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Scott Roeder

scottroeder.org
Par RFI

Scott Roeder a été condamné à la prison à vie le 1er avril 2010, pour avoir tué à bout portant le 31 mai 2009, un médecin qui pratiquait des avortements dans une clinique américaine. Sa peine de prison a été assortie d’une période de sûreté de cinquante ans. Le docteur Tiller a été abattu alors qu’il se trouvait au temple de l’église luthérienne de Wichita, dans le Kansas, en pleine discussion avec un autre fidèle.

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du

Le meurtre avait été planifié, prémédité, et soigneusement préparé. Le 31 mai dernier, Scott Roeder, un chrétien fondamentaliste et militant acharné contre l’avortement, avait abattu d’une balle dans la tête le docteur George Tiller à l’église, un dimanche matin. Le crime de ce médecin, selon le meurtrier : pratiquer des avortements tardifs. Il n’a pas hésité à passer aux aveux, expliquant qu’il avait voulu par ce geste, sauver des fœtus. Juste avant l’énoncé de sa peine, il s’est d’ailleurs lancé à nouveau dans une longue plaidoirie contre l’avortement, sans exprimer donc le moindre remords.

Scott Roeder, qui est aujourd’hui âgé de 52 ans, ne pourra pas demander une libération conditionnelle avant un délai de 50 ans. Autant dire qu’il finira sa vie en prison. Son crime, commis de sang froid, avait à l’époque frappé l’opinion.

Les médecins qui pratiquent l’avortement aux Etats-Unis sont régulièrement la cible d’agressions, au point que certains viennent travailler équipés de gilets pare-balles. Dans certaines régions, il est désormais presque impossible de trouver des praticiens volontaires pour ce genre d’interventions.

tags : Etats-UnisJustice

Le restaurant californien qui était poursuivi par la justice fédérale américaine pour avoir vendu des sushis de baleine va définitivement cesser son activité samedi, de sa propre initiative, ont annoncé ses responsables sur le site internet de l’établissement.

AFP – le 20 mars 2010, 19h43

Le restaurant californien qui était poursuivi par la justice fédérale américaine pour avoir vendu des sushis de baleine va définitivement cesser son activité samedi, de sa propre initiative, ont annoncé ses responsables sur le site internet de l’établissement.

Le restaurant The Hump, situé à Santa Monica (ouest de Los Angeles) et son chef Kiyoshiro Yamamoto, 45 ans, sont poursuivis pour “vente illégale de produits issus d’un mammifère marin”, en l’occurrence le rorqual boréal, une espèce de baleine protégée par la loi américaine.

“The Hump espère qu’en fermant ses portes, il aidera à attirer l’attention du public sur les effets dévastateurs de la chasse illégale à la baleine sur les espèces et les écosystèmes marins”, écrivent-ils.

“La fermeture du restaurant est un châtiment auto-infligé, qui s’ajoute à l’amende que nous délivrera la justice. Le propriétaire de The Hump prendra également d’autres initiatives pour sauver les espèces en voie de disparition”, ajoutent-ils.

“L’une de ces initiatives consistera à faire un don substantiel à une ou plusieurs organisations de sauvegarde des baleines et d’autres espèces en danger”, précisent-ils.

“The Hump présente ses excuses à ses fidèles clients, à la ville de Santa Monica et au public en général pour ses activités illégales”, écrivent-ils.

Les propriétaires du restaurant risquent jusqu’à un an de prison et 200.000 dollars d’amende, et le chef 100.000 dollars d’amende.

Les autorités avaient été alertées par l’équipe du film “The Cove, la baie de la honte”, un plaidoyer contre le massacre des dauphins au Japon, qui a remporté cette année l’Oscar du meilleur documentaire.

Le restaurant était dans le collimateur du réalisateur de “The Cove”, Louie Psihoyos, depuis plusieurs mois. Il y avait mené plusieurs opérations “commando”, en faisant passer des membres de son équipe pour des clients.

