| Philippe Rioux
Alors que les familles des victimes, en France et au Brésil, viennent de constituer deux associations, les proches d’un passager brésilien du vol AF447 ont saisi la justice à Rio pour contraindre Air France à verser une pré-indemnisation. La 28e cour civile, sous l’autorité du juge Magno Alves de Asuncion, a condamné mercredi soir Air France à verser 30 mois de salaires et à payer le traitement psychologique de la veuve et des trois enfants de 9, 11 et 15 ans de Walter Carrilho Nascimento Jr. Cet homme de 42 ans était dirigeant pour l’Amérique latine d’Orange Business Service. La justice brésilienne a demandé à Air France de s’exécuter dans les 30 jours sous peine de jours-amende. Contacté hier par La Dépêche, l’assureur d’Air France, Patrick de la Morinerie, directeur d’Axa Corporate Solutions Assurance, Marine et Aviation, n’a souhaité faire aucun commentaire « tant que ce jugement n’a pas été notifié. » Le responsable s’est toutefois dit « surpris » de la démarche de cette famille brésilienne. « Le processus d’indemnisation des victimes prévoit, selon la convention internationale, une avance sur l’indemnisation finale à hauteur de 17 600 € par passager », explique M. de la Morinerie. « Axa a d’ores et déjà écrit aux proches des disparus pour les informer de ces dispositions, les assurer naturellement de sa compassion et de son soutien, matériel et psychologique. » L’action en justice de la famille brésilienne – d u jamais vu à ce stade de l’enquête – trouve-t-il son explication dans l’exaspération qui gagne les proches des victimes ? Au Brésil, plusieurs familles se plaignent de ne pouvoir voir les corps repêchés. En France, Christophe Guillot-Noël, président de l’Association pour la vérité et pour la défense des droits des victimes du vol AF447, déplore « un manque de soutien » et une absence d’informations de la part d’Air France. « Nous comprenons ce besoin d’information, mais ce n’est pas Air France qui mène l’enquête. Nous faisons le maximum », expliquait hier à La Dépêche un cadre de la compagnie aérienne. Celle-ci a mis en place, à Rio et Paris, deux cellules de crise de 25 personnes fonctionnant 24 heures sur 24. 4 000 volontaires se relaient auprès des familles qui, toutes, bénéficient de 3 référents et du meilleur soutien possible.
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