L’assassinat du nommé Aly Diop Niang, survenu le 21 avril 2006 au village de Thème (Tivaouane), n’a pu être élucidé hier, faute d’interprète. De cette manière, les trois militaires hongrois sur le banc des accusés seront jugés le samedi 27 mars. Ces mercenaires déserteurs de l’armée hongroise qui soutenaient la rébellion en Casamance vont comparaître, après quatre années de détention préventive.
Les trois militaires hongrois Géza Gal (29 ans), Nazy Zoltan (32 ans) et Feher Tamas (34 ans) ont été arrêtés le 21 avril 2006 par les gardes forestiers du parc de Niokolo Koba, à 5 km de la frontière guinéenne, à bord d’un véhicule 4X4 de marque Toyota. Lors de leur arrestation, il a été découvert par-devers eux du matériel de combat composé de menottes en plastique, de poignards, de cordes de descente, des chapeaux de brousse, des chaussures rangers, en plus des documents d’instruction sur les tactiques de guérilla de jungle.
Selon l’accusation, c’est au village de Thème, dans le département de Tivaouane (Thiès) qu’ils ont assassiné, par strangulation, le nommé Aly Diop Niang, à l’intérieur de sa voiture. Après le forfait, les ressortissants hongrois ont effacé les traces et détruit les indices de nature à constater l’infraction. Le corps du défunt sera trouvé enseveli dans un buisson, par un nommé Guèye Diène qui a aussitôt alerté les sapeurs-pompiers de Mboro. Sans tarder, les soldats du feu ont acheminé le cadavre à l’hôpital régional de Thiès. Les suspects sont ensuite transférés à Dakar par avion pour être mis à la disposition de la section recherches de la gendarmerie nationale.
Le magistrat instructeur souligne dans son arrêt de renvoi que ces trois Hongrois constituent une bande de malfaiteurs qui s’accompagnent dans un but uniquement criminel et ils sont prêts à accepter n’importe quel travail, pourvu qu’ils soient seulement rémunérés. Selon lui, le matériel trouvé sur eux prouve suffisamment qu’ils sont de véritables criminels à la recherche de gain facile.
A l’enquête préliminaire, les accusés se sont décrits comme des aventuriers en quête de travail dans la sécurité en Afrique. Ce qui, selon le magistrat instructeur, correspond au mercenariat en réalité. Lors de l’instruction, ils ont également soutenu être en manœuvre de fin de stage initiée par un corps d’élite de l’armée britannique. Ensuite, ils se sont rétractés pour soutenir qu’ils transitaient par le Sénégal pour pouvoir joindre, par bateau, la Sierra Léone où ils avaient obtenu un emploi dans les mines de diamant. Les Hongrois avaient même signalé qu’ils étaient prêts à encadrer le mouvement rebelle en Casamance. En réalité, il se trouve qu’ils ont tous déserté l’armée hongroise pour aller chercher du travail dans les foyers de tension en Afrique.
Les trois accusés sont poursuivis par le parquet général de Dakar pour les crimes d’assassinat, de vol en réunion, d’association de malfaiteurs, destruction d’indices de nature à faciliter la constatation d’une infraction entravant ainsi le fonctionnement de la justice, intelligence de nature à nuire à la situation diplomatique et militaire du Sénégal et à ses intérêts économiques, entre autres.
Pape NDIAYE
Source Walfadjri
Laisser un commentaire
Participez-vous à la discussion?N'hésitez pas à contribuer!