AP | Un tribunal de Malaisie a interdit jeudi à l’Eglise catholique d’utiliser le mot “Allah” même à titre temporaire, confirmant une interdiction faite par le gouvernement devenue le symbole des tensions religieuses dans ce pays à majorité musulmane.

Le gouvernement fédéral interdit aux non-musulmans de traduire Dieu par Allah dans leur littérature et l’ensemble de leurs écrits, expliquant que cet usage pourrait perturber les musulmans.

Les congrégations chrétiennes estiment, elles, que cette interdiction est anticonstitutionnelle, arguant que le mot “Allah” est antérieur à l’Islam.

La Haute Cour de Malaisie a rejeté un appel par “The Herald”, la principale publication de l’Eglise catholique en Malaisie, qui demandait la suspension de cette interdiction en attendant que la justice se prononce sur sa légalité, a déclaré Porres Royan, l’avocat du “Herald”.

La Haute Cour doit statuer à partir du 7 juillet sur le premier appel interjeté par le “Herald” sur cette interdiction remontant à 2007.

Royan a expliqué que le tribunal a décidé jeudi que la suspension de cette interdiction contreviendrait aux lois de certains Etats de la fédération imposant une interdiction similaire.

“Je ne veux pas considérer cela comme un échec (…) La Haute Cour devra décider au bout du compte”, a déclaré le directeur de la rédaction du “Herald”, Lawrence Andrew.

L’interdiction porte l’édition en malais du “Herald” qui est lue essentiellement par les tribus indigènes convertis à la Chrétienté il y a des décennies. Les éditions en mandarin, anglais et tamoul n’utilisent pas le mot “Allah”.

Quelque 60% des 27 millions de Malaisiens sont musulmans malais. Un tiers de la population est d’origine chinoise ou indienne et nombreux sont ceux parmi ces deux minorités qui sont de confession chrétienne. AP

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