Ils avaient filmé les repas avec des mini-caméras et récupéré les sushis de baleine pour les faire analyser et établir qu’il s’agisssait de rorqual.

“Le rorqual boréal est sur la liste des espèces menacées, et la vente de toute chair de baleine est interdite aux Etats-Unis, en vertu de la Loi de Protection des Mammifères Marins”, avait expliqué le bureau du procureur fédéral en annonçant les poursuites.

“Personne ne devrait pouvoir entrer dans un restaurant et commander un plat (réalisé avec) une espèce en danger”, déclarait-il.

“Les lois fédérales prévoient un éventail de sanctions (…) pour protéger les ressources naturelles menacées de notre planète. Nous l’utiliserons chaque fois que ce sera nécessaire pour protéger les espèces menacées, notamment pour nous assurer qu’elles ne finissent pas dans une assiette”, avait-il ajouté.

23/03/2010 à 15h19
SOURCE

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par Arnaud Gaillard, sociologue, Coordinateur du 4e Congrès mondial contre la peine de mort – ECPM

Il sera minuit heure française mercredi, quand la justice américaine va se rendre coupable d’un nouvel assassinat. 18 heures au Texas, c’est l’instant choisi par la prison de Huntsville pour accomplir impunément un simulacre de justice. A cette heure, sa femme, une française, Sandrine Ageorges, va devenir la veuve d’un homme qu’elle n’a pas été autorisée à voir pendant deux ans, un homme dont le décès va être techniquement mis en scène, 16 années après les frais reprochés.

Au cours des longues minutes pendant lesquelles les seringues électriques vont inoculer la mort dans les veines d’un homme bien portant de 48 ans, d’autres seringues électriques, partout dans les services anti cancéreux des hôpitaux du monde, propulsent minutieusement leur chimiothérapie pour sauver des vies. A l’instant où des sauveteurs risquent leur propre existence pour ramener à la vie des femmes, des hommes, des enfants, toujours animés par l’idée majeure que le seul véritable ennemi sur cette terre, c’est la mort, la fin implacable, le deuil insupportable, des hommes de justice vont revêtir leur sombre costume de justicier fatal. Cette ironie quant au prix de la vie nous rappelle la survivance des bourreaux, au service d’une justice qui persiste à tuer pour satisfaire le désir de vengeance d’une triste majorité de « bien-pensants ».

Devons-nous nous accoutumer à cette dangereuse absurdité? Qu’on ne s’y trompe pas. Ce ne sont pas tant les proches de victimes de meurtre qui invoquent la peine capitale. Se rappelant la violence de la perte d’un être cher, ceux-là sont suffisamment sages pour reconnaitre qu’en aucun cas la mort des uns ne répare la mort des autres. Les défenseurs de la peine capitale sont davantage les esclaves de la peur, ceux qui trop facilement voient dans leurs semblables une éventuelle hypothèque de leur propre existence, ceux qui persistent à brandir, pensant être modérés, la justification d’une justice radicale pour les crimes les plus graves, tels que les viols d’enfants, les meurtres en série ou les rapts. Cet état d’esprit conduit à ne trouver de l’apaisement que dans la neutralisation irréversible de nos semblables. Une telle certitude constitue pourtant un mépris de la rationalité, comme la foi dans un illusoire pouvoir dissuasif que personne, nulle part, n’a jamais été en mesure de démontrer. L’obscurantisme persiste décidemment au 21e siècle à nourrir les conceptions les plus folles de la justice pénale.

Coupable ou innocent, pendant 16 ans, Hank Skinner va implorer les tribunaux pour que soient pris en compte les tests ADN susceptibles de le disculper. En vain, il va s’éteindre, le sang empoisonné par les trop fameuses injections chimiques de la justice texane.

