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Capturé dans l’océan Indien, Abdi Wali Muse est le premier pirate présumé à comparaître devant la justice américaine depuis plus d’un siècle. Le procureur va requérir la prison à vie

Un jeune Somalien capturé par l’US Navy dans l’océan Indien a été déféré mardi 21 avril devant un tribunal de New York, qui a décidé de le juger comme un adulte notamment pour piraterie, un chef d’inculpation pour lequel le procureur va requérir la prison à vie.
Abdi Wali Muse était le premier pirate présumé à comparaître devant la justice américaine depuis plus d’un siècle. Il a été inculpé notamment de “piraterie selon la loi des nations”, un chef d’inculpation qui est “nécessairement” puni par la détention à vie, a indiqué le procureur Lev Dassin en fin d’après-midi.
Le jeune Somalien est inculpé par ailleurs de complot pour s’emparer d’un navire par la force, d’utilisation d’armes à feu durant une attaque visant à s’emparer d’un navire, de complot visant à une prise d’otages, et d’utilisation d’armes à feu dans le but de s’emparer d’otages.
La date du procès n’a pas encore été fixée, mais une prochaine audience plénière se tiendra le 21 mai.

Jugé comme un adulte

Le tribunal du district sud de Manhattan avait d’abord déclaré le huis-clos dans l’attente de la détermination de l’âge d’Abdi Wali Muse, l’avocat commis d’office, Phil Weinstein, ayant déclaré avoir parlé au père du pirate, qui affirmait qu’il n’était âgé que de 15 ans. “Il dit qu’il est né le 20 novembre 1993”, avait déclaré le juriste.
Peu après, le juge Andrew Peck a rouvert la séance à la presse en déclarant que le jeune homme serait jugé comme un adulte, et que les arguments de son père n’étaient pas crédibles.
Vêtu d’un T-shirt bleu et la tête baissée, la main gauche bandée, le jeune Somalien arrivé dans la nuit de lundi à mardi à New York a suivi l’audience par le truchement d’un interprète.
Abdi Wali Muse est le seul survivant des quatre auteurs de la prise d’otage à bord du cargo Maersk Alabama. Il avait été blessé à la main gauche à la suite d’un coup de couteau infligé par un membre de l’équipage lors de la lutte pour le contrôle du porte-conteneurs américain le 8 avril au large de la Somalie.

Opération de sauvetage

Une partie de l’équipage avait finalement repris le contrôle du cargo mais les pirates s’étaient enfuis en prenant en otage le capitaine Richard Phillips sur un canot de sauvetage.
Ce dernier a été libéré au bout de cinq jours par une opération commando de la marine américaine, au cours de laquelle le jeune pirate s’est rendu tandis que les trois autres pirates étaient tués.
C’est “quelqu’un qui n’a pas connu la faim chez lui, qui connaît la religion”, a dit son père sur les ondes de la radio Voice of America. A propos de “ce qui l’a conduit à prendre la mer (…), la seule explication que j’aie c’est qu’en raison de son jeune âge il a été entraîné dans des mauvaises actions”, a-t-il ajouté, assurant que son fils n’était “pas un garçon à problème”.
La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a annoncé lundi que le groupe de contact de l’ONU sur la piraterie au large de la Somalie (CGPCS) se réunirait début mai à New York pour tenter de faciliter les poursuites en justice contre les pirates interpellés.
Le CGPCS, créé en janvier dernier par le Conseil de sécurité de l’ONU, regroupe plus de 20 pays, ainsi que l’Union Africaine, l’Union Européenne, l’Otan, le secrétariat de l’ONU et l’Organisation maritime internationale.

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