« Je voulais juste rigoler avec, c’est tout », lâche le prévenu à la présidente de la correctionnelle. Un Montpelliérain de 31 ans qui, pourtant, nie. En bloc. Non ce n’est pas lui qui, dans la nuit du 7 au 8 novembre dernier, a tenté d’enlever puis de séquestrer cette étudiante en dentaire alors qu’elle venait de pénétrer dans cette résidence du quartier du château d’Ô où l’attendait son ami, à l’issue d’une soirée d’anniversaire.
Ce n’est pas lui non plus qui va alors entraîner la jeune femme dans un appartement du premier étage (sur la porte duquel se trouvait étrangement un trousseau de clés) avant de devoir fuir par une fenêtre, dérangé par l’intervention d’un voisin et de l’ami de la victime, alerté par les cris de celle-ci.
Ce n’est toujours pas lui
qui, le lendemain des faits va dérober cette Mini Cooper sous les yeux médusés de sa propriétaire et d’un ami qui lui avaient demandé de l’aide pour faire démarrer l’auto.
Une voiture avec laquelle le prévenu va ensuite partir en direction du Biterrois avant d’achever son erratique voyage par une violente sortie de route, à 120 km/h. Plus d’un mois après, d’ailleurs, c’est bras et avant-bras plâtrés qu’il se présente à son procès.
Car si le trentenaire a bien passé des aveux lors de sa garde à vue, « c’était pour qu’on me laisse tranquille, j’avais mal à mon bras ».
Restent les témoignages concordants des personnes qui ont croisé la route d’un garçon chez lequel « il n’y a pas de troubles ni d’altération du discernement », note la psychiatrie. Le praticien précisant tout de même : « Il se met dans des conduites à risque vis-à-vis de lui et des autres et ne se remet pas en question. » Puis la représentante du ministère public de railler les dires du prévenu : « La victime aurait été invitée à boire un verre : ça, ce sont les élucubrations d’un individu qui ne veut pas voir la vérité. » Car, pour le parquet, c’est entendu, « l’agression était orchestrée. Je n’ose imaginer ce qui aurait pu se produire si la victime n’avait pas été secourue. Ce soir-là, on est certainement passé à côté d’un drame. » De quoi réclamer vingt-quatre mois de détention, dont six assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve ainsi que trois cents euros d’amendes.
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