Vendredi 6 février, 19h56

La cour d’assises de Seine-Saint-Denis a condamné vendredi Djamal Boukhetala, 41 ans, à 19 années de réclusion pour avoir tué son ex-concubine d’une balle dans la tête devant leurs deux jeunes enfants en 2006 à Montfermeil.

Jugé depuis jeudi pour l’assassinat de Muriel Gosse, 40 ans, cet ancien plombier algérien au chômage au discours incohérent, déjà condamné en 2004 pour violences sur la victime, n’a exprimé ni remord ni compassion. Son avocate avait plaidé son irresponsabilité pénale.

Le parquet avait requis 25 ans de réclusion.

Le 1er septembre 2006, peu avant 20h00, il s’était approché à moto de la voiture de Muriel Gosse, qui venait de récupérer leurs deux fils âgés de 5 et 7 ans chez la soeur de l’accusé. Il l’avait tuée à bout portant d’une balle dans la tempe avec un revolver acheté le matin même. Il s’était rendu deux jours après.

Impulsif et volubile, se posant en victime sacrificielle, M. Boukhetala a déclaré avoir tué pour “arrêter le cauchemar” qu’il disait vivre depuis sa rencontre en 1998 avec Mme Gosse, “manipulée” selon lui au moyen de magie noire par une “mafia”, “russe” ou “gitane” cherchant à lui nuire.

Il soupçonnait pour ces raisons son ex-compagne, une ambulancière mère de quatre fils au total, de “maltraiter” leurs deux enfants les jours où elle en avait la garde. Le couple s’était séparé en 2002.

La “théorie du complot est bien commode (…) pour se défausser de sa responsabilité”, lui a renvoyé l’avocat général Camille Palluel pour qui l’accusé, compagnon “violent”, certes “égocentrique et paranoïaque”, n’est pas fou. Il “réécrit l’histoire” en faisant de lui un “héros” comme un “enfant”.

Selon un expert psychiatre, le “vécu persécutif” de l’accusé n’a pas altéré son discernement, un autre relevant au contraire des éléments de nature à atténuer ses responsabilités.

Pour l’une des avocates de la partie civile, Me Stéphanie Chabauty, il voulait “évincer la mère à tout prix” pour “s’accaparer ses enfants”.

En 2004, il avait porté deux coups de couteau, dont l’un près du coeur, à Muriel Gosse, la plongeant une semaine dans le coma. Il avait été condamné à 2 ans de prison dont 16 mois de sursis avec mise à l’épreuve.

En Seine-Saint-Denis, en 2008, une femme est morte chaque mois sous les coups d’un compagnon ou ex-conjoint violent, a rappelé l’avocat général.

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