Cette violence souligne toute la perversion de la politique quand il s’agit de séduire des votants à partir d’un clivage manichéen séparant les bons de ceux que des esprits trop simples qualifient de «dangereux définitifs». Cette sévérité extrême, se fonde sur un cocktail de certitudes que confère l’oubli de quelques dimensions pourtant essentielles: rien n’a jamais rendu le respect des autres obligatoire, d’une part, et la violence fait partie intégrante de notre espèce, d’autre part. C’est pour cela que se rendent coupables tous ceux qui font de la mort un outil de justice.

N’oublions jamais qu’en démocratie, le vote peut se nourrir d’intentions barbares. Se reconnaitront tous les promoteurs du sécuritaire, tous les inconséquents qui instrumentalisent la victimisation au profit de l’ordre, tous les inconscients qui brandissent la peur de façon démagogique, comme un étendard de séduction, tous ceux qui n’ont pas encore saisi que la magie du pouvoir consiste justement à décider à l’encontre des instincts vengeurs toujours stériles et parfois meurtriers.

Au Texas, les juges sont élus. Là-bas comme ici, il semble plus facile de gagner des voix en promettant une impunité et une sévérité sans égale. Là-bas comme ici, les électeurs se fédèrent autour de l’idée que «l’Autre» est un ennemi. Cette façon éculée de penser la politique, d’organiser la société, et de rendre la justice, a déjà fait onze morts cette année aux Etats-Unis. Des exécutions dont on espère comme bénéfice qu’elles permettent un jour d’éliminer le crime. Finalement, n’en déplaise à tous ces naïfs adeptes de la réparation radicale et dissuasive, en 2010, dans 58 pays, la criminalité, qu’elle soit organisée par la loi ou punie par ces mêmes juges, continue à faire des victimes. Et il faudrait être fou pour s’en rassurer.

C’est en soutien à Hank Skinner et pour lutter contre cette idée de justice meurtrière, que nous, la société civile, appelons à un rassemblement mercredi 24 à 17 heures place de la Concorde.

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Paris demande au Texas la grâce d’un condamné à mort

NOUVELOBS.COM | 24.03.2010 | 14:17

La cour d’appel du Texas a refusé d’accorder un sursis à Hank Skinner, marié à une Française, et qui réclame pour prouver son innocence des tests ADN qui lui ont toujours été refusés.

Hank Skinner  (AFP)

Hank Skinner (AFP)

La France est intervenue auprès du Texas pour demander la grâce du condamné à mort Hank Skinner, qui doit être exécuté mercredi 24 mars au Texas, et pour qu’un complément d’enquête soit autorisé comme il le demande, a annoncé le porte-parole du Quai d’Orsay.
“Le président de la République (Nicolas Sarkozy) et le ministre (des Affaires étrangères Bernard Kouchner) ont fait connaître” à son épouse française Sandrine Ageorges-Skinner “le soutien de la France”, a dit Bernard Valero, lors d’un point-presse régulier.
“Notre ambassadeur à Washington est intervenu auprès du gouverneur du Texas pour demander la grâce de M. Skinner et pour que soit fait droit à sa demande d’un complément d’enquête”, a précisé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Moratoire

Bernard Valero, qui répondait à une question sur une démarche de la France, dans la mesure notamment où Hank Skinner est marié à une Française, a rappelé que “des recours devant la justice sont toujours pendants”.
La Cour suprême des Etats-Unis doit en effet avoir le dernier mot dans cette affaire, tant sur le fond que sur la suspension de l’exécution.
La cour d’appel du Texas a refusé d’accorder un sursis à Hank Skinner, 47 ans, qui réclame pour prouver son innocence des tests ADN qui lui ont toujours été refusés.
“Nous sommes en relation avec son épouse, notamment par l’intermédiaire de notre consulat général à Houston qui lui assure toute son assistance”, a ajouté Bernard Valero.
Il a rappelé que la France était “fortement engagée en faveur de l’abolition de la peine de mort” et que, à titre bilatéral comme européen, elle encourageait les États-Unis, au niveau fédéral comme à celui des États fédérés, à “mettre en place un moratoire sur les exécutions capitales, comme premier pas vers l’abolition de la peine de mort”.

