Des grands gestes, le verbe fort, allant même jusqu’à interrompre le substitut du procureur dans ses réquisitions, Lyes Achaibou a desservi sa cause, hier, en comparution immédiate.
D’ordinaire, les prévenus ont plutôt le profil bas et laissent leur avocat organiser la défense. Pas Lyes Achaibou, qui a sans cesse coupé la parole au président Bak et ne s’est pas arrêté lors des réquisitions du parquet. A tel point qu’excédé, le président lui a asséné un « Ça suffit, allez faire votre cirque ailleurs ! » Car à l’attendre, ce quadragénaire, divorcé en Algérie et père d’un garçon de 17 ans, n’est ni plus ni moins que la victime. Pourtant, sa thèse du complot pour le renvoyer en prison n’a guère séduit, tant les contradictions ont émaillé son discours. « Non » il n’a jamais frappé sa concubine demeurant avenue de Liège… Et pourtant il a déjà écopé en février 2008 de quinze mois de prison pour des coups portés à cette même personne.
Par ailleurs son casier comporte huit mentions depuis 1996, ayant toutes rapport avec des violences.
Deux versions
Le 14 août dernier, Lyes Achaidou affirme qu’il voulait juste reprendre ses affaires et que c’est lui qui s’est fait malmener par les frères de son amie. Elle est allée déposée plainte en sortant des urgences, affichant des contusions au bras gauche et à la poitrine, qu’elle attribue à Achaidou. Elle a déjà déposé une dizaine de plaintes contre lui pour des faits similaires. Le prévenu crie au complot : « Elle fait ça pour le pognon, elle ferait n’importe quoi pour avoir du fric cette femme-là ! » Le président ne fléchit pas : « Si vous continuez, on va pleurer avec vous ! » Rien que du « cinéma » pour le substitut qui s’est basé sur les propos constants de la plaignante, même lors de la confrontation.
Il a réclamé 24 mois de prison dont huit mois avec sursis, le prévenu encourant déjà un an minimum à cause de la récidive.
Il a fallu à peine cinq minutes au président Bak et à ses assesseurs pour trancher : il a écopé de 18 mois de prison ferme assortis d’un maintien en détention. Quant à la plaignante, sa partie civile a été déclarée irrecevable puisque non chiffrée, la concubine ne s’étant pas présentée à l’audience.
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mardi 22.09.2009, 04:48 – La Voix du Nord
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