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AFP 24.02.10 | 22h43

La justice texane a accepté mercredi qu’un jury réexamine la condamnation à mort de Charles Dean Hood mais sans mentionner que la juge qui présidait son procès en 1990 et le procureur étaient amants, une affaire qui avait fait la une de la presse américaine.

Dans une décision à la majorité, la cour d’appel de cet Etat du sud des Etats-Unis a estimé que le jury n’avait pas reçu à l’époque du procès les instructions nécessaires sur la manière dont il pouvait tenir compte des circonstances atténuantes.

Même s’il n’obtient pas une révision de sa culpabilité, il s’agit néanmoins d’une victoire pour cet homme de 40 ans qui a déjà échappé à cinq dates d’exécution.

Son affaire avait fait la une des journaux américains fin 2008, lorsque Verla Sue Holland et Thomas O’Connell, respectivement juge et procureur à son procès, avaient admis sous serment qu’ils étaient amants à l’époque.

La cour d’appel du Texas qui avait refusé en septembre 2009 d’accorder un nouveau procès pour ce motif, a accepté de le faire mercredi en se fondant sur des éléments techniques – la jurisprudence récente de la Cour suprême.

La phase de condamnation au cours de laquelle un jury peut choisir de condamner quelqu’un qui a été déclaré coupable d’assassinat à la peine de mort ou à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle sera donc réorganisée.

Parmi les circonstances atténuantes qui avaient été présentées en 1990, figurait le fait que l’accusé avait été écrasé par un camion à l’âge de trois ans, provoquant de très longues et graves blessures et entraînant un fort retard intellectuel, explique la cour d’appel dans sa décision.

Charles Dean Hood a été déclaré coupable des assassinats en 1989 de son patron et de la petite amie de ce dernier. Ses empreintes digitales avaient été retrouvées partout sur les lieux du crime et il avait été arrêté au volant de la voiture des victimes.

Le condamné a déposé un recours devant la Cour suprême appuyé sur le manque d’éthique que constitue une relation intime entre un juge et un procureur. La plus haute juridiction des Etats-Unis doit décider dans les prochains mois si elle s’en saisit, à moins que cette décision de la cour d’appel du Texas ne rende la plainte invalide.

mardi 2 fév, 18 h 33

The Associated Press

SAN FRANCISCO – Un tribunal d’appel fédéral américain estime trop clémente la peine d’emprisonnement de 22 ans imposée au terroriste montréalais Ahmed Ressam pour son rôle dans un complot qui visait l’aéroport de Los Angeles au tournant du millénaire.

Dans une décision partagée rendue mardi, les juges de la cour d’appel ont rejeté cette peine. Ils ont aussi retiré du dossier le juge de Seattle qui avait présidé au procès, et confié à un autre juge la tâche de déterminer la nouvelle peine.

Des gardes-frontières américains avaient arrêté Ressam dans l’Etat de Washington en 1999, après qu’il soit entré aux Etats-Unis à bord d’un traversier et au volant d’une voiture bourrée d’explosifs.

En 2001, un jury avait rendu un verdict de culpabilité contre Ahmed Ressam pour neuf chefs d’accusation, dont acte de terrorisme international, contrebande d’explosifs et présentation d’un faux passeport. Ayant l’espoir d’éviter la prison à perpétuité, Ressam avait alors commencé à collaborer avec des enquêteurs internationaux, leur fournissant notamment des informations sur des camps d’entraînement en Afghanistan auxquels il avait participé et sur l’utilisation de maisons secrètes par le réseau al-Qaïda.

En 2005, le juge de district John C. Coughenour a condamné Ressam à 22 ans d’emprisonnement, faisant valoir que l’accusé méritait de la clémence pour avoir coopéré avec les autorités.

En 2007, une cour d’appel fédérale a toutefois cassé cette peine et demandé au juge Coughenour de mieux expliquer sa sentence et de suivre les nouvelles procédures fédérales pour la détermination de la peine. Le juge Coughenour a rétabli la peine en 2008, arguant que même si Ressam était passible d’une peine d’emprisonnement d’une durée allant de 65 ans à la perpétuité, les premières informations fournies par le terroriste montréalais avaient probablement permis de sauver des vies.

