurait encouragé son copain à les rejoindre. «  Je me suis dit pourquoi pas, explique ce dernier à la barre, je savais que monsieur et madame formaient un couple libre. » Selon de nombreux témoignages le couple avait l’habitude de se livrer à des relations sexuelles à plusieurs, De plus ce témoin raconte avoir eu un rapport sexuel consenti avec la concubine de son ami, en l’absence de ce dernier, environ trois semaines avant les faits reprochés.

« Quand vous êtes vous rendu compte que madame n’était pas d’accord ce soir-là pour avoir une relation à trois ?, interroge l’avocat général Hydulphe. «  Quand monsieur lui a baissé son pantalon », répond le témoin. Mais, confronté à ses déclarations aussi nombreuses que contradictoires, ce quadragénaire s’empêtre dans la description de la scène. Non il n’a jamais baissé son pantalon, puis finalement si.

A-t-il fait remarquer à l’accusé que la victime n’était pas consentante ? Non, mais oui quand même. Le témoin finit par perdre complètement les pédales quand il répond «  d’accord » à la question de l’avocat général : «  Madame a-t-elle demandé à monsieur d’arrêter ? ». Il conclut : «  Elle ne se débattait pas, elle ne criait pas “non non !” » « Si ça c’était passé comme ça vous seriez sans doute vous aussi dans le box des accusés », fait remarquer la présidente Clabaux.

Un temps mis en examen pour complicité de viol, le témoin a en effet bénéficié d’un non lieu.

«  N’avez-vous pas le sentiment de minimiser les choses ? », s’agace Me Croenen pour la partie civile, en direction du témoin. «  Ça n’a duré que deux minutes et c’était il y a longtemps… », rétorque-t-il.

Dix ans, effectivement. L’homme avec lequel la victime a refait sa vie donne un élément de réponse : « Elle n’a pas porté plainte avant car elle avait peur de perdre ses enfants ». A la fin de l’audience, c’est en effet vers le père qu’ils retournent tous. •

DAVID MONNERY

>

Lundi, les auditions de la victime et de l’accusé seront indispensables pour cerner les faits. Le verdict est attendu ce même jour.

Vendredi 6 février, 19h56

La cour d’assises de Seine-Saint-Denis a condamné vendredi Djamal Boukhetala, 41 ans, à 19 années de réclusion pour avoir tué son ex-concubine d’une balle dans la tête devant leurs deux jeunes enfants en 2006 à Montfermeil.

Jugé depuis jeudi pour l’assassinat de Muriel Gosse, 40 ans, cet ancien plombier algérien au chômage au discours incohérent, déjà condamné en 2004 pour violences sur la victime, n’a exprimé ni remord ni compassion. Son avocate avait plaidé son irresponsabilité pénale.

Le parquet avait requis 25 ans de réclusion.

Le 1er septembre 2006, peu avant 20h00, il s’était approché à moto de la voiture de Muriel Gosse, qui venait de récupérer leurs deux fils âgés de 5 et 7 ans chez la soeur de l’accusé. Il l’avait tuée à bout portant d’une balle dans la tempe avec un revolver acheté le matin même. Il s’était rendu deux jours après.

Impulsif et volubile, se posant en victime sacrificielle, M. Boukhetala a déclaré avoir tué pour “arrêter le cauchemar” qu’il disait vivre depuis sa rencontre en 1998 avec Mme Gosse, “manipulée” selon lui au moyen de magie noire par une “mafia”, “russe” ou “gitane” cherchant à lui nuire.

Il soupçonnait pour ces raisons son ex-compagne, une ambulancière mère de quatre fils au total, de “maltraiter” leurs deux enfants les jours où elle en avait la garde. Le couple s’était séparé en 2002.

La “théorie du complot est bien commode (…) pour se défausser de sa responsabilité”, lui a renvoyé l’avocat général Camille Palluel pour qui l’accusé, compagnon “violent”, certes “égocentrique et paranoïaque”, n’est pas fou. Il “réécrit l’histoire” en faisant de lui un “héros” comme un “enfant”.

Selon un expert psychiatre, le “vécu persécutif” de l’accusé n’a pas altéré son discernement, un autre relevant au contraire des éléments de nature à atténuer ses responsabilités.

