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Trois fois déjà, Troy Davis a appris la suspension de son exécution quelques jours, voire quelques heures, avant d’entrer dans la chambre de la mortTroy Davis, 40 ans, a été condamné à mort pour le meurtre de Mark Allen MacPhail, un policier blanc, en 1989 à Savannah (Géorgie). Dans l’attente de son exécution depuis dix-huit ans, il n’a cessé de clamer son innocence.
En 1981, neuf témoins ont déposé contre lui dont sept se sont depuis dédits, affirmant avoir à l’époque fait l’objet de pressions de la part des policiers. L’arme du crime n’a jamais été retrouvée. Aucune trace d’ADN ni empreinte digitale n’a jamais pu compromettre M. Davis. Un témoin à charge dans son procès se serait même depuis vanté d’avoir tiré ce soir-là.
DEUX JUGES CONSERVATEURS EXPRIMENT LEUR DÉSACCORD
Trois fois déjà, le condamné a appris la suspension de son exécution quelques jours, voire quelques heures, avant d’entrer dans la chambre de la mort. Son recours devant la Cour suprême des Etats-Unis était cependant le dernier après une série de revers judiciaires depuis un peu plus d’an. En avril, la cour d’appel fédérale d’Atlanta (Géorgie) avait rejeté sa demande pour l’organisation d’un nouveau procès, évoquant essentiellement des problèmes de dépassement de délais pour le dépôt d’appels ou de recours.
Le recours déposé déposé en mai 2009 par ses avocats était accompagné d’un document signé par 27 éminents juristes plaidant pour que la plus haute juridiction du pays demande à un tribunal fédéral d’examiner la possibilité d’organiser un nouveau procès. Malgré l’avis favorable de la Cour suprême, deux juges conservateurs ont rédigé une opinion séparée exprimant leur désaccord avec la décision prise par leurs pairs. C’est un juge de tendance progressiste, John Paul Stevens, 89 ans, qui a rédigé la décision en faveur du condamné à mort noir.