Mardi, les juges ont soutenu que les conclusions du juge Coughenour étaient “clairement erronées” et que Ressam avait un long passé criminel. S’exprimant au nom de la majorité, le juge Arthur L. Alarcon a écrit que la sentence rendue par le juge Coughenour ne tenait pas compte de la sécurité publique.

“Ce facteur est particulièrement pertinent dans un cas de terrorisme comme celui-ci, où Ressam, qui a démontré de profondes convictions quant à la nécessité de s’attaquer à des intérêts américains aux Etats-Unis et à l’étranger, n’aura que 53 ans lorsqu’il recouvra sa liberté”, a écrit le juge Alarcon.

De plus, en cessant sa coopération avec les autorités, Ressam avait forcé le département américain de la Justice à abandonner les accusations déposées contre deux présumés complices.

Ressam n’avait alors pas présenté d’excuses pour ses gestes, ni fourni d’explications, ni formulé de demandes particulières au juge concernant la peine. “Je ne savais pas ce que je disais”, avait-il affirmé, assurant que des avocats et des procureurs l’avaient harcelé jusqu’à ce qu’il accepte de faire de fausses déclarations contre d’autres présumés terroristes.

“Condamnez-moi à la prison à vie ou à ce que vous voulez, avait-il lancé au juge. Je n’aurai aucune objection à votre décision.”

L’arrestation de Ressam dans l’Etat de Washington avait incité les autorités de Seattle à annuler des célébrations qui devaient avoir lieu dans le Space Needle, bien que les enquêteurs avaient établi que la cible du terroriste montréalais était une aérogare de l’aéroport de Los Angeles.


Samy Mouhoubi, le jeudi 21 janvier 2010 à 04:00

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Son sort n’est plus très loin d’être scellé. Le dossier de Mumia Abu-Jamal, l’un des plus célèbres condamnés à mort américains, fait l’objet d’un énième rebondissement judiciaire. La figure emblématique incarnant le combat contre la peine de mort outre-Atlantique, 55 ans aujourd’hui, risque de voir annuler la commutation de sa peine en prison à vie, obtenue, de haute lutte en 2008. La Cour suprême des Etats-Unis ayant enjoint, mercredi, à la cour d’appel de Pennsylvanie de statuer de nouveau. « C’est décision n’est pas une mauvaise nouvelle. Nous devons maintenant retourner plaider contre la peine capitale devant une cour d’appel », a aussitôt estimé Robert Bryan, l’avocat de celui qui croupit dans les couloirs de la mort depuis vingt-huit ans.

Mumia Abu-Jamal, un journaliste noir militant des Black Panthers, avait été condamné à la peine capitale, en 1982, pour le meurtre, un an auparavant à Philadelphie, de Daniel Faulkner, un policier blanc. Un crime qu’il a toujours nié mais pour lequel il a été définitivement reconnu coupable, en 2008, par la cour d’appel de Pennsylvanie. Laquelle avait, dans le même temps, commué sa condamnation à la peine de mort en prison à vie.

La plus haute juridiction des Etats-Unis enjoint désormais à cette même cour d’appel de réexaminer cette décision « à la lumière » d’un autre cas tranché, la semaine dernière, par les neuf sages. Cet autre dossier concernait la commutation en prison à vie de la condamnation à mort de Frank Spisak, reconnu coupable d’un triple meurtre dans l’Ohio et contre lequel la Cour suprême a confirmé la condamnation à mort. Lors de son procès, l’accusé avait multiplié les provocations. Il s’était présenté dans le box le visage barré d’une moustache façon Hitler, exprimant sa volonté de tuer des Noirs, des juifs et des homosexuels…

Jury influencé

Pour alléger la peine visant Mumia Abu-Jamal, la cour d’appel fédérale de Pennsylvanie s’était fondée, en 2008, sur un point de procédure qui avait alimenté à l’époque de lourds soupçons de déni de justice. Les juges avaient estimé que lors du procès, en 1982, les instructions données aux jurés avaient pu les influencer en leur faisant croire qu’ils devaient s’accorder à l’unanimité sur des circonstances atténuantes pouvant épargner au condamné la peine capitale. Rien de tel dans la procédure, en réalité moins restrictive.

Contestant cette interprétation, l’Etat de Pennsylvanie avait aussitôt fait appel devant la Cour suprême. Cette dernière a curieusement choisi de lier le cas de l’ex-Black Panthers à celui de Frank Spisak. Motif ? Selon elle, les mêmes instructions données au jury furent contestées dans les deux cas. Un avis que réfute le conseil de l’accusé.