Pour l’une des avocates de la partie civile, Me Stéphanie Chabauty, il voulait “évincer la mère à tout prix” pour “s’accaparer ses enfants”.

En 2004, il avait porté deux coups de couteau, dont l’un près du coeur, à Muriel Gosse, la plongeant une semaine dans le coma. Il avait été condamné à 2 ans de prison dont 16 mois de sursis avec mise à l’épreuve.

En Seine-Saint-Denis, en 2008, une femme est morte chaque mois sous les coups d’un compagnon ou ex-conjoint violent, a rappelé l’avocat général.

Vendredi 6 février, 22h01
AP

Les principaux membres du “gang de Roubaix” ont été condamnés vendredi à des peines de cinq à 20 ans de prison par la cour d’assises d’Ile-et-Vilaine pour une série d’attaques à main armée commises contre des agences bancaires de ce département breton en 2000 et 2001. Lire la suite l’article

Au terme de trois semaines de débat, la cour a suivi les réquisitions de l’avocat général, Philippe Petitprez, condamnant à 20 ans de réclusion criminelle Farouk Hachi, 39 ans, actuellement en fuite.

Elle a en revanche prononcé des peines moins lourdes que celles réclamées pour ses complices, Mohamed Bouserkas, 29 ans, condamné à 13 ans de prison contre 20 requis, et Morad Senuci, 28 ans, à 12 ans contre 18 requis.

Un autre accusé, Abdoulaye Ly, 26 ans, a écopé de cinq ans de prison contre 15 requis. Un cinquième homme, Mustapha Nachat, a été acquitté alors que l’avocat général avait demandé dix ans de prison à son encontre. Les autres comparses ont été condamnés à des peines avec sursis.

Le procès, qui s’est déroulé sous une protection policière inhabituelle à Rennes, avait été renvoyé à deux reprises, la deuxième fois en septembre 2008, après que l’avocat de Bouserkas eut fait savoir que son client entendait respecter le Ramadan. Le parquet général avait nié que la décision de renvoi avait été prise au regard de ce motif.

Les avocats ont durant tout le procès mené une véritable guérilla judiciaire. Dès l’ouverture des débats le 20 janvier, ils avaient tenté de profiter d’un excès de zèle de deux policiers, qui avaient relevé les identités et adresses de personnes du public, pour demander un nouveau renvoi. Me Yann Shouck, défenseur de Bouserkas, avait évoqué “une atteinte inacceptable aux libertés fondamentales”. AP

NOUVELOBS.COM | 07.02.2009 | 08:50

Le violeur récidiviste Patrick Trémeau, a été condamné pour trois nouveaux viols commis à sa sortie de prison en mai 2005. Sa peine, assortie d’une peine de sûreté de 10 ans, s’accompagne d’un suivi socio-judiciaire avec obligation de soins durant 8 ans.

Le violeur récidiviste Patrick Trémeau, qui durant les 4 jours de son procès avait tenté de convaincre la cour d’assises de Paris qu’il avait changé, a été condamné vendredi 7 février, à 20 ans de réclusion pour trois nouveaux viols commis à sa sortie de prison en mai 2005.
Sa peine, assortie d’une peine de sûreté de 10 ans, s’accompagne d’un suivi socio-judiciaire avec obligation de soins durant 8 ans. S’il ne respecte pas les obligations imposées à sa sortie de prison, il pourrait retourner en détention durant 5 ans.
“Je crois qu’aujourd’hui, c’est ma dernière chance et je saurai la saisir. Je crois pouvoir être meilleur demain”, avait déclaré l’accusé avant que la cour ne parte délibérer durant quatre heures.
Patrick Trémeau a déjà été condamné à sept ans de prison en 1987 dans le Val-de-Marne pour un viol et à 16 ans de réclusion en 1998 à Paris pour 11 viols et deux tentatives, commis entre 1993 et 1995.

