CLICANOO.COM | Publié le 8 juillet 2009

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE SAINT-DENIS. Jacki Barre, 53 ans, a un casier judiciaire particulièrement chargé. Viol, attentat à la pudeur, vol, violence… Un passé lourd pour plaider sa bonne foi lors de l’audience d’hier. Poursuivi pour agression sexuelle sur une enfant de quatre ans, le prévenu n’hésite pas à formuler une explication farfelue. « J’ai accueilli la maman avec ses quatre enfants un après-midi. Je leur ai offert à boire et à manger. Puis, j’ai vu que ma Carte bleue avait disparu, alors j’ai fouillé les enfants. La plus jeune, j’ai mis la main dans le short vite fait pour voir. Et la grande sœur aussi. J’ai fouillé les culottes. » Le président oppose les déclarations circonstanciées de l’enfant qui évoquent une douleur : « Lu té fé mal, kan mi di aret, lu aret pas ». » La petite n’a pas pleuré. Personne ne m’a dit rien », poursuit le prévenu. Le contexte familial dans lequel évolue l’enfant est décrit comme criminogène. « On ne peut pas exclure le rapport douloureux », rappelle l’avocate de la partie civile, Me Anne Michel-Técher. La famille dénombre six enfants de pères différents dont cinq sont placés. Toutes les filles ont été victimes d’abus sexuels et la maman présente à l’audience un ventre bombé témoignant de sa nouvelle grossesse. Le contexte étant posé, l’avocate rappelle néanmoins que les déclarations de l’enfant sont claires et constantes depuis le début. Un sentiment partagé par la substitut du procureur : « L’enfant a révélé les faits sans rien rajouter. Elle a toujours expliqué la même chose. Je ne peux que déplorer que la maman ait fréquenté ce monsieur compte tenu de son passé judiciaire. » Le parquet requiert trois ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt à la barre. Me Virginie Garnier-Tissot, commise d’office, n’a pas la tâche aisée. Intervenant au pied levé, l’avocate se dit « surprise » par les réquisitions compte tenu des faits. « Depuis le début, la victime comme le prévenu ont leur version des faits. Et il l’a toujours maintenu. Les faits sont certainement réels. Mais qui en est l’auteur ? Les petites filles de cette famille ont subi des agressions multiples. Aujourd’hui, on veut l’envoyer trois ans derrière les barreaux avec ces seuls éléments. Mais nous n’avons aucune preuve. » Après délibéré, les juges déclarent les faits non établis et prononcent la relaxe

F. S.

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