L’étudiant castelroussin, accusé de viol, ne sera pas jugé lors de cette session d’assises. Un coup de théâtre a provoqué le renvoi du procès.

Cour d’assises de l’Indre

Je ne vous dis pas merci, Monsieur le Président. C’est ainsi que l’avocat de la défense, Me Jean-Paul Thibault, a souhaité réagir, à l’ouverture du procès de son client, hier matin. Il est alors 9 h. Les jurés sont là, attendant d’être tirés au sort. L’étudiant de Châteauroux, accusé de viol, est prêt à être jugé. Gominé mais les traits tirés.
La victime, arrivée difficilement de Buzançais, quant à elle, a rejoint à temps son avocate, Me Marie-Dominique Patureau de Mirand. Le procès devant la cour d’assises des mineurs peut commencer. C’est ce qui se serait sans doute passé sans l’intervention amère de Me Thibault.

Les jurés pris à partie

Tombé malade l’an dernier, il avait adressé au président de la cour, Étienne Fradin, dès qu’il avait appris la programmation de cette affaire, une demande de renvoi. Une demande qui s’était soldée par une fin de non-recevoir.
Me Thibault se présente donc, hier matin, pour assurer la défense de son client. Il souhaite toutefois faire part à la cour de son mécontentement. « Mon état de santé, vous le savez Monsieur le Président, ne me permet pas, pour l’heure, de supporter des tâches fatigantes sur une longue durée. Or, vous m’avez refusé le renvoi. » Puis, l’avocat castelroussin se tourne vers les jurés : « Sachez, Mesdames, Messieurs, que je ferai néanmoins tout pour assumer mes fonctions ». Une remarque sous forme de reproche qui jette un froid dans la salle d’audience. Coup de théâtre, donc.
Le président et ses assesseurs se retirent alors en chambre du conseil. Puis, l’avocate générale, Lætitia Mirande, donne connaissance de ses réquisitions : « Compte tenu du discrédit qui vient d’être jeté sur la cour et compte tenu du fait que les jurés ont été pris à partie, je vous demande de renvoyer cette affaire ». Me Thibault qui voulait simplement manifester son amertume, ne demande pas le renvoi.
Après en avoir délibéré, la cour a finalement préféré ajourner ce procès qui était prévu sur deux jours. Ce coup de théâtre pouvant influencer les jurés, le procès sera donc reporté à une date ultérieure. La session d’assises reprendra donc seulement lundi, avec une nouvelle affaire de mœurs. Il s’agira là, pour la cour de juger M., Issoldunois de 25 ans, pour des faits de viols sur son ex-petite amie.


Camille Chatillon-Thiery

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