Sorti de prison en mai 2005

Compte tenu des remises de peine et des décrets de grâce collective, il était sorti de prison en mai 2005 après dix années d’incarcération.
Entre juin et septembre 2005, celui que l’on surnommait déjà “le violeur des parkings” avait renoué avec ses pulsions et violé trois jeunes femmes, deux dans des parkings et la troisième dans un local à poubelles. Des viols qu’il a toujours reconnus.
Dans la matinée, l’avocat général Philippe Bilger avait requis 20 ans assorti d’une peine de sûreté des deux tiers et d’un suivi socio-judiciaire pendant dix ans.
“Le bon sens ne devait pas autoriser une libération aussi anticipée qui ne peut aboutir qu’à la catastrophe que vous allez juger ce soir”, avait dit M. Bilger, considérant que “quand on relâche dans la nature un homme comme Patrick Trémeau (…), il y a non-assistance à société en danger”.

“Tendre un peu la main”

“Ce qui est impressionnant, c’est sa sortie”, avait acquiescé l’un des avocats de Trémeau, Me Jean-Baptiste Rozès. “D’un coup d’un seul, le 7 mai 2005, on ne prend plus la peine de l’appeler, ni de faire quoi que ce soit”, avait-il dénoncé, appelant la cour à transformer Trémeau, aujourd’hui “symbole du diable” et de la “désespérance” en celui “d’une peine efficace” et “moderne”, privilégiant le suivi socio-judiciaire.
Me Henri Leclerc avait renchéri en demandant à la cour de lui “tendre un peu la main” afin qu’il réintègre “la société des hommes”.
Patrick Trémeau n’est “pas né sous une bonne étoile”, avait concédé plus tôt M. Bilger dans son réquisitoire.

Violences sexuelles subies

Mardi, l’ancien plombier avait raconté en pleurant sa jeunesse difficile, du viol de sa mère, tombée enceinte de son demi-frère, aux coups de ceinture de son beau-père, en passant par les violences sexuelles qu’il avait subies dans un foyer alors qu’il était jeune adolescent.
“Il est le seul à pouvoir briser le cercle vicieux” qui relie la victime d’hier à l’agresseur d’aujourd’hui, avait estimé jeudi l’expert psychiatre Daniel Zagury.
Oui, Patrick Trémeau a commis des “crimes graves”, sortes de “compensations horribles” à ses échecs sexuels et sentimentaux, oui sa responsabilité est “totale”, a accusé l’avocat général mais, a-t-il lui-même nuancé vendredi, il semble avoir évolué et ne plus rien avoir “du prédateur froid”.
“Il est évident que le Patrick Trémeau de 1998 (…) avec ses tentatives de suicide, sa haine et son ressentiment, n’a plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui”, a-t-il dit, avant de demander une peine qui prenne en compte le fait que l’accusé serait “un jour capable de sortir, sans doute diminué de tout ce qui le rendait dangereux”.

___________________________________________________________________________________________

NOUVELOBS.COM | 03.02.2009 | 10:18
Patrick Trémeau comparaît devant les assises de Paris pour trois viols qu’il aurait commis à sa sortie de prison en 2005 et qui avaient relancé le débat sur la récidive.

Le violeur récidiviste Patrick Trémeau, plusieurs fois condamné, comparaîtra du mardi 3 au vendredi 6 février, devant les assises de Paris pour trois nouveaux viols, qu’il aurait commis à sa sortie de prison en 2005 et qui avaient à l’époque relancé le débat sur la récidive.
Le 24 septembre 2005, Patrick Trémeau, alors âgé de 42 ans, avait été mis en examen et écroué par un juge d’instruction parisien pour “viols et viol aggravé en récidive”.
Soupçonné d’avoir, à l’été 2005, violé trois jeunes femmes de 20 à 35 ans, dont l’une sous la menace d’un couteau, il avait avoué en garde à vue.
Les faits s’étaient déroulés de nuit, dans un local à poubelles du XVIe arrondissement de Paris, où il avait entraîné une de ses victimes, et dans deux parkings des XVIe et XIXe arrondissements.
Patrick Trémeau avait déjà été condamné à sept ans de prison en 1987 dans le Val-de-Marne et à 16 ans de réclusion en 1998 à Paris pour le viol de onze jeunes femmes et deux tentatives, commis entre 1993 et 1995.

