MADRID (AP) — Le juge Luciano Varela du Tribunal suprême espagnol a ordonné mercredi la tenue, à une date non encore fixée, du procès du juge Baltazar Garzon, poursuivi pour avoir enquêté sur des crimes amnistiés, perpétrés durant la guerre civile espagnole et les premières années du franquisme.

Le Tribunal suprême espagnol examinait mercredi des points de procédure et a rejeté un recours en annulation du procès. La date n’a pas été fixée dans l’immédiat, mais selon un responsable du Conseil du pouvoir judiciaire, instance de supervision, ce procès pourrait s’ouvrir dans deux ou trois mois, ou d’ici fin septembre.

Mardi, le juge Garzon avait demandé sa mise en disponibilité pour effectuer une mission de sept mois en tant que conseiller de la Cour pénale internationale de La Haye (CPI).

Cette requête a été interprétée comme une tentative de Baltazar Garzon d’échapper à une suspension de ses fonctions de juge de l’Audience nationale. Une telle suspension, a expliqué son avocat Gonzalo Martinez-Fresneda, signifierait pour M. Garzon, 54 ans, la fin de sa carrière.

Le Conseil du pouvoir judiciaire a annoncé qu’il se réunirait vendredi pour statuer sur cette question. L’instance précise qu’elle ne se prononcera pas sur la demande de mise en disponibilité de Baltazar Garzon avant d’avoir reçu les informations demandées à la CPI et au ministère espagnol des Affaires étrangères.

Célèbre pour avoir notamment lancé des poursuites contre l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, le juge espagnol Baltasar Garzon est inculpé dans plusieurs affaires, dont une pour abus de pouvoir. Des accusations en forme de disgrâce qui pourraient mettre fin à une carrière aussi prolifique que médiatique.

Après des années passées à poursuivre les criminels hors des frontières de l’Espagne, le juge Garzon est notamment accusé de prévarication -manquements graves aux devoirs de sa charge- pour son enquête sur les atrocités commises durant la guerre civile espagnole. Il a été inculpé le 7 avril pour avoir outrepassé ses compétences en enquêtant, à partir de l’été 2008, sur la disparition et l’exécution de plusieurs dizaines de milliers de personnes durant la guerre civile (1936-39) et les premières années de la dictature franquiste, malgré une loi d’amnistie générale datant de 1977. AP

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