Le cyberpédophile avait piégé une fillette
Une adolescente de 13 ans, de la région de Châteauroux, avait été piégée sur Internet par un pervers sexuel. L’affaire a été jugée en Vendée samedi.
Naïve, réservée. Comme toutes les adolescentes, elle ne s’est pas méfiée. L’adolescente de la région de Châteauroux, croyait chatter sur la messagerie MSN avec Jonathan, un garçon de 15 ans rencontré sur Internet. Et en était même tombé amoureuse. Pourtant, derrière le visage souriant de l’adolescent se cachait Gérard Bondon, 50 ans, un pervers sexuel de Vendée.
Au fil de leurs chats, le prétendu jeune homme réussit à convaincre l’adolescente d’avoir des relations sexuelles avec un adulte, avant d’entamer leur relation. Gérard Bondon se rend alors à trois reprises au domicile de la fillette, dans l’Indre, où il la viole.
Les parents, finalement avisés de la situation, dénoncent les viols dont a été victime leur enfant. C’est alors qu’ils découvrent que Gérard Bondon est dans le même temps mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour avoir violé une autre fillette.
“ Il prétendait être un ado de 15 ans ”
« Il s’agit d’une affaire exemplaire de cette nouvelle criminalité qui sévit sur Internet », déclare Me Jean-Paul Thibault, avocat de la victime du barreau de Châteauroux. Pourquoi la fillette de 13 ans n’avait-elle pas dénoncé ces faits plus tôt ? Comment Gérard Bondon a-t-il pu la convaincre de le faire entrer chez elle à trois reprises ? « L’accusé avait filmé leurs relations sexuelles et menaçait ma cliente de montrer les vidéos à ses parents, si jamais elle parlait », ajoute Me Thibault.
La cour d’assises a finalement rendu son verdict, samedi. Gérard Bondon a été condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour viols aggravés sur les deux adolescentes. A sa sortie, il sera soumis à cinq ans de suivi sociojudiciaire. Pour ce qui est des dommages-intérêts, le pédophile devra verser 25.000 € à l’adolescente de l’Indre et 15.000 € à ses parents.
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Assises : crime familial et rancune tenace
La session d’assises sera marquée par le procès de Rabah Cherchour jugé pour l’assassinat de sa fille et la tentative d’assassinat sur son compagnon à Salbris.
La session de la cour d’assises s’ouvre aujourd’hui pour deux semaines au palais de justice de Blois sous la présidence de Françoise Carlier, conseiller à la cour d’appel d’Orléans. Lundi après-midi, la cour se prononcera sur les intérêts civils de l’affaire Patrick Bonin qui fut condamné au printemps dernier à 20 ans de réclusion pour le meurtre de sa femme Nicole.
Mardi et mercredi, un couple comparaîtra pour répondre de viols et agressions sexuelles sur mineures de 15 ans par ascendant, non-dénonciation d’atteintes sexuelles sur mineures de 15 ans.
Jeudi et vendredi, Claudine Capello, une habitante de Vineuil de 45 ans, détenue depuis l’été 2007, sera jugée pour une tentative d’assassinat commise dans la zone industrielle de La Chaussée-Saint-Victor sur la personne de Pascal Darde, un chauffeur routier de 49 ans. Les faits se sont produits dans l’après-midi du vendredi 20 juillet 2007 : Pascal Darde avait été pris pour cible à trois reprises par une femme armée d’un fusil à pompe qui l’avait poursuivi depuis Vineuil à bord de sa camionnette. La victime s’en était tirée avec une éraflure au bras, après avoir eu le réflexe de se coucher pour éviter la décharge qui a fait éclater le pare-brise de son camion.
A l’origine de cette agression, un contentieux qui semble bien futile : Claudine Capello aurait reproché à la compagne de la victime de lui avoir distribué du courrier déchiré. L’accusée sera défendue par Me Moyan de Tours, la partie civile sera représentée par Me Derec, tandis que le vice-procureur Joël Patard soutiendra l’accusation.
