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Trois lycéens ont été condamnés mardi soir à huit mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne pour avoir taggué des inscriptions racistes sur la future Grande mosquée de Saint-Etienne. 

Le procureur de la République de Saint-Etienne, Jacques Pin, avait requis neuf mois de prison avec sursis et une mise à l’épreuve à l’égard de ces jeunes proches de l’extrême droite, originaires d’Auvergne, d’Aquitaine et des Pays de la Loire, jusqu’alors inconnus des services de police.

Agés de 18 à 20 ans, tous trois inscrits dans le même lycée technique et professionnel de Saint-Etienne, les prévenus ont reconnu être les auteurs des inscriptions à caractère raciste et antimusulman tagguées dans la nuit du 7 au 8 février sur les murs extérieurs de la future mosquée. On pouvait notamment y lire “pas d’arabes ici”, “sales nègres on vous aura”, “Heil Hitler” ou “WP” (White Power), au milieu de croix celtiques et de croix gammées.

Les trois lycéens ont toutefois exprimé des “regrets” et des “excuses”, mettant leurs actes sur compte d’un concours de circonstances: le fait qu’ils aient été alcoolisés ce soir là, une récente agression par des personnes d’origine étrangère qui a conduit un de leur camarade de classe à l’hôpital, des tags sur la cathédrale de Clermont-Ferrand et la colère née de la consultation de sites internet “anti-Français”.

Selon leur avocate, Me Valérie Drouaud, “ils paient déjà très cher leurs actes, car ils risquent de ne pas pouvoir réintégrer leur établissement scolaire et donc poursuivre leur formation qui n’existe nulle part ailleurs en France”, celle d’armurier.

Le représentant du parquet a pour sa part dénoncé un “amalgame imbécile” entre les slogans anti-musulmans et ceux d’inspiration hitlérienne écrits sur les murs du futur lieu de culte.

Les parties civiles (LDH, SOS Racisme, Association socio-culturelle marocaine de Saint-Etienne et le Conseil régional du culte musulman) se sont vus attribuer par le tribunal plus de 13.000 euros de réparation du préjudice matériel et moral.

Leurs avocats ont déploré une “dégradation de lieu de culte” et une “incitation à la haine raciale” qui, selon eux, “découlent de la banalisation et de la recrudescence de l’idéologie d’extrême droite, notamment à travers internet”.

Des perquisitions aux domiciles des prévenus avaient permis de découvrir divers accessoires (livre, magazine, insigne, uniforme) montrant une fascination de leur part pour la mouvance néo-nazie. AP

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