Le procès de Valérie Serres, accusée d’avoir tué son nouveau-né en 2007 et de l’avoir placé dans un congélateur, s’est ouvert devant la cour d’assises de Saint-Brieuc, dans les Côtes d’Armor.

Ce procès intervient, hasard du calendrier judiciaire, en même temps que celui de Véronique Courjault, jugée à Tours (Indre-et-Loire) pour avoir tué trois bébés et les avoir également dissimulés dans un congélateur.

Tous les acteurs du procès, qui devrait durer deux jours, tiennent à souligner la différence entre les deux affaires.

“Cet audiencement est un pur hasard du calendrier, il n’y a absolument pas de similitudes entre ces deux affaires, chaque affaire est différente”, a dit en début d’audience la présidente de la Cour d’assises, Marie-Carmen Angel.

Jacques Demay, l’avocat de Valérie Serres, jugée pour homicide volontaire, a rappelé à Reuters la particularité des circonstances du drame.

“Madame Serres n’a jamais nié ce qu’elle avait fait et il faut se souvenir que ce drame s’est déroulé dans un endroit isolé du centre-Bretagne alors que le couple Le Gall traversait une période difficile et avait des difficultés financières. Elle a vécu seule ses problèmes, sans personne à qui parler “, a-t-il dit.

TROIS GROSSESSES “INVISIBLES”

Valérie Serres et son mari Frédéric Le Gall possédaient des chevaux et élevaient des volailles dans une ferme isolée d’un hameau près de Saint-Nicolas-du-Pelem, dans les Côtes d’Armor.

Le couple, divorcé depuis, vivait avec ses deux enfants sans beaucoup de contacts extérieurs.

Au cours du week-end de Pâques 2008, le beau-père de Valérie Serres, venu dégivrer un congélateur de la ferme alors que le couple était absent, a découvert le corps d’un nouveau-né enveloppé dans un sac poubelle.

Placée en garde à vue, la mère a reconnu qu’il s’agissait du bébé auquel elle avait donné naissance seule au début de l’été 2007. Elle l’avait ensuite placé dans le congélateur sans pouvoir expliquer dans quelles circonstances il était mort.

Affirmant avoir tout ignoré de cette grossesse, son mari a été mis hors de cause.

Lors d’une précédente grossesse, il n’aurait également rien remarqué jusqu’à l’accouchement, en urgence, de leur deuxième enfant dans l’ambulance qui emmenait sa mère à l’hôpital.

En septembre 2008, Valérie Serres a également mis au monde un nouvel enfant alors qu’elle se trouvait à la prison des femmes de Rennes, sans que l’administration pénitentiaire ni ses co-détenues ne se soient rendu compte de sa grossesse.

Les médecins qui ont examiné l’accusée durant l’instruction ont relevé une “immaturité affective” et “un fond névrotique” qui pourraient avoir joué un rôle dans son comportement.

La possibilité d’un “déni de grossesse”, consistant pour la femme enceinte à ignorer ou refuser la réalité de son état, devrait également être examinée par la cour.

Edité par Clément Guillou et Gilles Trequesser

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