Dix ans d’incarcération

Compte tenu des remises de peine et des décrets de grâce collective, il était sorti de prison en mai 2005 après dix années d’incarcération.
Cette affaire de récidive était intervenue quelques jours après une autre du même acabit: celle d’un gardien de Soisy-sur-Seine (Essonne), Jean-Luc Cayez, violeur récidiviste qui avait été écroué pour le viol et le meurtre d’une jeune femme habitant son immeuble.
Objet d’une proposition de loi défendue par le garde des Sceaux d’alors, Pascal Clément, la question de la récidive était alors revenue au coeur du débat politique.
Contribuant à gonfler l’émotion du moment, des anciennes victimes de Patrick Trémeau avaient convoqué une conférence de presse pour mettre en cause les politiques.
Ils “sont responsables de la sortie de Trémeau, c’est exactement comme s’ils lui avaient donné un bon pour recommencer”, avait déclaré l’une d’entre elles.
Au terme d’un long processus parlementaire qui avait donné lieu à d’âpres discussions entre les deux assemblées, le Parlement avait finalement adopté définitivement, le 24 novembre, la proposition de loi UMP sur la récidive.

“Une mesure de sûreté”

La disposition phare du texte était l’instauration du placement sous bracelet électronique mobile, présentée comme “une mesure de sûreté”.
Depuis son adoption, cette mesure s’applique aux personnes majeures ayant été condamnées à au moins 7 ans de prison et nécessite le consentement de la personne concernée. La durée de placement ne peut pas excéder quatre ans pour un délit et six ans pour un crime.
S’agissant des personnes condamnées avant la promulgation de la loi, le port du bracelet entre dans le cadre d’une “surveillance judiciaire” pour les criminels les plus dangereux et les délinquants sexuels condamnés à une peine égale ou supérieure à dix ans et après expertise médicale de leur dangerosité.
Le texte prévoyait également l’incarcération obligatoire à l’audience des délinquants sexuels ou violents récidivistes, la réduction des sursis avec mise à l’épreuve, voire leur suppression dans certains cas, et la limitation des réductions de peines.
Cette loi a depuis été complétée par celle sur la rétention de sûreté, qui prévoit que les personnes condamnées à 15 ans de prison ou plus, notamment pour des crime de sang ou des viols aggravés, peuvent être retenues dans des centres fermés à la fin de leur peine, si elles sont toujours considérées dangereuses.

_________________________________________________________________________________________

03.02.2009, 22h38 | Mise à jour : 23h05

Quand il est sorti de prison au printemps 2005, le violeur récidiviste Patrick Trémeau «pensait être soigné». Il affirme ne pas comprendre pourquoi il a de nouveau violé. Mardi, au premier jour de son procès devant les assises de Paris, celui qu’on a, parfois, surnommé le Violeur des parkings, a déclaré face aux jurés : «Comment ça a pu se reproduire, je ne sais pas.
» Il s’est ensuite lancé dans le récit de sa jeunesse extrêmement difficile.

Condamné à sept ans de prison en 1987 pour un viol et à 16 ans de réclusion en 1998 pour 11 viols et deux tentatives, Patrick Trémeau comparaît cette fois pour trois viols qu’il aurait commis à Paris à l’été 2005. L’un dans un local à poubelles et les deux autres dans des parkings. Il encourt trente ans de réclusion criminelle.

Les avocats mettent en garde contre «un procès emblématique»

C’est à l’occasion de son interpellation que la question de la récidive était revenue au coeur du débat politique. Elle fait l’objet d’un projet de loi défendu par le garde des Sceaux d’alors, Pascal Clément. Le même discours sur la récidive est amplifié à l’occasion de la présidentielle par Nicolas Sarkozy. Et l’actuelle ministre de la Justice, Rachida Dati, ne manque jamais de relancer la question de la récidive en défendant sa politique. Ainsi, le 24 novembre, au terme d’âpres discussions, le Parlement avait adopté définitivement le texte dont la mesure phare était l’instauration du placement sous bracelet électronique mobile.

Mardi, Me Henri Leclerc, l’un des avocats de l’accusé Trémeau, a insisté sur le fait que «personne ne conteste le caractère odieux des actes commis. Mais, pour lui, «c’est le procès d’un homme qui a récidivé et pas le procès de la récidive». Un sentiment partagé par les parties civiles elles-mêmes. «Pour moi, c’est le procès de Patrick Trémeau, et pas un procès emblématique», abondait Me Frédéric Hutman, qui défend deux des victimes.

