La Suisse va coopérer avec la justice française dans l’affaire Aeroflot impliquant le milliardaire russe Boris Berezovski. Le Tribunal pénal fédéral (TPF) a débouté mardi trois sociétés qui s’opposaient à la remise de documents bancaires et de dossiers.
L’enquête ouverte à Marseille porte sur l’achat de résidences de luxe sur la Côte d’Azur, réalisé à l’aide d’argent d’origine illégale. Parmi ces propriétés figurent le Château et le clocher de La Garoupe au Cap d’Antibes. L’enquête sur ces transactions a mené jusqu’à Boris Berezovski et à un autre oligarque russe, ainsi qu’à des personnes de leur entourage. On trouve également un avocat suisse condamné en juillet 2008 à une peine pécuniaire avec sursis par le TPF pour complicité de gestion déloyale.
En septembre 2005, le Tribunal fédéral à Lausanne avait mis son veto à une première demande d’entraide judiciaire avec la France car le dossier présenté était lacunaire. Une deuxième demande, complétée par la vice-présidente du Tribunal de grande instance de Marseille, a abouti cette fois au feu vert du Ministère public de la Confédération et du TPF.
Les juges de Bellinzone ont observé que la deuxième demande n’est pas un “modèle de limpidité” mais ont expliqué, à décharge de son auteur, que “les investigations en France, qui s’inscrivent dans la mouvance de l’affaire Aeroflot, sont d’une grande complexité”. Ils ont cependant considéré que les soupçons, selon lesquels de l’argent détourné de la compagnie aérienne Aeroflot aurait servi à financer l’achat de ces biens, étaient suffisamment étayés.
En automne 2003, le ministère public de la Confédération a ouvert contre Boris Berezovski une procédure pour blanchiment d’argent et appartenance à une organisation criminelle.
Vendredi dernier, l’oligarque a été condamné par défaut à 13 ans de prison par un tribunal russe. L’homme, tombé en disgrâce au Kremlin et qui vit aujourd’hui en exil en Grande-Bretagne, a été reconnu coupable d’escroquerie pour un montant de 58 millions de roubles au détriment du fabricant automobiles russe AwtoWAS au début des années 90. AP
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