Beziers.

Petit gabarit, regard clair, élocution facile, il s’amende avec conviction, s’engage à rembourser ses victimes, à tout faire pour devenir meilleur. Pourtant, dans la foulée de sa comparution devant le tribunal correctionnel de Béziers , pas moins de trois cours d’assises du sud et la cour criminelle de Monaco attendent le jeune prévenu âgé de 26 ans. Il devra y répondre de multiples braquages de banques et de bijouteries en France et dans la principauté, commis pendant ses deux années de cavale.
Le 21 décembre 2005, le jeune homme de 19 ans, s’évade de la maison d’arrêt de Carcassonne quinze jours après sa condamnation à 9 ans pour vol en bande organisée avec arme. Il se fait la belle en franchissant un mur avec une échelle apportée par son frère. « C’est l’enfer en prison, je ne voulais pas s me suicider ; pendant deux ans, j’ai dormi dans une cellule à terre au milieu des cafards et des rats, je voulais pas revivre ce calvaire !On est privé de tout, pas seulement de liberté », raconte le prévenu.
Il est rattrapé en 2007. Devient un DSS, détenu spécialement surveillé, écarté de toutes les activités collectives, dont le travail et l’enseignement. Le 15 janvier 2009, il est condamné, à Carcassonne, à deux ans ferme, pour son évasion.
A Béziers, il doit aussi rendre des comptes. Il a multiplié les cambriolages et les vols, une quinzaine au bas mot : « Je faisais cela pour manger, boire et me déplacer, pas pour m’enrichir », se justifie le prévenu.
Ses planques, il les choisit parmi les nombreuses résidences secondaires du littoral, vides hors saison. Et certaines villas se souviennent de son séjour. Un couple retrouve son appartement agahois vandalisé. « Quand ils ont ouvert leur porte, il ne restait plus rien, pas même les sanitaires et la plomberie, déplore Me Vandroy, avocate d’une des parties civiles, tout était aspergé de poudre d’extincteur et sur une glace était bombé bonnes vacances et merci ! ».
Le vice procureur Joël Garrigue requiert deux ans de prison : « Le premier responsable quand on est en prison, c’est soi ; on a le pouvoir de l’éviter en restant dans la légalité ; lui a fait le choix de s’évader ; si le volet héraultais n’est qu’une série de petits vols, ils ont eu des conséquences très désagréables. » Il s’en remet au tribunal concernant la confusion de la peine avec celle de Carcassonne demandée par l’avocat de la défense.
« Ne compromettez pas ses chances devant les Assises qui apprécieront son devenir judiciaire et le temps qu’il passera en centrale, il va avoir de nombreuses peines », plaide Me Tricoire du barreau de Toulouse. Selon lui, le carnage de l’appartement agathois ne porte pas la signature de son client : « Il disait aux autres où il était en planque ; sur la vingtaine d’appartements cambriolés, un seul a subi autant de dégradations, ce n’est pas dans sa logique d’action. Il a commis des infractions pour pouvoir dormir et vivre cette vie misérable. » Le prévenu a été condamné à deux ans de prison ferme. Le tribunal a rejeté la confusion des peines.

Compte-rendu d’audience Annick KOSCIELNIAK.

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