Le violeur récidiviste Patrick Trémeau, a été condamné pour trois nouveaux viols commis à sa sortie de prison en mai 2005. Sa peine, assortie d’une peine de sûreté de 10 ans, s’accompagne d’un suivi socio-judiciaire avec obligation de soins durant 8 ans.
Le violeur récidiviste Patrick Trémeau, qui durant les 4 jours de son procès avait tenté de convaincre la cour d’assises de Paris qu’il avait changé, a été condamné vendredi 7 février, à 20 ans de réclusion pour trois nouveaux viols commis à sa sortie de prison en mai 2005.
Sa peine, assortie d’une peine de sûreté de 10 ans, s’accompagne d’un suivi socio-judiciaire avec obligation de soins durant 8 ans. S’il ne respecte pas les obligations imposées à sa sortie de prison, il pourrait retourner en détention durant 5 ans.
“Je crois qu’aujourd’hui, c’est ma dernière chance et je saurai la saisir. Je crois pouvoir être meilleur demain”, avait déclaré l’accusé avant que la cour ne parte délibérer durant quatre heures.
Patrick Trémeau a déjà été condamné à sept ans de prison en 1987 dans le Val-de-Marne pour un viol et à 16 ans de réclusion en 1998 à Paris pour 11 viols et deux tentatives, commis entre 1993 et 1995.
Sorti de prison en mai 2005
Compte tenu des remises de peine et des décrets de grâce collective, il était sorti de prison en mai 2005 après dix années d’incarcération.
Entre juin et septembre 2005, celui que l’on surnommait déjà “le violeur des parkings” avait renoué avec ses pulsions et violé trois jeunes femmes, deux dans des parkings et la troisième dans un local à poubelles. Des viols qu’il a toujours reconnus.
Dans la matinée, l’avocat général Philippe Bilger avait requis 20 ans assorti d’une peine de sûreté des deux tiers et d’un suivi socio-judiciaire pendant dix ans.
“Le bon sens ne devait pas autoriser une libération aussi anticipée qui ne peut aboutir qu’à la catastrophe que vous allez juger ce soir”, avait dit M. Bilger, considérant que “quand on relâche dans la nature un homme comme Patrick Trémeau (…), il y a non-assistance à société en danger”.
“Tendre un peu la main”
“Ce qui est impressionnant, c’est sa sortie”, avait acquiescé l’un des avocats de Trémeau, Me Jean-Baptiste Rozès. “D’un coup d’un seul, le 7 mai 2005, on ne prend plus la peine de l’appeler, ni de faire quoi que ce soit”, avait-il dénoncé, appelant la cour à transformer Trémeau, aujourd’hui “symbole du diable” et de la “désespérance” en celui “d’une peine efficace” et “moderne”, privilégiant le suivi socio-judiciaire.
Me Henri Leclerc avait renchéri en demandant à la cour de lui “tendre un peu la main” afin qu’il réintègre “la société des hommes”.
Patrick Trémeau n’est “pas né sous une bonne étoile”, avait concédé plus tôt M. Bilger dans son réquisitoire.
Violences sexuelles subies
Mardi, l’ancien plombier avait raconté en pleurant sa jeunesse difficile, du viol de sa mère, tombée enceinte de son demi-frère, aux coups de ceinture de son beau-père, en passant par les violences sexuelles qu’il avait subies dans un foyer alors qu’il était jeune adolescent.
“Il est le seul à pouvoir briser le cercle vicieux” qui relie la victime d’hier à l’agresseur d’aujourd’hui, avait estimé jeudi l’expert psychiatre Daniel Zagury.
Oui, Patrick Trémeau a commis des “crimes graves”, sortes de “compensations horribles” à ses échecs sexuels et sentimentaux, oui sa responsabilité est “totale”, a accusé l’avocat général mais, a-t-il lui-même nuancé vendredi, il semble avoir évolué et ne plus rien avoir “du prédateur froid”.
“Il est évident que le Patrick Trémeau de 1998 (…) avec ses tentatives de suicide, sa haine et son ressentiment, n’a plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui”, a-t-il dit, avant de demander une peine qui prenne en compte le fait que l’accusé serait “un jour capable de sortir, sans doute diminué de tout ce qui le rendait dangereux”.
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NOUVELOBS.COM | 03.02.2009 | 10:18
Patrick Trémeau comparaît devant les assises de Paris pour trois viols qu’il aurait commis à sa sortie de prison en 2005 et qui avaient relancé le débat sur la récidive.
Le violeur récidiviste Patrick Trémeau, plusieurs fois condamné, comparaîtra du mardi 3 au vendredi 6 février, devant les assises de Paris pour trois nouveaux viols, qu’il aurait commis à sa sortie de prison en 2005 et qui avaient à l’époque relancé le débat sur la récidive.
