Les grands procès criminels à travers le monde

Mohammed Bouyeri, l'assassin du réalisateur néerlandais Theo Van Gogh, ferait partie du réseau terroriste Hofstad.(Photo: AFP)

Mohammed Bouyeri, l’assassin du réalisateur néerlandais Theo Van Gogh, ferait partie du réseau terroriste Hofstad.
(Photo: AFP)
Ce lundi s’ouvre à Amsterdam le procès du réseau terroriste Hofstad. Quatorze inculpés se succèderont à la barre, jusqu’à la mi-février, au cours d’audiences séparées. Parmi eux, Mohammed Bouyeri, 27 ans, l’assassin de Theo van Gogh, un cinéaste connu pour ses critiques à l’encontre de l’islam.

De notre correspondante aux Pays-Bas

La justice néerlandaise cherchera à démontrer que Mohammed Bouyeri, déjà condamné à la prison à vie en juillet dernier, n’a pas agi seul. Se trouve au coeur du procès qui commence ce lundi son appartenance à un réseau plus vaste, Hofstad (la cité de la cour de justice, hofstad en néerlandais), baptisé ainsi par la police en raison de ses bases à La Haye. Composé en majorité de jeunes Néerlando-marocains qui se seraient radicalisés au contact les uns des autres, ce réseau est accusé d’avoir  «conspiré en vue de commettre des actes sérieux de terrorisme».

Comme ses comparses, Mohammed Bouyeri fait peur, aux Pays-Bas, par la violence de son acte et un fanatisme qui le pousse, encore aujourd’hui, à écrire des pamphlets contre l’islam modéré, depuis les quartiers d’isolement où il purge sa peine. Ce jeune islamiste radical incarne aussi un terrorisme «local» en contradiction totale avec l’esprit de tolérance de la société dans laquelle il a grandi. Si son rôle avant le meurtre de Theo van Gogh a été sous-estimé par les services secrets, qui avaient pourtant infiltré le réseau Hofstad, c’est qu’il avait très peu de contacts à l’étranger.

Contrairement à d’autres inculpés, comme Nourredin el Fatmi, 22 ans, arrêté et relâché au Portugal en 2004, ou encore Jason Walters, 19 ans, soupçonné d’avoir suivi une formation au Pakistan, Mohammed Bouyeri passait pour second couteau, un simple porteur de messages. Il a bien essayé de se rendre en Tchétchénie, mais il a été refoulé à la frontière russe et a dû faire demi-tour, a révélé le journaliste néerlandais Emerson Vermaat dans son livre De Hofstadgroep, paru en octobre 2005.

Le meurtre comme le plus haut but à atteindre

Central aux yeux de l’opinion néerlandaise, l’aspect purement «local» ou non du groupe sera minutieusement examiné au cours du procès. Et ce, d’autant plus que Mohammed Reha, un Belge d’origine marocaine arrêté le 16 novembre au Maroc, a affirmé avoir été en contact avec Samir Azzouz, qui aurait refusé la participation de combattantes basées en Belgique à un attentat suicide en préparation aux Pays-Bas.

En attendant le dénouement du procès, prévu pour le 24 février 2006, «la nationalisation du terrorisme semble relever d’une attitude très calviniste de remise en question de soi-même», critique le sociologue Paul Scheffer. «Comme le terrorisme allemand des années soixante-dix a pu être influencé par la guerre du Vietnam, ces jeunes musulmans sont très au courant de la situation en Tchétchénie, en Palestine ou en Irak, poursuit-il. Ils en tirent une motivation plus forte que les frustrations vécues ici, aux Pays-Bas».

Le procès s’est ouvert sur l’interrogatoire de Malika, proche du groupuscule. Elle fait partie des cinq jeunes femmes, parmi lesquelles des ex-épouses des inculpés, qui ont livré des témoignages compromettants pour eux à la police. En septembre, Malika avait affirmé que le groupe s’était radicalisé au cours de l’été 2004, et qu’il se rencontrait régulièrement chez Mohammed Bouyeri. Nawal, une autre jeune femme, a, quant à elle, confirmé les soupçons qui pèsent sur un Syrien de 43 ans, Redouan al-Issa. Leader présumé du groupe, il a quitté le pays le 2 novembre 2004, le jour du meurtre de Theo van Gogh, et s’est volatilisé depuis.

Nawal a aussi confessé que jusqu¹à une période récente, elle considérait le meurtre comme le plus haut but à atteindre, et se considérait capable d’assassiner une personnalité telle que Ayaan Hirsi Ali. Cette députée conservatrice d‘origine somalienne, partie en croisade contre l’islam après les attentats du 11 septembre, vit sous haute protection depuis le meurtre de son ami Theo van Gogh. Des menaces de mort explicites à son encontre avaient été laissées par Mohammed Bouyeri sur le corps de sa victime, dans une lettre transpercée d’un poignard.

par Sabine  Cesso

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Mardi, 22 Juillet 1997 07:00

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Arrêté début mars et accusé de pédophilie, Christian Amédée Hennion a comparu devant la justice hier après-midi, à la Cour municipale de Phnom Penh. Après deux heures de procès, le jugea finalement déclaré que l’instruction n’était “pas assez complète” et qu’il fallait donc la poursuivre. Aucun des enfants qui avaient porté plainte contre le Français au motif qu’il leur avait fait des fellations, n’était présent au procès. “Je n’en peux plus. Combien de temps cette histoire va-t-elle encore durer?”, a lâché le Français à la sortie du tribunal, visiblement très affaibli moralement et avouant ne plus supporter ses conditions de détention. “Tout se paye. L’endroit où l’on dort, où l’on mange et mêmes les visites. Ceux qui ont de l’argent sont de véritables rois alors que les autres crèvent littéralement. Personne ne s’en occupe”, s’était-il plaint à sa descente de voiture, accompagné du Consul français et de quelques membres de l’association démocratique des Français à l’étranger dont la présidente, Janine Philippe-Maréchal, lui porte assistance depuis le début de sa détention. Ils étaient venus le chercher en voiture privée, la cour n’ayant pas pensé à l’amener au tribunal. Son avocat, M. Mom Loch, pourrait demander des aujourd’hui une remise en liberté en attendant que le dossier soit complet. Selon le code de l’Apronuc toujours en vigueur, cette demande peut intervenir à tout moment de la procédure. Au regard du droit cambodgien, le juge dispose d’un délai de cinq jours pour accorder ou refuser la demande de liberté. S’il la rejette, l’accusé, actuellement en détention provisoire, devra être libéré dans un peu moins de deux mois, ce type de détention étant limité à six mois. Il se pourrait qu’un nouveau procès ait lieu mais le juge n’a donné aucune date précise. “J’ai passé quatre mois à attendre ce jour. Aucune confrontation n’a eu lieu entre-temps. Je n’ai été interrogé qu’une seule fois, le jour de mon arrestation et depuis plus rien”, a poursuivi Christian Hennion, déplorant faire les frais “d’une instruction baclée”. Christian Amédée Hennion avait été arrêté quelques jours avant un Canadien, inculpé du même chef. Libéré au début du mois, après avoir été condamné à deux ans de prison dont quatre mois fermes, d’aucuns, dont des policiers, avaient évoqué à ce moment l’hypothèse d’un achat de sa remise en liberté, ce qui expliquerait que son procès se soit tenu avant celui du Français et n’ait pas eu le même dénouement.