Mais le procès le plus marquant de cette session se tiendra lundi, mardi et mercredi de la semaine prochaine. Rabah Cherchour, un ancien épicier d’une cinquantaine d’années, devra répondre de l’assassinat de sa fille, Nahima, 21 ans, et de la tentative d’assassinat sur le compagnon de celle-ci, Éric Heller, alors âgé de 27 ans. Les faits se sont produits dans la soirée du samedi 14 avril 2007 dans le pavillon de l’accusé situé dans le quartier Valaudan à Salbris.
Rabah Cherchour qui n’avait plus de contact avec sa fille avait retrouvé sa trace en banlieue parisienne et l’avait invitée à passer le voir à Salbris avec son compagnon. Après une promenade, les trois personnes étaient revenues au pavillon.
Passible de la réclusion à perpétuité
Vers 18 h, alors que Nahima et son compagnon étaient installés dans le salon, Rabah Cherchour s’est emparé d’une carabine et a tué sa fille d’une balle en plein cœur puis a visé son gendre le blessant gravement à la joue, au dos et au bras.
Vers minuit, le suspect qui avait pris la fuite s’est rendu au commissariat de Châteauroux.
Rabah Cherchour, pendant toute la durée de l’instruction, n’a jamais donné d’explication à ce crime et réfute depuis le début de l’affaire la thèse d’un crime d’honneur.
Passible de la réclusion à perpétuité, il sera défendu par Me Jean-Michel Sieklucki et Me Jacques Sieklucki. Dominique Puechmaille, procureure de la République de Blois, occupera le fauteuil du ministère public, tandis que la victime survivante Éric Heller sera représentée par Me Najsztat.
La session d’assises s’achèvera les 29 et 30 octobre par un procès en appel pour complicité de tentative d’assassinat.
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Le beau-père condamné pour agression sexuelle
Poursuivi pour “ agression sexuelle sur mineur de 15 ans par ascendant ou personne ayant autorité ”, un Tourangeau a été condamné à trois ans de prison.
Orléans
Cet homme de 61 ans, déjà condamné par la cour d’assises d’Indre-et-Loire pour des faits criminels de viols sur un de ses beaux-fils, était poursuivi pour avoir agressé sexuellement les trois enfants de sa compagne. C’est justement à la faveur de la précédente affaire que les langues s’étaient déliées. Alors que le jeune homme se confiait un jour à ses frères, un des enfants, alors âgé de 8 ans, a déclaré à son tour que le beau-père avait eu des gestes déplacés alors qu’il prenait sa douche. Les faits se seraient déroulés environ à cinq ou six reprises. A la barre, le prévenu ne cesse de nier les faits qui lui sont reprochés. « Bien évidemment, je les reconnaîtrais si c’était le cas, mais ce n’est pas vrai, je ne sais pas ce qui leur passe par la tête ! », martèle, l’air renfrogné, le père de famille.
“ Il a trahi l’innocence des enfants ”
Agé aujourd’hui de 22 ans, un autre enfant vient témoigner : « Il me disait : “ Caresse-moi ”. Je ne savais pas quoi faire. » « Moi, il ne m’aimait pas et avait un comportement bizarre », vient ajouter son frère, plus âgé.
Intervenant pour les parties civiles, Me Jacques Dozouklian rappelle « que cela a été longtemps la loi du silence dans cette famille ». A son tour, l’avocat général se déclare insatisfait par le jugement de Tours : « Il a trahi l’innocence des enfants […] Ces victimes ont emprunté un chemin difficile. » Philippe Ker requiert une peine de 18 mois ferme.
« Il y a des éléments de doute dans ce dossier, estime, à son tour, Me Fabien Boisgard, défenseur du prévenu. Mon client n’a jamais varié dans ses déclarations de dénégations. » Et de demander, par avance, en cas de condamnation, une confusion avec la peine criminelle.
Après un long délibéré, les trois magistrats de la cour d’appel ont considéré que les victimes n’avaient pas menti. Ils ont déclaré le beau-père coupable et lui ont infligé une peine de trois ans de prison ferme. Les victimes obtiendront l’euro symbolique qu’elles demandaient.
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