Le 24 septembre 2005, Patrick Trémeau, alors âgé de 42 ans, avait été mis en examen et écroué par un juge d’instruction parisien pour “viols et viol aggravé en récidive”.
Soupçonné d’avoir, à l’été 2005, violé trois jeunes femmes de 20 à 35 ans, dont l’une sous la menace d’un couteau, il avait avoué en garde à vue.
Les faits s’étaient déroulés de nuit, dans un local à poubelles du XVIe arrondissement de Paris, où il avait entraîné une de ses victimes, et dans deux parkings des XVIe et XIXe arrondissements.
Patrick Trémeau avait déjà été condamné à sept ans de prison en 1987 dans le Val-de-Marne et à 16 ans de réclusion en 1998 à Paris pour le viol de onze jeunes femmes et deux tentatives, commis entre 1993 et 1995.
Dix ans d’incarcération
Compte tenu des remises de peine et des décrets de grâce collective, il était sorti de prison en mai 2005 après dix années d’incarcération.
Cette affaire de récidive était intervenue quelques jours après une autre du même acabit: celle d’un gardien de Soisy-sur-Seine (Essonne), Jean-Luc Cayez, violeur récidiviste qui avait été écroué pour le viol et le meurtre d’une jeune femme habitant son immeuble.
Objet d’une proposition de loi défendue par le garde des Sceaux d’alors, Pascal Clément, la question de la récidive était alors revenue au coeur du débat politique.
Contribuant à gonfler l’émotion du moment, des anciennes victimes de Patrick Trémeau avaient convoqué une conférence de presse pour mettre en cause les politiques.
Ils “sont responsables de la sortie de Trémeau, c’est exactement comme s’ils lui avaient donné un bon pour recommencer”, avait déclaré l’une d’entre elles.
Au terme d’un long processus parlementaire qui avait donné lieu à d’âpres discussions entre les deux assemblées, le Parlement avait finalement adopté définitivement, le 24 novembre, la proposition de loi UMP sur la récidive.
“Une mesure de sûreté”
La disposition phare du texte était l’instauration du placement sous bracelet électronique mobile, présentée comme “une mesure de sûreté”.
Depuis son adoption, cette mesure s’applique aux personnes majeures ayant été condamnées à au moins 7 ans de prison et nécessite le consentement de la personne concernée. La durée de placement ne peut pas excéder quatre ans pour un délit et six ans pour un crime.
S’agissant des personnes condamnées avant la promulgation de la loi, le port du bracelet entre dans le cadre d’une “surveillance judiciaire” pour les criminels les plus dangereux et les délinquants sexuels condamnés à une peine égale ou supérieure à dix ans et après expertise médicale de leur dangerosité.
Le texte prévoyait également l’incarcération obligatoire à l’audience des délinquants sexuels ou violents récidivistes, la réduction des sursis avec mise à l’épreuve, voire leur suppression dans certains cas, et la limitation des réductions de peines.
Cette loi a depuis été complétée par celle sur la rétention de sûreté, qui prévoit que les personnes condamnées à 15 ans de prison ou plus, notamment pour des crime de sang ou des viols aggravés, peuvent être retenues dans des centres fermés à la fin de leur peine, si elles sont toujours considérées dangereuses.
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03.02.2009, 22h38 | Mise à jour : 23h05
Quand il est sorti de prison au printemps 2005, le violeur récidiviste Patrick Trémeau «pensait être soigné». Il affirme ne pas comprendre pourquoi il a de nouveau violé. Mardi, au premier jour de son procès devant les assises de Paris, celui qu’on a, parfois, surnommé le Violeur des parkings, a déclaré face aux jurés : «Comment ça a pu se reproduire, je ne sais pas.
» Il s’est ensuite lancé dans le récit de sa jeunesse extrêmement difficile.
Condamné à sept ans de prison en 1987 pour un viol et à 16 ans de réclusion en 1998 pour 11 viols et deux tentatives, Patrick Trémeau comparaît cette fois pour trois viols qu’il aurait commis à Paris à l’été 2005. L’un dans un local à poubelles et les deux autres dans des parkings. Il encourt trente ans de réclusion criminelle.
Les avocats mettent en garde contre «un procès emblématique»
C’est à l’occasion de son interpellation que la question de la récidive était revenue au coeur du débat politique. Elle fait l’objet d’un projet de loi défendu par le garde des Sceaux d’alors, Pascal Clément. Le même discours sur la récidive est amplifié à l’occasion de la présidentielle par Nicolas Sarkozy. Et l’actuelle ministre de la Justice, Rachida Dati, ne manque jamais de relancer la question de la récidive en défendant sa politique. Ainsi, le 24 novembre, au terme d’âpres discussions, le Parlement avait adopté définitivement le texte dont la mesure phare était l’instauration du placement sous bracelet électronique mobile.