Un témoin cite la mafia

Dans l’attente de voir sa peine capitale définitivement confirmée ou infirmée, Mumia Abu-Jamal végète depuis vingt-huit ans dans les sinistres couloirs de la mort, une sévère épée de Damoclès sur la tête. La Cour suprême avait en outre refusé de se saisir d’une autre requête portant, elle, sur sa culpabilité. Le détenu demandait l’organisation d’un nouveau procès, arguant qu’en 1982 la sélection du jury avait été raciste. Tandis que dix des quinze récusations avaient concerné des Noirs, le jury retenu comptait finalement dix Blancs pour seulement deux Noirs.

Pour ses partisans, sans aucun doute il a été la victime expiatoire d’un procès politique aux relents racistes. « Je vais les aider à faire frire ce Nègre », aurait glissé devant témoins le juge ayant présidé ce retentissant procès. La défense de Mumia Abu-Jamal se prévaut aussi d’un élément de taille. En 1999, un certain Arnold Beverly a avoué à la justice avoir été engagé, en 1981, par la mafia de Philadelphie en vue d’assassiner Daniel Faulkner. D’après ses confessions, le policier n’était pas loin de pouvoir confondre plusieurs figures locales du crime organisé.

Thomas Donovan est un joueur de Blackjack qui compte les cartes et ne s’en cache pas lorsqu’il sévit dans les casinos de l’Etat d’Indiana. Las de perdre de l’argent, ces derniers l’ont interdit d’entrée au Grand Victoria Casino, qui s’est aussitôt vu intenter un procès par le joueur lésé.

Il faut dire que la pratique du comptage des cartes au Blackjack n’a rien d’illégal, mais comme il s’agit de l’un des jeux où l’avantage de la maison est le plus minime, un joueur expérimenté a vite fait d’accumuler des gains appréciables. C’est pour cette raison que certains casinos s’arrogent le droit de bannir de tels joueurs.

Débouté en première instance, notre joueur a fait appel et a obtenu gain de cause devant la Cour d’Appel de l’Indiana. C’est cet arrêt que contestent maintenant 11 des 12 casinos de l’Etat regroupés en association devant la Cour Suprême de l’Indiana. S’ils perdent, comme c’est probable, les casinos menacent de changer les règles du jeu afin de rendre impossible le comptage des cartes.

Les casinos ont d’ailleurs déjà tenté d’appliquer plusieurs méthodes, comme la technique de battre les cartes plus souvent. Hélas pour eux, les compteurs se sont toujours adaptés et ont continué à damer le pion aux casinos.

La décision tant attendue pourrait servir de modèle aux joueurs d’autres Etats, qui pourraient à leur tour, tenter de défendre leurs droits en justice face aux casinos. Le Blackjack traditionnel risque-t-il alors de disparaître, laissant surgir à sa place une variante beaucoup plus avantageuse pour les casinos ?

Cela serait d’un très mauvais goût de la part des casinotiers que d’en arriver à cette situation. Mais les conseilleurs n’étant pas les payeurs et les casinos étant parfois de mauvais payeurs, tout est possible…

LEMONDE.FR avec AFP | 20.01.10 | 22h31
La Cour suprême des Etats-Unis a confirmé, mercredi, la condamnation à mort d’un homme estimant avoir été représenté à son procès par un avocat incompétent qui n’avait pas signalé au jury que son client avait le QI d’un enfant de 7 ans.

Par sept voix contre deux, la plus haute juridiction du pays a estimé que le choix fait par l’avocat de ne pas utiliser le rapport d’expertise psychiatrique réalisé sur son client était “stratégique” et qu’il ne s’agissait pas d’une “décision déraisonnable”. La décision de la majorité a été rédigée par Sonia Sotomayor, nommée cet été par le président américain Barack Obama.

Holly Wood a été condamné en 1994 par un tribunal de l’Alabama (Sud) pour le meurtre de son ancienne petite amie. Il a été représenté lors de son procès par trois avocats commis d’office, dont l’un était sorti quelques mois avant de l’Université et n’avait aucune expérience des procès impliquant la peine de mort. Cet avocat avait pris en charge la partie du procès intervenant après le verdict de culpabilité, lorsque les jurés doivent décider s’ils recommandent la peine capitale ou la prison à vie. Les jurés avaient choisi la mort à 10 voix contre 2.