Trémeau ne convaint pas

Autant de récidives, «c’est une situation qui est rare», a concédé l’accusé à la présidente Nadia Ajjan, reconnaissant n’avoir «pas pris conscience des faits graves» qu’il avait commis envers 14 victimes durant ses deux premiers séjours en prison. Otant ses lunettes pour laisser libre cours à ses larmes, il a alors raconté à la cour comment sa mère, victime d’un viol avant sa naissance, avait donné naissance à son demi-frère. Comment ils avaient vécu à quatre dans un appartement parisien de 12 m2 avec son beau-père qui le sermonnait à coups de ceinture quand il rentrait des divers foyers où il avait été placé toute son enfance.

Devant la cour d’assises, Patrick Trémeau a surtout relaté «les violences sexuelles» qu’il a lui-même subies dans un de ces foyers alors qu’il était jeune adolescent. Selon lui, «les grands» lui attachaient alors les mains dans le dos et le forçaient à des fellations, sous peine de boire un verre d’urine ou d’être brûlé avec des cigarettes. «Aujourd’hui, j’ai 46 ans et je ne suis toujours pas reconstruit. Ce que j’ai fait vivre à mes victimes, c’est ce que j’ai subi moi et ce qu’on a fait subir à ma mère», a-t-il dit, mardi, regrettant de n’avoir jamais pu en parler avant.

Alors que durant ses premiers séjours pénitentiaires, les soins avaient été jugés «insuffisants», il a assuré mardi avoir bénéficié d’un «bon suivi» psychologique et psychiatrique lors de sa dernière détention. «On ne doit jamais désespérer de soi-même, a-t-il dit, affirmant être «désireux de ne pas détruire d’autres victimes».

Des propos qui n’ont pas convaincu certaines de ses anciennes victimes, présentes à l’audience. Ainsi Marie-Ange Le Boulaire, pour qui l’accusé n’est «pas soignable», trouve que la seule solution, aujourd’hui, est de «l’écarter de la société». Le procès reprend mercredi et devrait durer jusqu’au vendredi.

leparisien.fr

Le violeur pensait être soigné

Patrick Trémeau reconnait le viol des trois jeunes filles

_________________________________________________________________________________________
Vingt ans de réclusion requis contre le violeur récidiviste Patrick Trémeau

Vendredi 6 février, 12h19
AFP

Vingt ans de réclusion criminelle ont été requis vendredi devant la cour d’assises de Paris à l’encontre du violeur récidiviste Patrick Trémeau, pour trois nouveaux viols commis à sa sortie de prison en 2005 et qui avaient à l’époque relancé le débat sur la récidive. Lire la suite l’article

L’avocat général Philippe Bilger a demandé que cette peine soit assortie d’une période de sûreté des deux tiers et d’un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins pendant dix ans. Si le condamné ne respectait pas ce suivi durant cette période, il devrait retourner en prison durant cinq ans.

Patrick Trémeau avait déjà été condamné à sept ans de prison en 1987 dans le Val-de-Marne et à 16 ans de réclusion en 1998 à Paris pour le viol de onze jeunes femmes et deux tentatives, commis entre 1993 et 1995.

Compte tenu des remises de peine et des décrets de grâce collective, il était sorti de prison en mai 2005 après dix années d’incarcération.

“Le bon sens ne devait pas autoriser une libération aussi anticipée qui ne peut aboutir qu’à la catastrophe que vous allez juger ce soir”, a estimé M. Bilger, considérant que “quand on relâche dans la nature, à l’air libre, un homme comme Patrick Trémeau (…) d’une certaine manière, il y a non-assistance à société en danger”.

Après avoir pointé cette responsabilité judiciaire, M. Bilger a également reconnu que l’accusé, “pas né sous une bonne étoile”, avait été victime de sa difficile histoire intime et familiale.