Compagne battue, fils poignardés

Hank Skinner a été condamné à la peine capitale pour les meurtres le soir du Nouvel An 1993 de sa compagne, battue à mort, et des deux fils de celle-ci, poignardés. Il a toujours clamé son innocence, assurant qu’il était inconscient au moment des faits car il avait ingéré anxiolytiques et anti-douleurs accompagnés d’alcool.
Il a en revanche désigné un oncle de sa compagne, au passé violent, qui avait harcelé sa nièce durant la fête de réveillon où elle s’était du coup rendue seule, laissant son compagnon endormi. Cet oncle “n’a jamais été interrogé”.
Lundi, le comité des grâces texan a unanimement refusé de lui donner un délai supplémentaire, laissant la Cour suprême des Etats-Unis, saisie en février, et le gouverneur du Texas Dick Perry, peu connu pour sa mansuétude, seuls arbitres de son sort.
Cette affaire intervient alors que la Cour suprême a refusé l’année dernière d’obliger les Etats américains réticents à pratiquer des tests ADN après procès.
Dans une décision, elle assurait: “les tests ADN ne suffisent pas toujours à résoudre seuls un crime. Là où il y a suffisamment d’autres preuves à charge (…), la science seule ne peut pas prouver qu’un prisonnier est innocent”.
Dix-sept condamnés sont sortis des couloirs de la mort américains grâce aux tests ADN ces dernières années.

(Nouvelobs.com)

AP | 14.03.2010 | 04:00

Un tribunal fédéral de la Nouvelle-Orléans a confirmé la condamnation prononcée en 2007 contre un membre du Ku Klux Klan qui avait fait enlever et tuer deux jeunes adolescents noirs dans les années 1960.

James Ford Seale, membre présumé du Klan, avait été condamné à la réclusion à perpétuité pour son rôle dans l’enlèvement et le meurtre de deux jeunes Noirs dans le Mississippi rural en 1964.

Par deux voix contre une, le jury de cour d’appel a estimé que les preuves recueillies contre Seale étaient suffisantes pour qu’il soit condamné par un jury. Le procès a eu lieu 43 ans après les crimes, et le troisième juge a considéré que trop de temps s’était écoulé depuis l’affaire.

L’affaire avait été tirée du silence par l’obstination du frère d’une des deux victimes, Thomas Moore.

L’accusé âgé de 74 ans, est incarcéré dans l’Indiana, pour trois condamnations à vie, sous les chefs d’enlèvement et conspiration d’enlèvement. Il avait plaidé non-coupable lors du procès qui avait replongé le sud des Etats-Unis dans l’atmosphère de ségrégation et de haine raciale des années 1960.

Henry Hezekiah Dee et Charles Moore, deux Noirs de 19 ans disparus le 2 mai 1964, avaient été enlevés par le Klan, et d’après les témoignages recueillis au procès, battus dans la forêt d’Homochitto. Leurs ravisseurs voulaient les interroger sur des rumeurs de soulèvement armé noir dans la région. Jetés dans le fond d’un camion, les jeunes avaient été voiturés plus d’une heure en Louisiane et au Mississippi, avant d’être rejetés, peut-être encore vivants, dans la rivière proche de Vicksburg. Les corps avaient été retrouvés deux mois plus tard dans les eaux du Mississippi, et identifiés grâce à la clé de dortoir de Moore au collège Alcorn, sa montre et sa boucle de ceinture à son initiale, et une carte d’enrôlement retrouvé dans le portefeuille de Dee. AP

