Le parquet du tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône a requis mercredi une peine de trois mois de prison avec sursis contre un cadre de la SNCF à Dijon, accusé de « dénonciation calomnieuse » envers l’ex-procureur dijonnais de la République.

Le jugement a été mis en délibéré au 7 septembre.

Michel Dudragne, 51 ans, cadre à la SNCF et président d’une association de défense des enfants, avait, dans un courrier adressé le 31 janvier à la ministre de la Justice d’alors, Rachida Dati, son intention de « déposer plainte pour suspicion légitime » à l’encontre de Jean-Pierre Alacchi, procureur de la République de Dijon à l’époque.

Dans cette lettre, dont l’AFP a obtenu copie, M. Dudragne reprochait à M. Alacchi d’avoir « classé sans suite » deux de ses plaintes contre la direction de la SNCF : l’une pour « absence de contrôle des accès internet » de l’entreprise, où selon lui « les agents pouvaient consulter des sites pornographiques voire pédophiles », et la seconde pour « harcèlement moral ».

M. Dudragne accusait également pêle-mêle l’ancien procureur de Dijon, aujourd’hui en poste à Mulhouse, d’avoir « étouffé une affaire d’enlèvement de fillette » et un « mystérieux suicide » à Besançon, ainsi que d’avoir « classé sans suite une affaire de trafiquants de drogue à Dijon ».

En conclusion de sa missive, le cadre de la SNCF demandait à Mme Dati « de prendre toutes les mesures judiciaires, administratives ou disciplinaires » à l’encontre de M. Alacchi, et d’effectuer une « enquête tant à la SNCF » qu’auprès de l’ex-procureur de Dijon.

Ce courrier, ainsi que d’autres adressés notamment à des élus de Dijon et à la direction de la SNCF, étaient systématiquement transmis à l’épouse du procureur, elle-même cadre à la SNCF « dans le même bâtiment » que M. Dudragne.

Qualifiant cette lettre « d’odieuse », Me Eric Ansemant, défenseur de M. Alacchi, a affirmé que cette affaire s’était déroulée dans « un contexte de persécution d’un individu qui veut faire évoluer (dans son sens) la loi, la société, le comportement des magistrats ».

Le procureur du tribunal, Charles Prost, a demandé pour sa part « l’affichage du jugement dans les locaux de la SNCF » à Dijon, là même où M. Dudragne y avait apposé sa citation à comparaître en justice.

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