AP | 29.08.2009 | 10:42

Le couple soupçonné d’avoir kidnappé Jaycee Lee Dugard en la séquestrant pendant 18 ans a plaidé non coupable des chefs d’accusation d’enlèvement, viol et séquestration, parmi 29 autres faits qui lui sont reprochés.

L’audience avait lieu vendredi devant le tribunal supérieur d’El Dorado et les deux ravisseurs ont été placés en détention sans possibilité de libération sur parole. Phillip Garrido est resté muet durant l’entretien avec le juge, sa femme pleurait et a pris plusieurs fois sa tête dans les mains.

Outre cette affaire, Phillip Garrido, inscrit au fichier des délinquants sexuels, est également soupçonné désormais d’être impliqué dans les meurtres non élucidés de plusieurs prostituées dans les années 90, ce qui pourrait faire de lui aussi un tueur en série.

La police californienne a ainsi mené vendredi une perquisition au domicile où Phillip Garrido a séquestré pendant 18 ans Jaycee Lee Dugard, à la recherche de preuves sur ces meurtres de prostituées, a annoncé le bureau du shérif local.

Agissant sur mandat, les policiers de la ville de Pittsburg (Californie) ont passé la maison de Phillip Garrido au peigne fin. Certaines des prostituées tuées avaient été abandonnées à l’époque dans une décharge à proximité d’un parc industriel où Garrido travaillait dans les années 1990.

Phillip Garrido et son femme Nancy ont été accusés vendredi d’avoir séquestrée pendant 18 ans Jaycee Lee Dugard, enlevée le 10 juin 1991 à South Lake Tahoe alors qu’elle était âgée de 11 ans, à l’arrêt du bus scolaire juste devant chez elle et sous les yeux de son beau-père Carl Probyn.

Le couple comparaissait vendredi lors d’une audience préliminaire devant décider des chefs d’inculpation qui seront retenus contre lui.

Pendant ces 18 années, Jaycee Lee Dugard a vécu recluse dans le jardin de la maison de ses deux ravisseurs, dont le mari, criminel sexuel déjà condamné, l’a utilisée comme esclave sexuelle. Elle a eu deux enfants de lui, aujourd’hui âgés de 11 et 15 ans.

Garrigo avait été entendu en 2006 par un shérif adjoint, qui l’avait prévenu que vivre dans une cour en extérieur constituait un délit. Le policier a manqué de curiosité, en ne prenant pas la peine d’inspecter les lieux. “Ils ont manqué une opportunité” et n’ont “absolument aucune excuse” a estimé le shérif du comté de Contra Costa, Warren Rupf, présentant ses excuses à la famille Dugard.

Vendredi, le beau-père de Jaycee, Carl Trobyn, a raconté que la jeune femme se sentait coupable d’avoir tissé des liens avec son ravisseur au fil des ans. “Jaycee a des sentiments forts pour ce type. Elle a vraiment l’impression que c’était comme un mariage”, a déclaré M. Trobyn.

Le beau-père était présent quand Jaycee a retrouvé sa mère mercredi. La jeune femme, qui était accompagnée de ses deux enfants nés en captivité, aurait déclaré à sa mère: “Bonjour, maman, j’ai des bébés”, a rapporté Carl Trobyn. Apparemment, Jaycee n’aurait jamais dit à ses enfants qu’elle avait été enlevée par leur père. AP

ENLEVEMENT

Les précédentes séquestrations qui ont secoué le monde

NOUVELOBS.COM | 28.08.2009 | 13:45
L’histoire de l’américaine Jaycee Dugard, enlevée en 1991 en Californie et retrouvée jeudi 27 août, appelle deux faits divers ces dernières années :

– L’affaire Natascha Kampusch

En 2006, la jeune Autrichienne Natascha Kampusch était réapparue saine et sauve après avoir échappé à son ravisseur, Wolfgang Priklopil, un déséquilibré qui l’avait enlevée sur le chemin de l’école le 2 mars 1998, alors qu’elle avait dix ans. Elle avait en effet été enlevée le 2 mars 1998 à l’âge de 10 ans alors qu’elle se rendait à l’école dans la banlieue de Vienne.
Elle a été retenue de 1998 à 2006 dans le sous-sol d’une maison de la banlieue de Vienne. L’homme la séquestre une cachette en sous-sol, au confort spartiate, sans fenêtre, d’à peine 4 m2 avec un WC. De temps en temps, Wolfgang Priklopil la fait sortir ; ils se promènent dehors, sans que les voisins ne se doutent de quoi que ce soit. Mais les importants moyens policiers mis en œuvre échouent à la retrouver. En 2006, profitant d’un moment d’inattention de son ravisseur, la jeune femme, âgée de 18 ans, réussit à s’échapper.
Son ravisseur Wolfgang Priklopil, se suicide le soir de l’évasion de sa victime le 26 août 2006.
Mais en octobre 2008, le dossier sur l’enlèvement de Natscha Kampusch est réouvert pour établir si l’auteur du forfait n’avait pas bénéficié de complicités.

– L’affaire Fritzl

Toujours en Autriche, la jeune Elisabeth Fritzl a été séquestré pendant 24 ans par son père, Josef Fritzl.
Il a été condamné à la prison à vie le 19 mars dernier. Il avait séquestré sa fille Elisabeth pendant 24 ans, lui faisant sept enfants, dans la cave-cachot de sa maison à Amstetten (nord) à 150 km à l’ouest de Vienne. Il avait réussi à berner son entourage immédiat. Ses voisins dans la Ybbsstrasse le décrivaient comme un homme aimable, poli, compagnon de tablée apprécié, quoiqu’un un peu “autoritaire” dans sa famille. L’enquête a montré qu’il avait commencé l’aménagement de la cave alors que sa fille Elisabeth n’avait que 12 ans et qu’il avait, semble-t-il, commencé à abuser d’elle.
En août 1984, son père l’incarcère. Elle a 18 ans. Il fait croire à son épouse Rosemarie et aux autorités que leur fille a rejoint une secte. Pour preuve, il avait fait écrire à Elisabeth une lettre en ce sens et demandant d’arrêter les recherches, adressée à ses parents.
Des sept enfants qu’Elisabeth a avec son père, l’un meurt peu après sa naissance, trois d’entre eux sont séquestrés avec leur mère depuis leur naissance jusqu’à leur “sortie” en avril 2008 et les trois derniers sont été adoptés par le père et son épouse. Josef Fritzl lui fait en effet croire que les enfants ont été abandonnés par Elisabeth devant leur port
Elisabeth est libérée le 26 avril 2008, après une enquête des services sociaux autrichiens, à la suite de l’hospitalisation de l’ainée de ses enfants. Elle a 42 ans.

– L’affaire Lydia Gouardo

Raymond Gouardo est mort en 1999 après avoir violé et maltraité durant 28 ans sa fille Lydia, à Coulommes en Seine-et-Marne. Sa fille Lydia Gouardo, 46 ans, a subi des viols, séquestrations et actes de barbarie par son père de 1971 à 1999, date du décès de Raymond Gouardo. Six enfants en sont nés entre 1982 et 1993, sans que les services sociaux ni la justice ne se portent à son secours.

(Nouvelobs.com)

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