Deux jeunes au casier chargé ont été condamnés vendredi soir à trois ans de prison, dont une partie ferme, après de nouveaux vols près de Lillebonne.
Kévin Buscail et Sébastien Drouin n’ont pas vu le coup venir : lorsqu’ils pénètrent vendredi soir dans le box du tribunal correctionnel du Havre pour y être jugés en comparution immédiate après des cambriolages commis dans la région de Lillebonne, ils espèrent une fois encore ressortir libres.
Mais la présidente Marie-Aude Talhouarne évoque leur passé judiciaire : le casier de Kévin porte quatorze mentions, et celui de Sébastien, douze. Pourtant le premier n’a que 18 ans, et le second, 24 ans. La justice leur reproche deux nouveaux cambriolages, plus une tentative, commis ces dernières semaines. Les délits ont été perpétrés en récidive. A Lillebonne, ils ont emporté entre 1 000 et 1 500 € en liquide. A Saint-Maurice-d’Etelan, ils ont dérobé un sac à main. A Notre-Dame-de-Gravenchon, les voleurs ont été mis en fuite par un témoin. Des témoignages les accablent et les perquisitions ont été positives. Les deux reconnaissent : « Nous n’étions pas dans notre état normal. Je m’excuse », soupire Kévin. « Vous avez un casier éloquent ! » rétorque la présidente. « On avait bu du whisky », plaide le jeune homme.Le procureur s’en prend particulièrement à Kévin : « S’il y a bien des gens pour qui les peines planchers ont été pensées, c’est bien pour Monsieur Buscail. C’est quelqu’un qui ne comprend rien. On ne sait plus comment faire avec lui. Il a déjà quatre sursis avec mise à l’épreuve au-dessus de la tête. Je requiers à son encontre une peine plancher de trois ans, dont un an avec sursis et mise à l’épreuve, avec mandat de dépôt. »
Incarcérés immédiatement
Le ministère public se montre un peu moins sévère avec Sébastien, qui « a davantage un rôle d’accompagnateur. » Il requiert aussi une peine plancher de trois ans, dont deux avec sursis et mise à l’épreuve, et mandat de dépôt. Le tribunal condamne finalement Kévin à trois ans de prison, dont un an et demi ferme, et Sébastien à trois ans dont un ferme. Le mandat de dépôt est prononcé. A l’énoncé du jugement, Kévin fond en larmes, ainsi que quelques proches des garçons, dans le public. « Je pourrais avoir un bracelet électronique lundi », supplie Kévin, qui imagine encore passer entre les mailles du filet. La présidente écourte son rêve : « Il fallait réfléchir avant. » Les condamnés disposent de dix jours pour faire appel.
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