La Cour suprême a estimé, mercredi, que l’avocat avait délibérément décidé de ne pas présenter les éléments concernant la santé mentale de son client, de peur que ceux-ci ne lui portent préjudice. Le choix de l’avocat “est l’antithèse même d’un choix stratégique, j’aurais cassé la décision de la cour d’appel”, a déclaré au nom de la minorité le juge John Paul Stevens, doyen de la Cour suprême. La Cour suprême a interdit en 2002 l’exécution de personnes souffrant de retard mental.

AFP 13.01.10 | 23h03

La Cour suprême a interdit mercredi toute diffusion en direct audio et vidéo des débats qui se tiennent actuellement devant un tribunal fédéral de Californie sur le mariage gay.

Dans une décision à cinq juges contre les quatre juges progressistes de la plus haute juridiction des Etats-Unis, la Cour estime que le tribunal de San Francisco devant lequel se tient le procès depuis lundi n’a pas suivi la procédure prévue pour modifier son règlement et autoriser l’entrée de caméras dans la salle d’audience.

Elle explique cependant clairement dans sa décision qu’elle “n’exprime aucun avis sur le bien-fondé en général à retransmettre des procès”.

“Au contraire, notre décision est limitée à un seul problème: savoir si la manière dont le tribunal a amendé son règlement pour autoriser la retransmission est en accord avec la loi fédérale”, poursuit la Cour. “Nous concluons qu’il est probable que non”, ajoute-t-elle, en précisant juger “prématuré” de se prononcer plus largement sur la retransmission des procès sur internet.

Quelques jours avant l’ouverture de ce procès, au civil, décision avait été prise par le président du tribunal que ses débats seraient retransmis en direct dans cinq autres tribunaux du pays. L’idée d’une retransmission sur internet avait été abandonnée.

Mais des opposants au mariage homosexuel avaient porté la question de la diffusion en direct devant la Cour suprême.

Dans leur décision contradictoire, les quatre juges minoritaires estiment que le tribunal a suivi les règles. “Je ne peux trouver aucune base dans la décision de la Cour (pour affirmer que) si la retransmission des débats avaient lieu dans d’autres tribunaux, le plaignant souffrirait un préjudice”, écrit le juge Stephen Breyer.

Il cite en outre “l’intérêt du public à observer les audiences pour apprendre des choses tant sur ce dossier que sur la manière dont fonctionnent les tribunaux”.

Juges progressistes et conservateurs ont traditionnellement été opposés sur cette question des procès filmés qui fait régulièrement débat.

Les défenseurs du mariage gay ont déposé une plainte contre une loi adoptée en novembre 2008 par référendum – la “Proposition 8” -, qui avait annulé la décision de la Cour suprême de Californie d’autoriser les unions homosexuelles.

Selon eux, la Proposition 8 est discriminatoire et contraire à la Constitution des Etats-Unis.

C’est cette question qui est actuellement en discussion devant le tribunal fédéral de San Francisco.

Paru le 2010-01-13 21:09:00

Floride, États-Unis – Gabrielle Trudeau, 78 ans, a passé plus de deux semaines en prison. Accusée à tort d’avoir conduit alors que son permis était suspendu, ses avocats commis d’office auraient oublié de venir la représenter lors de son procès.

L’histoire remonte à la fin de l’été, quand le permis de conduire de Mme. Trudeau est provisoirement suspendu : elle est arrêtée car elle roule trop lentement. L’officier de police, par manque de connaissances sur ses aptitudes, souhaite que l’État ait de plus amples informations suite à une visite médicale.

Par la suite, elle recevra un courrier officiel dans lequel elle comprend que son permis est rétabli est qu’elle n’a pas à se présenter dans les bureaux de l’administration. Mais un officier de police se présente chez elle quelque temps plus tard, avec un ordre d’arrestation. On passe les menottes à la dame de 78 ans, puis on la conduit en prison, avant qu’elle ne soit jugée.

La procédure veut qu’un avocat commis d’office prenne contact avec les personnes ayant peu de moyens, et effectivement Mme Trudeau est indigente. Mais personne ne se manifeste à l’audience. “C’est presque comme si elle était invisible. Je m’excuse sincèrement pour cette dame” déclare un avocat commis d’office. Elle sera par la suite remise en prison pendant deux semaines.

