La police serbe a effectué mardi 23 février une perquisition au domicile de Ratko Mladic à Belgrade, l’ancien chef militaire des serbes de Bosnie, en fuite depuis des années, inculpé de génocide par le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie pendant la guerre en Bosnie. Cette perquisition est intervenue alors que reprend à Belgrade le procès de 10 personnes accusées d’avoir aidé Ratko Mladic dans la clandestinité.
Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
A suivre la reprise du procès, on hésite entre la recherche de la vérité et l’idée d’enterrer l’affaire. D’abord parce que le juge et le procureur ont été remplacés et, de par la loi serbe, le procès doit recommencer depuis le début. Ensuite parce que le principal accusé, qui était en détention préventive, a été libéré. Les neuf autres accusés comparaissent libres.
L’affaire traîne devant les tribunaux depuis 2006 et, entretemps, un personnage clé de l’affaire Jovo Djogo, un ancien des services secrets, est mort. A la barre, il y a entre autres d’anciens militaires de l’armée serbe de Bosnie et leurs familles. L’enquête a démontré qu’ils avaient été en contact avec Ratko Mladic vers 2002. Ils ne l’auraient pas vu depuis.
Ces hommes et femmes avaient été arrêtés alors que l’ancien Premier ministre Vojislav Kostunica, un nationaliste, était au pouvoir. Kostunica était opposé au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, celui-là même qui recherche Mladic.
Au dire du procureur du TPI, la volonté d’arrêter les criminels de guerre est réelle chez les Serbes depuis que les démocrates sont revenus au pouvoir. Et à propos des complices présumés de Mladic, un ministre du gouvernement réclamait récemment que leur arrestation avait été une erreur et que si on les avait suivis discrètement, on aurait trouvé Mladic depuis longtemps.
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