Salvatore Cucchiara, 40 ans, a été condamné vendredi à vingt ans de réclusion criminelle par les assises du Bas-Rhin pour le meurtre en 2006 d’une étudiante de 20 ans, lardée de 47 coups de couteau au motif qu’elle l’aurait aspergé d’eau, des faits qu’il avait reconnus avant de se rétracter.
A l’énoncé du verdict, rendu après cinq heures de délibéré, l’accusé a eu l’air assommé. Son avocat a annoncé que son client comptait faire appel.
La peine prononcée par la cour d’assises est inférieure aux réquisitions de l’avocat général Claude Palpacuer qui avait demandé jeudi aux jurés de prononcer la peine maximale pour ce type de meurtre: 30 ans de réclusion.
“Je ne sais plus comment faire pour crier mon innocence, j’ai fait des lettres, des tentatives (de suicide) pour qu’on me croit”, avait lancé Salvatore Cucchiara aux jurés, des sanglots dans la voix, avant le délibéré.
Décrit comme très “impulsif” par les experts mais sans casier judiciaire au moment des faits, l’accusé avait reconnu lors de sa garde à vue le meurtre le 30 juin 2006 à Offendorf (Bas-Rhin) de Frédérique Schnoering, étudiante en sociologie de 20 ans, avant de se rétracter devant le juge.
Aux enquêteurs, il avait expliqué avoir “pété les plombs” après que l’étudiante, venue arroser les plantes chez ses voisins avec lesquels il entretenait des relations tendues, l’eut aspergé à deux reprises.
C’est le père de l’étudiante, inquiet de ne pas la voir rentrer, qui avait découvert le corps en compagnie de l’accusé, voisin direct à qui il avait demandé de l’aide.
Salvatore Cucchiara avait d’abord été entendu à plusieurs reprises en tant que témoin. Ses déclarations imprécises, couplées à la présence sous les ongles de la victime de matériel génétique lui appartenant, avaient ensuite conduit les gendarmes à le placer en garde à vue après un mois d’enquête.
Cet homme marié et père de quatre enfants avait alors reconnu le meurtre, avant de se rétracter devant le juge d’instruction, dénonçant la “pression des gendarmes”.
Aux enquêteurs, il avait expliqué que Frédérique l’avait aspergé à deux reprises par dessus la haie. La confondant avec la fille de sa voisine qu’il haïssait, il avait pénétré chez ses voisins et l’avait frappée au visage.
Il avait ensuite serré la gorge de l’étudiante dans la cuisine avant de “péter les plombs” et de la poignarder avec un canif jamais retrouvé.
Depuis son incarcération fin juillet 2006, Salvatore Cucchiara a tenté plusieurs fois de se suicider, la dernière tentative remontant à la fin de semaine dernière lorsqu’il avait avalé des médicaments dans sa cellule.
Dans une plaidoirie fleuve de trois heures et demie, Me Renaud Bettcher, avait plaidé vendredi matin l’acquittement de son client, agitant le spectre de “l’erreur judiciaire” et démontant point par point les arguments de l’accusation.
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