Les juges ne se rendront compte de leur erreur que plus tard et la relâcheront, se confondant en excuses. A noter que le permis de Mme Trudeau serait actuellement suspendu : elle n’aurait pu se rendre à une visite médicale, étant donné qu’elle se trouvait derrière les barreaux.

Les avocats du Tanzanien Ahmed Khalfan Ghailani, premier détenu de Guantanamo transféré pour être jugé à New York en septembre 2010, ont réclamé lundi l’abandon des charges pesant contre leur client parce qu’il a été torturé et privé d’un procès équitable selon eux.

Devant un tribunal fédéral de New York, les avocats de Ghailani, 34 ans, accusé d’avoir participé aux attentats contre des ambassades américaines en Afrique de l’Est en 1998, ont estimé que ses droits avaient été bafoués parce qu’il n’a pas pu avoir un “procès rapide”, comme le garantit la Constitution américaine.

Les procureurs ont affirmé pour leur part que la procédure avait pris du temps pour des raisons de “sécurité nationale”, Ghailani ayant eu selon eux des informations cruciales sur Al-Qaïda.

“Les inquiétudes pour la sécurité nationale étaient bien plus importantes” que de précipiter un procès, a souligné le procureur adjoint Michael Farbiarz, ajoutant que Ghailani, n’avait jamais demandé à être jugé rapidement.

Le juge Lewis Kaplan ne s’est pas prononcé sur l’affaire dans l’immédiat.

Après son arrestation en 2004, Ghailani a été détenu dans des prisons secrètes de la CIA avant d’être transféré à Guantanamo.

La défense a affirmé que les autorités américaines avaient contrevenu à la loi en l’emprisonnant ainsi cinq ans sans procès.

“Pendant les deux premiers mois, dans la prison secrète (de la CIA), il ne savait littéralement pas s’il serait extrait de sa cellule le lendemain matin et abattu”, a affirmé l’avocat Peter Quijano. Il était réduit “à un état d’impuissance, étant physiquement, émotionnellement et psychologiquement incapable de résister”.

Accusé d’être un ancien cuisinier et garde du corps du chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, Ghailani a plaidé non coupable de complot en juin à New York.

Dans une longue requête datée du 16 novembre mais qui n’a été publiée qu’après avoir été relue et censurée par le gouvernement, les avocats de M. Ghailani ont expliqué que leur client était visé par une plainte devant le même tribunal à New York depuis 1998. Pourtant, il n’a été formellement déféré qu’en juin dernier.

“Le gouvernement a pris la décision délibérée de l’incarcérer à l’isolement dans des prisons secrètes pendant deux ans, le soumettant à (…) +des techniques d’interrogatoires musclées+, même si une plainte contre lui existait et qu’il s’est montré coopératif dès le début de son incarcération”, affirment les avocats.

Les attentats de 1998 contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar-es-Salaam ont fait 224 morts et plus de 5.000 blessés.

AFP 12.01.10 | 00h22

Le cas de Ghailani constitue un test de la politique du président américain Barack Obama visant à fermer Guantanamo et à mettre fin à des années de procédures légales opaques contre les personnes soupçonnées de terrorisme.

Le procès de cinq hommes accusés d’être les instigateurs des attentats du 11-Septembre, contre le World Trade Center et le Pentagone à Washington, doit se tenir à New York, à une encablure de Ground Zero, ancien emplacement des tours jumelles.

WICHITA (Etats-Unis) – Le procès d’un militant anti-avortement accusé d’avoir tué en mai 2009 un des rares médecins américains pratiquant des avortements tardifs s’ouvrira lundi au Kansas (centre des Etats-Unis), relançant le débat sur l’interruption de grossesse.

Le meurtrier présumé, Scott Roeder, un homme de 51 ans aux antécédents psychiatriques et connu pour ses liens avec des groupes de militants anti-avortements, est poursuivi pour assassinat.

Il est accusé d’avoir abattu de plusieurs balles le docteur George Tiller, 67 ans, père de quatre enfants, le 31 mai dans une église luthérienne alors qu’il assistait au service dominical à Wichita (Kansas, centre).

