L’Assemblée nationale tchadienne à Ndjamena.

AFP / Issouf Sanogo
Par RFI

L’Assemblée nationale tchadienne a donné son accord, jeudi 28 janvier 2010, à la mise en accusation pour corruption de trois membres du gouvernement soupçonnés d’être compromis dans le scandale de détournement de fonds au ministère de l’Education et dans d’autres institutions publiques. Cette affaire avait déjà conduit à l’inculpation de l’ancien secrétaire général de la présidence, Haroun Kabadi, et numéro deux du parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du salut (MPS).

Les députés tchadiens ont donc examiné la requête de la Cour suprême d’envoyer devant la justice six ministres, accusés d’avoir reçu des pots-de-vin. C’est la suite d’une affaire de 2 milliards de francs CFA (3 millions d’euros), destinés à l’achat de manuels scolaires, qui ont été détournés. Trois de ces ministres ont été mis en accusation et les trois autres ont été relaxés faute de charges suffisantes.

Les trois ministres mis en accusation ont été immédiatement suspendus. Il s’agit, notamment, du ministre de l’Education Abdérahmane Koko. Un commerçant, à l’origine des pots-de-vin, lui aurait donné 60 millions de FCFA (près de 91 000 euros) par l’entremise du directeur administratif et financier du ministère.

Le ministre Secrétaire général du gouvernement, Limane Mahamat, aurait, lui, reçu plusieurs fois de l’argent du même commerçant. Le rapport mentionne un chèque de 75 millions de FCFA (114 000 euros) qu’un employé de banque aurait touché à son profit. Enfin, le secrétaire d’Etat aux Finances et Budget, Oumar Boukar Gana, qui aurait reçu de l’argent à plusieurs reprises. La police a versé au dossier des rapports d’écoute téléphoniques entre Oumar Boukar Gana et le commerçant en cause. Ce dernier a été arrêté en octobre 2009. Les trois ministres mis en accusation rejoignent ainsi le député Mahamat Tahir Akhil dont l’immunité a été levée la semaine dernière mais que la police ne retrouve pas. Il n’a pas répondu aux convocations du juge en charge de l’affaire.

Les députés ont été trop divisés sur les cas du ministre de la Santé, le Dr Ngombaye Djaïbé, de son collègue des Finances, Gata Ngoulou, ainsi que de la secrétaire d’Etat en charge de l’alphabétisation, Khadidja Hassabalah, qui n’ont donc pas été mis en accusation.

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