Créé le 10.03.10 à 17h10
Mis à jour le 11.03.10 à 12h59  | 17 commentaires
Photomontage d'une capture d'écran représentant Rodney Alcala lors de son passage dans l'émission «Dating game» en 1978, et d'une photo prise lors de son procès à Santa Ana, en Californie, le 11 janvier 2010.
Photomontage d’une capture d’écran représentant Rodney Alcala lors de son passage dans l’émission «Dating game» en 1978, et d’une photo prise lors de son procès à Santa Ana, en Californie, le 11 janvier 2010./DR / SIPA

ETATS-UNIS – Rodney Alcala a remporté le jeu pour célibataires dans les années 70, époque à laquelle il a assassiné cinq jeunes femmes…

Les émissions de dating sont souvent glauques, mais aucune n’arrive à la cheville du Dating game (la version américaine de ce qui deviendra en France Tournez manège) du 13 septembre 1978.

Ce jour-là, Rodney Alcala, 35 ans, participe à l’émission avec deux autres candidats pour gagner un rendez-vous avec une jeune femme, Cheryl Bradshaw. Après un jeu de questions-réponses plein de sous-entendus, cette dernière choisit celui que Jim Lange, le présentateur de l’émission a simplement présenté comme un «photographe à succès», qui aime aussi «la chute libre et la moto».

«Terrifiant»

«On va bien s’amuser tous les deux, Cheryl», promet Rodney Alcala avec un sourire en coin à la candidate. Malheureusement pour lui –et heureusement pour elle- Cheryl Bradshaw refuse d’aller plus loin avec lui après l’émission, le trouvant «terrifiant». Un avis partagé par l’un des deux autres candidats, Jed Mills, qui a raconté à CNN qu’Alcala lui avait «vraiment donné la chair de poule», surtout en coulisses, où il n’était plus tout miel et tout sourires.

Ce n’est que 32 ans plus tard que Cheryl Bradshaw a dû comprendre à quel point elle avait bien fait de suivre sa première impression. Mardi dernier, Rodney Alcala, aujourd’hui âgé de 66 ans, a été condamné à la peine de mort par le tribunal de Santa Ana, en Californie, pour l’enlèvement et le meurtre de Robin Samsoe, 12 ans, et de quatre femmes vivant dans le comté de Los Angeles à la fin des années 70.

L’un des pires serial killers des USA

En 1977, un an avant sa participation à l’émission, Rodney Alcala avait déjà tué Charlotte Lamb, Georgia Wixted, et Jill Barcomb. Après l’émission, il a tué Jill Parentau, puis enlevé et assassiné Robin Samsoe, 12 ans, avant d’être arrêté le 24 juillet 1979. C’était la troisième fois qu’Alcala était condamné dans l’affaire Samsoe, les condamnations précédentes ayant été cassées pour des problèmes de procédure.

Et, à en croire les enquêteurs, il pourrait avoir tué au moins sept autres femmes, et en avoir violé de nombreuses autres. Il serait alors l’un des pires serial killers que les Etats-Unis aient connu.

Bérénice Dubuc

– New York – http://frenchmorning.com/ny –

Posted By Alexis Buisson On February 28, 2010 @ 9:52 pm In Actu et politique, Magazine | No Comments

C’est le début d’une procédure qui durera au mieux plusieurs mois, au pire des années. Les défenseurs de l’église Saint-Vincent de Paul, l’une des dernières églises francophones de New York, ont entamé mi-février une action en justice dans l’espoir de faire classer la petite église de Chelsea, menacée de destruction. Save Saint-Vincent de Paul et Citizens Emergency Committee to Preserve Preservation reprochent notamment à Robert Tierney, Chairman de la Landmarks Preservation Commission (LPC), l’organisme attribuant la désignation de « monument historique » aux sites new-yorkais qui en remplissent les critères, d’avoir outrepassé son mandat en décidant unilatéralement d’écarter la candidature de Saint-Vincent. Déposée en novembre 2006, celle-ci n’a donc pas pu faire l’objet d’un examen par la Commission, au cours d’une audition publique.

