PONTAULT-COMBAULT
L’affaire Heuclin est à nouveau jugée en appel. Six personnes sont poursuivies pour avoir organisé le faux mariage de l’ancien maire de Pontault-Combault à la veille de sa mort.
Le 4 mars 2009, il avait notamment condamné Monique Delessard, maire socialiste de Pontault-Combault et vice-présidente du conseil général, à deux mois de prison avec sursis pour faux et usage de faux dans un document administratif, tout comme Serge Crippa, directeur de cabinet.
Le procureur de la République de Melun de l’époque, Serge Dintroz, avait requis dix-huit mois d’inéligibilité à l’encontre de Monique Delessard, clamant : « Vous êtes passés en force en tant qu’autorité de contrôle et de surveillance, je ne l’admets pas. Cet acte, c’est de la magouille. »
Le tribunal avait relaxé Armelle Reffait pour les faits de faux en écriture qui lui étaient reprochés, tout comme le médecin de Jacques Heuclin, accusé d’avoir rédigé un certificat médical sans avoir vu le malade. En revanche, Gérard Briaud, adjoint au maire et témoin au faux mariage, avait été reconnu coupable et condamné à verser 1 500 €. La secrétaire de Jacques Heuclin, poursuivie pour avoir imité la signature de l’élue, avait été condamnée à 800 € d’amende dont 500 avec sursis. Pas satisfait des peines prononcées, le parquet avait donc préféré faire appel de toutes les condamnations pour que la cour d’appel soit saisie de l’ensemble du dossier et qu’elle en ait une meilleure compréhension.
L’affaire avait été révélée à la suite de la demande d’annulation de l’union effectuée par les trois filles du premier mariage de Jacques Heuclin. « Au moment du mariage, notre père était intubé et dans le coma dans un hôpital parisien. » Aujourd’hui, elles entendent bien faire entendre leur voix. « Lors du dernier procès, on nous a menti. Mais pas qu’à nous, également aux services du procureur et aux collègues de Pontault. La volonté de notre père n’était pas de se marier. Nous sommes dans une disposition de combat et nous irons jusqu’au bout. La défense fait bloc en disant que c’était la volonté de Jacques, mais rien ne justifie la trahison ni qu’on bafoue la loi. »
De son côté, Serge Crippa, le directeur de cabinet « reconnaît avoir commis une succession de maladresses. Je l’ai déjà dit à la barre, mais je n’ai jamais eu l’intention de tromper qui que ce soit. J’ai satisfait aux volontés de Jacques. »
Le Parisien