George Tiller, stigmatisé par ses détracteurs comme étant “Tiller, the Killer”, (“Tiller, le tueur”, ndlr) opérait dans une des rares cliniques aux Etats-Unis à pratiquer des avortements tardifs, c’est-à-dire après 22 semaines de grossesse lorsque le foetus est viable.

Personnage controversé, le docteur Tiller avait été harcelé tout au long de sa carrière: sa clinique avait été brûlée, il avait été blessé par balle par un opposant et peu avant sa mort, avait été acquitté dans une enquête judiciaire à propos de sa pratique médicale.

Après son meurtre, sa famille a fermé sa clinique et un médecin du Nebraska (centre) qui désirait prendre la suite y a finalement renoncé face aux menaces de protestations.

Son meurtre “est un acte de terrorisme” qui vise à intimider les autres médecins pratiquant l’avortement, a affirmé Terry O’Neill, présidente de l’organisation en faveur des droits pour l’IVG, National Organization for Women (NOW).

Scott Roeder a admis en prison avoir tiré sur le docteur Tiller mais il plaide non-coupable, affirmant que c’était un acte “nécessaire” pour protéger la vie des foetus.

Mais un juge a déjà statué qu’il ne pourrait appuyer sa défense sur cette notion de “nécessité” du meurtre en affirmant que la mort de M. Tiller était “nécessaire pour sauver d’autres vies”.

Il est toutefois possible que le juge autorise la défense à plaider pour une requalification criminelle des faits à un degré moindre que l’assassinat, en prenant en compte les convictions de l’accusé, ce qui permettrait à ce dernier d’encourir une peine de prison moins lourde. Actuellement, Scott Roeder est passible de la prison à vie.

(©AFP / 10 janvier 2010 18h45)

AP Denise Lavoie

Le procès des parents de Rebecca Riley, petite Américaine décédée à l’âge de quatre ans d’une surdose médicamenteuse, s’ouvrait jeudi à Boston, relançant le débat sur le diagnostic des troubles pyschiatriques chez les jeunes enfants et leur traitement.

Les médecins de Rebecca Riley avait diagnostiqué chez elle des troubles bipolaires, des troubles de l’attention et d’hypéractivité avant même qu’elle n’ait trois ans. En décembre 2006, la fillette décédait à l’âge de quatre ans d’une pneumonie causée par l’ingestion d’un cocktail médicamenteux habituellement prescrit aux adultes.

Ses parents Michael et Carolyn Riley se retrouvent à présent devant la justice, poursuivis pour meurtre. S’ils soutiennent avoir suivi les prescriptions médicales, les procureurs les accusent d’avoir délibèrement surmédicamenté l’enfant pour la calmer, causant sa mort.

L’avocat de Carolyn Riley, Micheal Bourbeau, a assuré lors d’une audience préliminaire que sa cliente n’avait donné que le nombre de comprimés prescrits par la médecin de l’enfant, le Dr Kayoko Kifuji.

“Carolyn Riley a fait tout ce qui était en son pouvoir en tant que mère pour s’occuper de son enfant. Elle faisait confiance au médecin”, a fait valoir l’avocat.

Le Dr Kifuji n’a pas été inquiétée. Un grand jury a refusé de l’incriminer et en septembre, elle a retrouvé son poste de psychiatre pour enfants au Tufts Medical Center de Boston.

Pour certains psychiatres, l’affaire illustre la tendance à vouloir diagnostiquer trop tôt les troubles bipolaires, une maladie généralement décelée à l’adolescence ou à l’âge adulte.

“Certains enfants ont besoin de ces médicaments, mais je pense qu’on est sur une mauvaise pente quand, plutôt que de reconnaître qu’il est difficile de diagnostiquer cela à la petite enfance, la première réaction est de prescrire des médicaments”, a commenté le Dr Oscar Buskein, psychiatre pour enfants et professeur à l’université de Pittsburgh, sans lien avec l’affaire.

Selon un expert médical de l’Etat du Massachusetts, Rebecca est morte d’un cocktail de médicaments, qui pour certains étaient présents en dose mortelle dans le corps de l’enfant.

Dans les mois précédant sa mort, Rebecca montrait des signes de surmédication, selon le personnel de son école. Une assistante maternelle a comparé la fillette à “une poupée de chiffon” tant elle était faible. AP