Mardi, Me Henri Leclerc, l’un des avocats de l’accusé Trémeau, a insisté sur le fait que «personne ne conteste le caractère odieux des actes commis. Mais, pour lui, «c’est le procès d’un homme qui a récidivé et pas le procès de la récidive». Un sentiment partagé par les parties civiles elles-mêmes. «Pour moi, c’est le procès de Patrick Trémeau, et pas un procès emblématique», abondait Me Frédéric Hutman, qui défend deux des victimes.
Trémeau ne convaint pas
Autant de récidives, «c’est une situation qui est rare», a concédé l’accusé à la présidente Nadia Ajjan, reconnaissant n’avoir «pas pris conscience des faits graves» qu’il avait commis envers 14 victimes durant ses deux premiers séjours en prison. Otant ses lunettes pour laisser libre cours à ses larmes, il a alors raconté à la cour comment sa mère, victime d’un viol avant sa naissance, avait donné naissance à son demi-frère. Comment ils avaient vécu à quatre dans un appartement parisien de 12 m2 avec son beau-père qui le sermonnait à coups de ceinture quand il rentrait des divers foyers où il avait été placé toute son enfance.
Devant la cour d’assises, Patrick Trémeau a surtout relaté «les violences sexuelles» qu’il a lui-même subies dans un de ces foyers alors qu’il était jeune adolescent. Selon lui, «les grands» lui attachaient alors les mains dans le dos et le forçaient à des fellations, sous peine de boire un verre d’urine ou d’être brûlé avec des cigarettes. «Aujourd’hui, j’ai 46 ans et je ne suis toujours pas reconstruit. Ce que j’ai fait vivre à mes victimes, c’est ce que j’ai subi moi et ce qu’on a fait subir à ma mère», a-t-il dit, mardi, regrettant de n’avoir jamais pu en parler avant.
Alors que durant ses premiers séjours pénitentiaires, les soins avaient été jugés «insuffisants», il a assuré mardi avoir bénéficié d’un «bon suivi» psychologique et psychiatrique lors de sa dernière détention. «On ne doit jamais désespérer de soi-même, a-t-il dit, affirmant être «désireux de ne pas détruire d’autres victimes».
Des propos qui n’ont pas convaincu certaines de ses anciennes victimes, présentes à l’audience. Ainsi Marie-Ange Le Boulaire, pour qui l’accusé n’est «pas soignable», trouve que la seule solution, aujourd’hui, est de «l’écarter de la société». Le procès reprend mercredi et devrait durer jusqu’au vendredi.
leparisien.fr
Le violeur pensait être soigné
Patrick Trémeau reconnait le viol des trois jeunes filles
- Polémique : Pas de suivi sociojudiciaire pour Trémeau, condamné en 1998
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- Justice : Le fonctionnement de la rétention de sûreté détaillé dans le Journal officiel
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- Symbole de la récidive ?
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Vendredi 6 février, 12h19
AFP
Vingt ans de réclusion criminelle ont été requis vendredi devant la cour d’assises de Paris à l’encontre du violeur récidiviste Patrick Trémeau, pour trois nouveaux viols commis à sa sortie de prison en 2005 et qui avaient à l’époque relancé le débat sur la récidive. Lire la suite l’article
L’avocat général Philippe Bilger a demandé que cette peine soit assortie d’une période de sûreté des deux tiers et d’un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins pendant dix ans. Si le condamné ne respectait pas ce suivi durant cette période, il devrait retourner en prison durant cinq ans.
Patrick Trémeau avait déjà été condamné à sept ans de prison en 1987 dans le Val-de-Marne et à 16 ans de réclusion en 1998 à Paris pour le viol de onze jeunes femmes et deux tentatives, commis entre 1993 et 1995.
Compte tenu des remises de peine et des décrets de grâce collective, il était sorti de prison en mai 2005 après dix années d’incarcération.
“Le bon sens ne devait pas autoriser une libération aussi anticipée qui ne peut aboutir qu’à la catastrophe que vous allez juger ce soir”, a estimé M. Bilger, considérant que “quand on relâche dans la nature, à l’air libre, un homme comme Patrick Trémeau (…) d’une certaine manière, il y a non-assistance à société en danger”.
Après avoir pointé cette responsabilité judiciaire, M. Bilger a également reconnu que l’accusé, “pas né sous une bonne étoile”, avait été victime de sa difficile histoire intime et familiale.
Certes, il a commis des crimes “indiscutables, graves et reconnus”, mais il semble avoir évolué depuis son retour en prison, et ne plus rien avoir “du prédateur froid”. L’avocat général a donc demandé à la cour de prononcer une peine “juste, sévère et équitable”, qui prenne en compte le fait que l’accusé serait “un jour capable de sortir, sans doute diminué de tout ce qui le rendait dangereux”.
Le verdict est attendu dans la soirée.
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