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« Je ne demande qu’à aller devant la Commission pour défendre la candidature de Saint-Vincent. Mais on ne nous a même pas donné ce droit, souligne Olga Statz, avocate et secrétaire de Save Saint-Vincent de Paul, la non-profit qui lève des fonds pour le fonctionnement de l’église. Ce procès, parce qu’il questionne le fonctionnement même de la Commission, sera décisif pour toutes les organisations qui se battent pour la préservation de monuments historiques à New York

Fondée en 1841, l’église Saint-Vincent de Paul, située sur la 23ème rue entre les 6ème et 7ème avenues, est un trésor historique et architectural, affirment ses défenseurs. L’une des dernières églises francophones de New York, Saint-Vincent regorge de pièces d’architecture et d’ornements uniques, notamment des vitraux représentant l’histoire religieuse de la France et de fresques surplombant l’autel. Sous l’impulsion de son fondateur, le Père Annet Laffont l’église accueille des croyants francophones noirs comme blancs, riches comme pauvres, en quête d’un lieu de culte dans un pays qui n’était pas le leur. Cette tradition d’intégration se poursuit jusqu’à aujourd’hui, à l’heure de l’augmentation de la population d’Afrique francophone à New York. Au total, 64 nationalités différentes assisteraient aux messes francophones de Saint-Vincent.

Dans ce contexte, la décision de l’archevêché de New York, en 2002, de détruire l’église pour vendre la parcelle de terrain sur laquelle elle est installée depuis 1853, choque. La vente du terrain, au cœur de Chelsea, remplirait aisément les coffres de l’institution forcée à fusionner ou fermer des dizaines d’églises ces dernières années pour faire des économies. Mais c’était sans compter la levée de boucliers des fidèles et autres décideurs politiques, religieux et économiques français et américains. En 2006, les défenseurs de l’église entament des démarches auprès de la LPC pour faire classer le monument, ce qui la sauverait de la disparition. Jusqu’à aujourd’hui, les messes à Saint-Vincent se déroulent dans l’incertitude du lendemain.

A l’heure actuelle, les raisons qui auraient poussé Robert Tierney, de la LPC, à écarter la candidature de Saint-Vincent, sans se référer au reste de la Commission, ne sont pas claires. Les avocats de Save Saint-Vincent pointent à une possible collusion avec l’archevêché. Citizens Emergency Commitee to Preserve Preservation, une association new yorkaise qui milite pour la préservation de sites historiques, indique, elle, que Mr. Tierney est coutumier du fait. « Comme cela se passe trop souvent, le Chairman, et le Chairman seul, s’est arrogé le droit de ne pas organiser d’audition », regrette-t-elle dans un communiqué [2].

Jointe par French Morning, la LPC précise que Mr. Tierney, le directeur général de la LPC, le directeur des recherches et deux chercheurs ont évalué la candidature de Saint-Vincent à partir du dossier fourni et de données collectées par la Commission. Selon les résultats, l’église n’a pas rempli pas les critères pour être classée, indique un porte-parole citant notamment son actuelle façade construite en 1939 par un « architecte peu connu ». « Presque chaque lieu de culte à une signification particulière pour une communauté ou quartier (…) Nous devons être extrêmement sélectifs sur les lieux de cultes ».

Même si le verdict est favorable aux défenseurs de Saint-Vincent, la partie ne sera pas gagnée pour autant. Un tel jugement leur donnerait la possibilité de plaider pour la classification de l’église devant la Commission mais ne determinerait en rien sa décision. Le temps des réjouissances n’est pas encore arrivé.


Article printed from New York: http://frenchmorning.com/ny

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[1] Image: http://frenchmorning.com/openx-2.8.2/www/delivery/ck.php?n=abedce9c&cb=INSERT_RANDOM_NUMBER_HERE

[2] communiqué: http://www.savelpc.org/2010/02/ceccp-and-save-st-vincent-file-suit.html