Les familles et les amis de journalistes assassinés, des auteurs, des intellectuels et des artistes se sont réunis avant la 12ème audience du procès des meurtriers de Hrant Dink pour exiger que la justice soit faite à l’égard du meurtre de Hrant Dink et d’autres meurtres politiques. Ils ont exposé, “Nous sommes partie du procès Dink aussi”.
“Nous nous sommes réunis ici comme les frères et les soeurs d’Arat, Delal et Sera. Nous sommes venus ici pour partager l’injustice que nous avons éprouvée pendant des années et en porter le témoignage. Nous sommes venus ici pour rappeler encore une fois le fait que cette sorte de meurtre politique organisé est caché depuis le meurtre de Sabahattin Ali”.
Plus de 700 personnes se sont réunies lundi à Besiktas (istanbul) avant la 12ème audience du procès. Parmi la foule se trouvaient des familles et les amis des journalistes qui ont été tués en Turquie au cours des 20 dernières années.
La famille Dink a été soutenue lundi par la présence de la fille de l’écrivain Sabahattin Ali, la femme et la fille du procureur Dogan Oz, la fille du journaliste Abdi Ipekçi, le fils et la belle-fille de l’écrivain Ümit Kaftanoglu, la fille du syndicaliste Kemal Türkler, le fils et la fille du journaliste Ugur Mumcu, le fils du musicien Nesmi Çimen, la fille du poète Metin Altiok, le frère et la soeur du journaliste Metin Goktepe et la famille du journaliste Cihan Hayirsevener.
Des prises de paroles à haute voix pendant la réunion ont été faites par les familles de Cevat Yurdakul, Musa Anter, Behçet Aysan, Hasret Gültekin, Turan Dursun, Sevinç Ozgüner et Cavit Orhan Tütengil.
C’était la première annonce commune des familles après la sortie de la prison de Mehmet Ali Agca meurtrier d’Abdi Ipekçi en 1979.
Filiz Ali, la fille de Sabahattin a lu à haute voix le communiqué de presse commun à 10h00 : “La plupart de nos affaires ont déjà été fermés puisque ils ont atteint la loi de limitation. Même si le procès Dink est en cours c’est toujours dans un processus de dissimulation”.
“L’état a toujours la possibilité de se dissocier du centre infiltré et destructif pour révéler la vérité. Même avec un meurtre aussi caché comme celui-ci, nous avons toujours l’occasion de ne pas passer ce mépris de l’état aux générations venant derrière nous”.
“Nous ne sommes pas ici basés sur les sentiments de haine, de la colère et de la vengeance. Nous sommes ici à cause de nos responsabilités comme citoyens et à cause de notre demande interminable de la justice. Nous faisons partie d’une famille toujours en croissance vivant dans un pays où les gens sont tués constamment. Nous ne voulons pas que le nombre de notre famille augmente de nouveau. Nous tenons tous les établissements de l’état responsables de la révélation sur les organisations derrière les meurtres de nos parents. Ils resteront tous coupables à nos yeux avant que la vérité ne soit révélée. Et ils transmettront la pensée qu’ils peuvent facilement commettre cette sorte de crime n’importe quand” a déclaré Filiz Ali.
“Nous sommes venus ici pour faire entendre nos voix à ceux qui ont des positions de responsables. Nous sommes venus ici pour être ensemble avec Rakel Dink et nos amis Arat, Delal et Sera. Nous sommes partie à ce procès aussi”.
“Nous ne sommes pas venus ici pour subir la douleur et la douleur de nos familles dépeintes dans la presse mais transmettre notre demande de la justice” a conclu Filiz Ali dans son discours.
Après le discours les familles ont marché vers la 14ème Haute Cour Criminelle où l’audition allait être tenue. Sur la route ils ont crié des slogans comme “l’état tueur devra rendre des comptes”, “Vive la fraternité populaire” et “Nous sommes tous des Hrant, nous sommes tous des Arméniens”. Les familles sont entrées dans la cour pour suivre l’audience.
15 sur un total de 20 accusés ont suivi la session du matin. L’audition a eu lieu avec la participation de cinq des accusés sous le coup d’une arrestation, Ogün Samast, Erhan Tuncel, Yasin Hayal, Ahmet Iskender et Ersin Yolcu.
Cinq accusés qui devaient comparaître libres ne sont pas apparu devant la cour.
La cour n’a pas entendu le témoin secret qui était présent sur la scène du crime au moment du meurtre de nouveau.
Le juge a informé l’auditoire qu’il avait donné une directive écrite à la police pour introduire le témoin secret pour l’audience. Cependant, il a été dit que la police a attendu des instructions complémentaires verbales et une autre directive. Ainsi, la déclaration du témoin secret a été remise encore une fois à l’audience suivante.
Les témoins Turan Meral, Orhan Ozbas et Kaan Gerçek avaient indiqué dans des déclarations précédentes à la police que le meurtrier Ogün Samast leur avait montré son arme quand ils étaient ensemble dans une voiture après l’arrivée de Samast à Istanbul. Les trois témoins se sont souvenus que Samast leur avait dit qu’il allait tirer sur quelqu’un. Néanmoins, dans l’audience de lundi Turan Meral, Ozbas et Gerçek ont tous affirmé qu’ils ne se souviennaient de rien et qu’ils ne savaient rien. L’avocat Bahri Bayram Belen a demandé qu’ils soient placés en détention pour faux témoignage.
Le président de la Cour Suprême, Erkan Canak, a dit que les numéros de téléphone et les rapports des policiers avaient été demandés au Département de Police de Trabzon mais la demande avait essuyé un refus car la sortie de tels documents mènerait à « des fautes légères dans la sécurité ».
Erkan Canak a aussi dit que les rapports des services de renseignement écrits avant le meurtre de Hrant Dink avaient été demandés et étaient parvenues à la cour. L’avocat de la famille Dink, Bahri Belen, a dit que tous les documents venant du département de police ont parlé de « la confidentialité des documents » mais a pointé que les documents sur les crimes ne doivent pas être secrets.
L’audience a continué avec la défense de Tuncel, un des suspects clefs, qui avait officiellement t travaillé avec la police et la gendarmerie comme informateur et leur avait donné des données sur le complot visant à tuer Hrant Dink plusieurs mois avant l’assassinat. Erhan Tuncel, qui appartient au parti de la Grande Unité (BBP), a argumenté contre le fait qu’il avait été étiqueté comme un chef dans une organisation terroriste. Il a dit que c’était seulement à cause de ses « vues politiques ».
Erhan Tuncel a demandé aucx chefs du BBP Yasar Cihan et Halis Egemen, qui était présents à la cour, si vraiment ce parti a approuvée le meurtre de Dink. Egemen a dit qu’ils ne soutiendraient jamais de meurtre et ils “ aiment ce qu’a créé le créateur. Ce pointsde vue ne distingue pas entre les musulmans ou les non-musulmans ».
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