Certes, il a commis des crimes “indiscutables, graves et reconnus”, mais il semble avoir évolué depuis son retour en prison, et ne plus rien avoir “du prédateur froid”. L’avocat général a donc demandé à la cour de prononcer une peine “juste, sévère et équitable”, qui prenne en compte le fait que l’accusé serait “un jour capable de sortir, sans doute diminué de tout ce qui le rendait dangereux”.

Le verdict est attendu dans la soirée.

Depuis hier et jusqu’à ce soir, la cour d’assises juge un meurtrier qui avait failli être lynché après les faits survenus à Méru en 2004.
Adeline Daboval | 04.02.2009, 07h00

Hier, la tension est montée d’un cran durant le procès de Mohamed Ouamane, accusé d’avoir abattu Sofiane Aïda, 18 ans, d’une balle de fusil de chasse en pleine tête à Méru, en octobre 2004. Devant les jeunes venus en nombre de la Nacre, il a continué de nier.
Une exécution en règle. Pour les témoins comme pour les experts qui se sont succédé hier à la barre de la cour d’assises de l’Oise, Mohamed Ouamane, 40 ans, n’a laissé aucune chance à Sofiane Aïda, cette dramatique nuit du 22 octobre 2004, rue Einstein à Méru.
« Il est descendu de la voiture, l’arme dans son blouson, il lui a tiré dessus. Puis il est revenu », raconte encore terrorisée une de ses amies de l’époque. « Il s’est approché. Il a dirigé le fusil vers sa tête et il a tiré », complète un des amis de Sofiane.
L’expert en balistique précise quant à lui : « Le tir a eu lieu de face et à courte distance. » Face à ces récits accablants et malgré la salle du tribunal qui se remplit peu à peu de jeunes du quartier de la Nacre, Mohamed Ouamane continue de nier en bloc. « Ils mentent », répète-t-il, imperturbable, dans un râle qui le tire quelques instants de sa torpeur.
Ce soir-là, cette exécution en pleine rue avait enflammé le quartier déjà très sensible de Méru. Très vite, une centaine de jeunes, la plupart la tête sous des capuches ou des écharpes, s’étaient rassemblés autour du corps du jeune Sofiane. « La foule était hostile et de plus en plus oppressante », raconte une technicienne scientifique de la gendarmerie. « Nous essayions de faire respecter le périmètre de sécurité lorsque la rumeur publique nous a appris que le meurtrier présumé résiderait au foyer Aftam », explique un gendarme.

« Cela aurait pu être un carnage… »

S’ouvre alors une chasse à l’homme. Les jeunes crient vengeance. « Ils étaient déterminés. De vrais fauves, raconte l’un des deux gendarmes venus interpeller Ouamane. Le suspect était armé et il aurait pu tirer sur les jeunes pour échapper au lynchage. Dans les deux sens, cela aurait pu être un carnage… » A seulement deux gendarmes, ils vont donc tenter de rattraper Mohamed Ouamane avant la confrontation. Mais là, ils essuient un coup de feu. « J’ai vu une gerbe à 30 cm de mon épaule. J’ai riposté, explique le jeune militaire. Quelques secondes plus tard, l’adjudant-chef m’a dit Je l’ai et nous avons couru. La priorité, c’était de sauver nos vies et celle de M. Ouamane. » Les trois hommes n’ont semble-t-il pas couru assez vite. Avant de pouvoir se mettre à l’abri, ils sont « pris en tenaille » par deux groupes de jeunes. Les deux gendarmes essuieront coups de pied et coups de poings. « Mais en fait, les jeunes voulaient surtout M. Ouamane. J’ai alors vu un des jeunes qui a sorti un fusil et qui a tiré sur lui alors qu’il était allongé sur le sol. » Les experts découvriront que deux balles de fusil de chasse ont traversé Mohamed Ouamane à l’abdomen. Quand les gendarmes mobiles arrivent sur place, la foule se disperse. « La loi du silence dans le quartier » n’a jamais permis d’identifier les auteurs du lynchage et a abouti à un non-lieu.
Mohamed Ouamane encourt quant à lui la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu aujourd’hui dans un climat qui s’annonce électrique.

Le Parisien

http://www.leparisien.fr/oise-60/la-tension-monte-au-proces-du-meurtrier-de-meru-04-02-2009-397706.php