10.12.09 | 16h19

Un couple d’Espagnols se réclamant de l’organisation séparatiste basque ETA et arrêtés le 14 juillet 2004 près de Saintes (Charente-Maritime) a été condamné jeudi à 12 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises spéciale de Paris.

La cour a assorti ces peines d’une période de sûreté des deux tiers et également prononcé une interdiction définitive du territoire français contre Julen Eizaguirre Uranga ou “Urki”, 43 ans, et sa compagne Maria Angela Aramendi Landa dite “Irati”, 39 ans.

La cour les a notamment reconnus coupables d’avoir “sciemment participé à un groupement (…) terroriste”. Ils se sont également vu condamner pour vol de voiture, détention de faux papiers, de fausses plaques d’immatriculation, le tout “en relation avec une entreprise ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur”.

Mercredi, l’avocat général Jean-Claude Kross avait requis entre 13 et 15 ans de réclusion criminelle.

“Ils n’ont ni regrets ni remords”, avait-il déploré, avant de mettre en garde contre leur “extrême dangerosité”, au vu de “leur engagement politique” au sein de l’ETA.

“Urki” et “Irati” avaient été interpellés lors d’un contrôle de routine alors qu’ils circulaient à bord d’une Peugeot 406 grise dérobée un mois plus tôt, avec leur fils de 20 mois. Les gendarmes avaient alors saisi des pistolets automatiques, ainsi que des faux papiers d’identité, une fausse carte de police et des documents siglés ETA.

Lors de leur comparution devant le juge antiterroriste à Paris, ils s’étaient contentés de clamer leur appartenance à l’ETA, sans autre déclaration.

Lundi, devant la cour, ils ont de nouveau refusé de s’exprimer, se contentant de serrer le poing et de sourire à l’arrivée de leurs amis basques dans la salle d’audience.

Maria Angela Aramendi Landa avait fui d’Espagne après le démantèlement en 1991 du commando Goiherri Costa, responsable de plusieurs attentats.

Elle aurait passé avec “Urki” plusieurs années au Mexique, avant de rejoindre en 2001 les rangs de l’organisation clandestine en France.

Selon l’accusation, au moment de leur arrestation, ils faisaient partie de l’appareil logistique de l’ETA dont le rôle est notamment de confectionner les systèmes de mise à feu pour les engins explosifs utilisés lors d’actions terroristes commises en Espagne.

Jeudi, à l’issue du délibéré, leurs proches, le poing serré, ont entonné un chant basque, tout en brandissant un drapeau basque.

Les accusés ont dix jours pour faire appel.

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